Alison Knowles, Une rétrospective & Galaxie Fluxus, Gernot Wieland
Du 8 novembre 2025 au 15 mars 2026 – Vernissage vendredi 7 novembre à 18h
Alison Knowles, Une rétrospective
Alison Knowles, George Brecht, Robert Watts (collaboration as Sissor Bros. Warehouse): BLINK
Alison Knowles. Une rétrospective est la première exposition complète de cette artiste américaine pionnière, qui a produit un ensemble de travaux significatifs durant ces soixante dernières années.
Seule membre féminin du groupe à l’origine du mouvement Fluxus, nébuleuse d’artistes expérimentaux d’avant-garde créée en 1962, Alison Knowles s’est d’abord fait connaître pour ses partitions d’événements activées lors de festivals Fluxus, puis publiées dans by Alison Knowles [par Alison Knowles] aux éditions Something Else Press en 1965. Si les manifestations de Knowles ont été présentées dans de grands musées (MoMA, Guggenheim, Tate…), elle n’a jamais bénéficié d’exposition majeure examinant toute la profondeur de sa production.
Dans les années 1960, Alison Knowles devient l’une des premières artistes à utiliser la nourriture comme médium, notamment dans ses partitions d’événements Fluxus. The Identical Lunch [Le déjeuner à l’identique] (1969), une partition visant à consommer le même repas pendant une année entière, est un exemple précurseur de l’art de la performance au long cours.
Son œuvre The Big Book [Le grand livre] (1967) étend le petit format des publications d’artistes en une installation monumentale, tandis que sa partition pour l’œuvre The House of Dust [La maison de poussière] (1967) donne lieu au premier poème informatisé, mais aussi à une sculpture publique et à des performances connexes. En plus de ces créations, les autres œuvres quotidiennes et poétiques de Knowles émanent de son engagement de longue date envers les matériaux ordinaires, les objets trouvés, le hasard et la collaboration.
Gernot Wieland, Chants pour les indésirables
Pour sa première exposition personnelle en France, l’artiste autrichien présentera une sélection de quatre films, une centaine de dessins et des céramiques, prenant place au sein d’installations. L’œuvre de Gernot Wieland aborde des sujets universels, entre langage, éducation, altérité, domination, religion dans des récits racontés à la première personne avec, en basse continue, une approche sensible de la psychanalyse.
Chaque film, d’une vingtaine de minutes, est introduit par une musique aux accents mélancoliques. La voix de l’artiste, posée à la manière d’un conteur, nous mène dans ses souvenirs d’enfance, au cœur de ses rêves, de légendes, de civilisations lointaines et fait revivre ses héros personnels (Franz Kafka, Sigmund Freud, Karl Marx…).
Une multitude d’images mêle des animations de pâte à modeler, des extraits de films Super 8, des photographies, des dessins d’enfants multicolores, des montages en papier, des diagrammes inquiétants ou encore des esquisses faussement naïves. Le monde de Gernot Wieland est peuplé d’animaux frappés de dépression, d’enfants évanouis à la vue de saints martyrs et d’amis qui ont pris le chemin de la folie. Ses films, insistant sur la mémoire et la trace, distillent des modes de reconstruction avec humour, tel ce drone meurtrier entamant une séance de thérapie ou ce village entier mimant des formes de cristaux réparateurs.
Les films sont projetés dans une scénographie spécifique conçue par l’artiste, qui permet d’expérimenter des environnements associés aux récits. Le film You do not leave traces of your presence, just of your acts (2025) est par exemple dissimulé derrière un immense mur de carton peint, constellé d’œilletons, invitant à une observation rapprochée de détails se dérobant aussitôt à la vue. Plus loin, des séries de dessins (Half Naked), exposées sur d’immenses tables, forment des îlots entre lesquels le spectateur chemine, un peu comme entre des fragments d’une mémoire parcellaire.
Aperçues dans les films, les céramiques personnifiant le super ego, le déni ou l’émancipation sont perchées sur des socles éparpillés, de manière fantomatique, telles des apparitions. Entraînant le spectateur au cœur d’un labyrinthe de fortune, Gernot Wieland lui fait revivre ses plus sombres épisodes scolaires, dans la terrible salle de classe du film Ink in Milk (2018). Dans la dernière section de l’exposition, où sont projetés “Hello, my name is…”…and…“Yes, I’m fine.” (2016) et Family Constellation with a Fox (2025), la moquette a reçu le dessin d’implacables mécanismes psychiques, où le spectateur est paradoxalement invité à se prélasser.
La Galaxie Fluxus
La Galaxie Fluxus. Collection MAMC+ augmente le parcours d’un focus sur le riche fonds Fluxus du musée, réuni principalement grâce aux donations Vicky Rémy et Ninon et François Robelin. Plus d’une centaine d’œuvres, de multiples et d’éditions réalisés par une vingtaine d’artistes retracent les multiples ramifications de ce réseau international qui a révolutionné la notion d’œuvre d’art et sa diffusion.
Le verre, au-delà de la matière, Les collections du Cirva
Créé en 1983 à l’initiative du ministère de la Culture, le Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Cirva) est une utopie créative. Ce laboratoire a pour objet d’étude le verre et se situe à la croisée entre les arts visuels, le design et les métiers d’art avec, au départ, des ambitions industrielles.
Le Cirva accueille en résidence des artistes venus du monde entier qui ne connaissent pas le travail du verre. Ils et elles viennent à la rencontre d’une expertise détenue par des techniciens et techniciennes mais aussi des chimistes et des ingénieurs grâce auxquels la matière épouse le contour de leurs rêves. Il en découle des projets aux dimensions aussi bien techniques que conceptuelles.
En 1986, ce centre d’art atypique est installé à Marseille, dans une ancienne manufacture du quartier de la Joliette. Entourée d’une mezzanine, sa grande nef centrale est rythmée par les masses des fours, les lignes verticales des différents conduits d’aération et des luminaires. Au premier regard, les visiteurs et visiteuses découvrent que ce lieu de travail est également un lieu de vie.
L’exposition Le verre, au-delà de la matière. Les collections du Cirva propose une découverte des projets de recherche qui portent un regard contemporain sur une matière travaillée depuis des millénaires à travers la collection du Cirva. Elle fait dialoguer design et arts visuels à travers différentes thématiques, dans une approche transdisciplinaire.
Le verre, au-delà de la matière. Les collections du Cirva est une exposition thématique qui explore les propriétés du verre à travers le regard des artistes et designers. Elle revient sur les mythes et les fictions associés à l’origine du verre, propose également une approche physico-chimique de la matière et met en exergue la volonté des artistes et des designers d’inventer de nouvelles façons de travailler ce matériau pour faire advenir de nouvelles formes.
La manière dont la lumière traverse et modifie la perception du verre fascine de nombreux plasticiens, là où d’autres interrogent la diffusion des objets et leur interaction avec le système marchand. Le verre permet de contenir, conserver, observer, ses nombreuses applications dans les sciences, stimulant les imaginaires des artistes. Certains créateurs questionnent l’hybridité du verre, entre nature et artifice ; d’autres encore s’attachent à sa face énigmatique, entre alchimie et merveilleux
Musée d Art Moderne Saint Etienne, Rue Fernand Léger – 42270 Saint-Priest-en-Jarez
Tél. : 04 77 79 52 52
- Arts Plastiques, Installation
- - Publié le


