Célie Falières – Vesprée
Du 5 octobre au 16 novembre 2025 – Vernissage samedi 4 octobre à 18h
Vesprée est un mot désuet signifiant la fin de journée, lorsqu’il subsiste encore un peu de lumière entre le coucher du soleil et la tombée de la nuit.
Fidèle à mes habitudes, je porte attention à l’environnement dans lequel j’évolue et y récolte matières, sensations, histoires. Je convoque des objets et leurs usages avec des pratiques et des formes singulières et tente de leur restituer des affects effacés. Ici, du bois, des souvenirs de grotte, la lumière d’un verre teinté.
Pour fabriquer une paire de sabots de Bethmale, il faut deux arbres, de la même essence ayant poussé à angle droit. La longue pointe effilée suit le fil du bois. Dans la légende, c’est sur cette pointe que Darnert pique le cœur de sa fiancée supposée infidèle et celui de son amant.
En collaboration avec Pascal Jusot, sabotier à Arrien-en-Bethmale, je joue et détourne cet objet devenu folklorique et sa légende violente. La proposition, mêlant les matériaux et les domaines du vivant, s’offre comme un petit monument votif à l’amour, aux vestiges et à la perte. Les objets, le savoir-faire qu’iels convoquent ne sont pas une démonstration, iels portent de ténues évocations.
À quelques lettres près, Vesper est le nom archaïque de la planète Vénus lorsque celle-ci se couche après le soleil. Quand elle précède le soleil à son lever, on l’appelle Lucifer. Comme le moment qu’il évoque, le mot est ambivalent et multiple.
Célie Falières a grandi dans le Cantal, étudié à Paris et Strasbourg et vit et travaille en Aveyron la plupart du temps.
Récoltant la matière qui l’environne : argile, végétaux, bois, tissus, rebus, elle fabrique des objets qui sont autant de mises en formes d’une pensée latente.
Son travail puise et tord le répertoire des sciences naturelles, de l’histoire de l’art et de l’artisanat.La collection et l’inventaire, empruntés à la démarche scientifique, lui servent à investiguer l’espace, la matière, le vécu dans une aspiration à comprendre les fonctionnements du monde. Elle manipule alors les matériaux sans hiérarchie, cherche les points d’équilibre entre le pérenne et le périssable, transforme, agence et nomme pour créer du sens.
Les formes s’additionnent dans une narration qui génère sa propre syntaxe. Elles dessinent, par accumulation et correspondance, une culture matérielle à la fois fictionnelle et concrète, familière et étrange.
Association Rue des Arts, Galerie du Philosophe 09130 Carla Bayle
Ouvert du mardi au dimanche de 14h à 19h
- Arts Plastiques
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