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Lieux d’exposition

Andréa Vamos – From Border To Another & In Situ By The Wayside

Du 23 février au 30 mars 2024 – Vernissage jeudi 22 février de 18h à 21h

Andréa Vamos

dévoile deux séries emblématiques de son travail: «From One Border To Another» et «In Situ By The Wayside».

La première expérimente le lieu de l’image : Où est-elle ?

Il s’agit d’explorer une mise au point en quête de lumière, de couleurs et de lignes. Entre réalisme et abstraction, la structure photographique se juxtapose au paysage. Les sites sont sélectionnés pour leurs compositions naturels minimalistes. 

Entre peinture et photographie, chacune de ces deux approches garde sa place : il est question ici de photographier une installation picturale éphémère sur fond de réalité. Entre le Monténégro et la Serbie, j’expérimente deux paysages complétement contrastés : l’un est aérien, maritime et sans fin, l’autre est chargé, montagneux et ténébreux. Cette correspondance mise en forme en diptyque invite à une méditation poétique, une forme d’apparition magique qui émerveille le quotidien.

La seconde interroge l’innocence, le jeu d’enfants qui dissimulent leurs visages derrière leurs mains. Lors de leurs premières parties de cache-cache, ils pensent que s’ils ne nous voient pas, nous ne les verront pas non plus. C’est ce jeu entre le regardeur et le regardé, entre le visible et le non visible, qui se retrouve dans la série «In situ by the way side».

Faussement cachés derrière des installations en transparence, les lieux pris en photographie par Andréa Vamos se révèlent paradoxalement. L’artiste nous offre un point de vue, elle oriente notre regard de spectateur en délimitant, par la mise en scène, un cadre d’intérêt. Mais en faisant cela, l’artiste s’amuse aussi à effleurer notre curiosité. 

Elle sait que la nature humaine aime s’affranchir des cadres, elle nous pousse donc insidieusement à voir hors-champs. C’est alors que ces filtres colorés placés dans des paysages délaissés par le regard : des bords de route, des façades austères, des chantiers ou encore des couloirs, nous apparaissent enfin. 

Suspendus à des trépieds, les filtres suivent les mouvements offerts par le vent et changent de couleurs en fonction des effets produits par le soleil. L’artificiel se confond avec le naturel, le fond devient la forme. Par ce procédé, l’artiste dévoile la fragilité d’espaces négligés, telles des empreintes oniriques de leur propre présence. Des installations-rideaux, des photographies-fenêtre pour espérer voir surgir de la beauté dans le prosaïque.

Et dans cette partie de cache-cache, Andréa Vamos va plus loin, en éditant ses photographies en format réduit. Elle nous contraint à l’attention ; cette attitude qui dans un quotidien guidé par l’instantané et la vitesse d’action, nous manque et nous échappe. Elle nous invite à ralentir pour prendre le temps de la contemplation et de l’émerveillement. A redevenir un enfant qui croit en la magie des lieux.

Andréa Vamos expérimente le territoire en y réalisant des installations in situ et avec l’intention d’en garder des traces grâce à la photographie.

A la recherche du souvenir et de la réparation d’un temps endommagé, l’artiste parcourt des sites où nature et ruines font figure d’architecture. Franco-yougoslave, l’artiste puise dans ses racines pour tenter de reconstruire l’histoire de pays disparus ou en mutations géographiques radicales.

Les installations d’Andréa Vamos sont pensées pour être vécues comme un voyage au coeur de territoires souvent inexplorés. L’accumulation de matériaux visuels est mise en scène et en mouvement de manière éphémère dans les paysages qui les accueillent. Ce procédé d’amplification et de déformation par la couleur et la lumière, brouille les pistes et révèle des présences énigmatiques, des espaces indéfinis devenus lieux-fantôme.

Cette dualité entre visible et invisible permet à l’artiste de créer des résurgences, qu’elle saisit et superpose au lexique de la photographie. Celle-ci intervient alors comme une mise en abyme ayant pour fonction d’interroger notre distance à la réalité. Ses installations capturées par l’objectif agissent en miroirs, sculptant un paysage déserté.

Son travail photographique lui permet ainsi de manipuler le temps et l’espace. L’artiste assemble, assimile, répète et reconstruit afin de développer des images-archive et des cartographies de l’instant présent et éphémère.

Sortes de métaphores in situ, l’artiste installe son travail dans des espaces aussi bien physiques que psychiques. Ses oeuvres attirent l’attention sur le phénomène croissant du rétrécissement de l’espace tant géographique que celui de nos actions et de nos libertés.

Qu’il s’agisse de photographies ou d’installations, le travail d’Andréa Vamos témoigne de l’attachement aux espaces. En déconstruisant le rapport aux frontières et en explorant de potentiels héritages communs, les oeuvres d’Andréa Vamos établissent un complexe de ramifications tendant à constituer une Histoire absolue. Elle donne à voir les effets contextuels d’un récit qui tour à tour sont traités en outils de recherches, en oeuvres d’art ou en éléments de décor afin de rompre avec l’amnésie d’un temps qui pourtant passe et transforme.

Galerie Valérie Eymeric, 33 rue Auguste Comte – 69002 Lyon Tél : 06 95 72 48 74

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