Anne-Lise Broyer – L’eau noire est le tableau
Du 2 au 27 avril 2025 – Vernissage samedi 5 avril à 17h
Dans le cadre du festival Itinéraires des photographes
Poursuit depuis plus de 20 ans un travail photographique pouvant se résumer comme une expérience de la littérature par le regard en nouant très intimement lecture et surgissement d’une image, écriture et photographie comme en témoignent ses nombreuses éditions partagées avec Pierre Michon, Bernard Noël, Colette Fellous, Yannick Haenel, Julien Mérieau, Jean-LucNancy, Suzanne Doppelt, Mathilde Girard, Mohammed Bennis, Léa Bismuth, Muriel Pic…
Elle travaille ses séries comme un écrivain manie la langue mais dans une langue qui se parle et s’entend par l’œil. Elle questionne également les zones de frottements et d’intersection entre la photographie argentique et le dessin à la mine graphite directement sur le tirage afin d’atteindre une zone de trouble dans la perception.
En mariant ces deux gestes, en reliant l’œil à la main, c’est une nouvelle langue qui s’invente. Anne-Lise Broyer crée ainsi des situations visuelles qui renvoient continuellement à l’image photographique et à son histoire technique.
Ces images sont toujours tirées sur papier mat, c’est celui du roman.Diplômée de l’ENSAD et de l’ANRT, Anne-Lise Broyer a publié une quinzaine de livres aux éditions Filigranes, Verdier et Loco. Elle expose régulièrement en France et à l’étranger.Son projet en coursEst-ce là que l’on habitait a reçu le soutien du Cnap.
Elle poursuit une série La Maladie du sens mêlant gravure et photographie à l’URDLA autour de Mallarmé pour laquelle elle a reçu la Bourse STAMPA de l’Adagp. Elle est lauréate de la première résidence de photographie au sein du Musée de l’armée (Hôtel des Invalides).En 2024, elle a remporté le prix Nièpce (Gens d’Images).
Nos vies sont mesures, nos vies sont chiffrées. Mais que les mesures sur une coque viennent à se refléter dans l’eau, et les chiffres se dérobent ; ils se confondent et se relient, pour devenir serpent d’eau tremblant, aux contours instables, et doté d’une queue d’hippocampe. L’eau noire est le tableau sur lequel tout signe devient autre, où les marqueurs d’un réel assigné, quantifiable, contrôlé, se délitent, et virent à l’abstraction, en route vers un possible poème.
Une fraction de seconde, une ondulation, et le poème prend un chemin.Une fraction de seconde plus tard, c’en serait un autre, que n’a pas saisi la photo. Le serpent tremble, il a bougé.
Dominique Ané
Du mercredi au samedi, de 14h30 à 18h30, et sur rendez-vous Tel : 05 35 40 11 05
Arrêt sur l’image Galerie 45 cours du Médoc 33300 Bordeaux Tram ligne B / arrêt Médoc
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