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La colombe de la paix Pablo Picasso

Florence D’elle – Un conte

Jusqu’au 22 décembre 2023

Florence D’elle présente Un conte, une série de photographies comme l’aboutissement d’un voyage introspectif réalisé sur une année. Bercée par La Leçon de Piano de Jane Campion, La Belle et la Bête de Jean Cocteau ou les ballades de Loreena McKennitt au coin du feu en forêt de Brocéliande, la photographe a écrit ce conte, son conte, son histoire, qu’elle nous livre ainsi :

 

Un conte

Fureur éparpillée

Les Lucioles s’invitent au bal une nuit de lunaison

Une Intuition qui flamboie dans un château au Portugal

Ornement tel une renonculacée

L’aurore suivie de son silence

Un secret, le temps, un poème, un rêve

La noce n’a pas encore eu lieu

Elle est mystère et mélancolie

Pythonisse ne s’est pas méprise

Après le chaos vient la respiration lente

L’aveu d’une lumière distillée de ses doutes

Bruissement fantasmagorique, onirique et vénéneux

Des odeurs d’encens, de jasmin et de mousse

Le sacré rejoint l’humain

Arbre de vie

Diane accompagne la lumière d’une glycine

La femme ère et la forêt lui fait écho

Douceur d’Anatidae sur un lac

Malgré l’emprise, les arborescences s’épanouissent

Propylée est le sens, vestibule du temple

Racine éthérée n’est pas rêve : l’âme est beauté et élan

Poème visuel d’une pluie mystérieuse

Au plus profond de l’âme

Le lierre trouve le chemin du sacré

Une place dans le monde

L’intériorité est un lent interstice

Une identité précieuse

 

« Onirique, rêveur, silencieux, avoué, chaotique, brûlant, incertain mais lumineux, il s’agit d’un conte qui puise ses racines sur plusieurs décennies dans un passé rêveur mais aussi à une certaine forme de violence.

Il était important pour moi d’être présente sous forme d’autoportraits et d’images de ma fille et de porter ce projet vers l’extérieur, une forme de labyrinthe de Pan, de suaire de Turin, un monde magique qui crée une autre réalité dans un langage intergénérationnel : la photographie lente est un prolongement de soi avec un dépassement à des situations d’impact ou de douleur.

L’utilisation de la chambre photographique en collodion est un processus qui se passe à l’intérieur de moi. Elle donne un rythme d’atemporalité. L’arbre est une porte qui ouvre l’espace. Les imperfections appartiennent au processus lent et représentent les clés de son langage. Je me plais à brouiller les pistes et garder une part de mystère.

La volonté de le réaliser uniquement avec la technique ancienne du collodion humide en ferrotypes était d’y apporter matérialité, lenteur, rêverie palpable d’un support organique et charnel dans une écriture empreinte de symboles mais laissant néanmoins libre cours à l’imagination. La lenteur du temps consacré à cette technique est indissociable du contenu sans cesse construit que l’on souhaite y déposer. »

– Florence D’elle

L’Angle Photographies 6, rue des Citronniers 64700 Hendaye. Tél : 06 80 06 28 57

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