Galerie Françoise Besson

Révolution, ici, ne désigne ni rupture ni événement. Elle s’éprouve comme un mouvement continu, sans origine ni direction.

Le cône — forme engendrée par la rotation d’un triangle dans un cercle, condense cette idée. Il contient, dans sa masse fixe, un mouvement en réserve. Autour, des modules suspendus en acier et en porcelaine proposent une grammaire ouverte. Les lignes sortent du mur et se tracent matériellement.

Elles proposent des continuités possibles. Le regard construit des récits libres de la linéarité suggérée. La lumière aussi, sculpte, traverse, déplace. Elle agit comme un second matériau. Des feuilles de papier complètent la scénographie. Un portique suspend des sculptures dont les ombres portées dessinent lentement le parcours des formes réfléchies.

Le geste répète les trajets et la graphite enregistre le désir de saisir. Pratique et processus à cœur ouvert : l’espace d’exposition devient atelier. Formes, ombres, matières et gestes agissent comme des amorces. Lentement, le visible ouvre vers un point de silence actif — un espace potentiel, selon les mots d’Ettore Sottsass — où chaque élément contient en lui la possibilité d’un monde.