Didier Van Der Borght – Obscure nature
Du 10 au 29 novembre 2025 – Vernissage jeudi 13 novembre à 18h
L’exposition « obscure nature » de Didier Van Der Borght nous entraîne dans ses obsessions et sujets de recherche : le noir et l’observation de la matière végétale, et nous mène à la re-découverte des plantes succulentes et des moisissures urbaines.
Depuis l’Antiquité, le noir est étroitement lié à la mélancolie, au cynisme et à la folie. S’il endosse dans notre culture des connotations tristes et néfastes, l’histoire de la couleur noire est plus nuancée. Dans les textes des grands mystiques, l’expérience de la nuit précède la clarté éblouissante de la vérité. La fascination des artistes pour le noir est un fil rouge dans l’histoire de l’art, puisque cette couleur a obsédé un grand nombre d’artistes phares.
C’est la couleur du commencement et de la fin, de l’avant et de l’après. Le noir est l’une des premières teintes employées par les artistes, et ce depuis la préhistoire. De la Mésopotamie à l’Égypte des pharaons en passant par la Rome antique, elle revêt très tôt de nombreux sens et se pare d’une symbolique complexe.
En effet, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le noir n’a pas toujours été associé à la mort ou au chaos. En Égypte par exemple, il s’agit de la couleur de la terre, de la fertilité et de la régénérescence. Les divinités funéraires, à l’image d’Osiris, dieu des morts, ou d’Isis, son épouse, sont sculptées dans du basalte, du granit ou de l’obsidienne, une roche volcanique. Placées notamment dans les tombeaux, ces statuettes accompagnent les hommes dans leur voyage vers l’au-delà et donc vers la lumière d’une vie éternelle.
Difficile de penser au noir sans penser à Pierre Soulages. Pour le grand maître comme pour Didier Van der Borght, c’est la lumière qui émane du noir lui-même, et qui vibre, se module sous les yeux de celui qui regarde, qui voit naître et disparaître les formes et la matière.
Le noir est une teinte polyvalente, à tel point qu’il en deviendrait insaisissable. Symbole du néant et de la fertilité, de la richesse et de la misère, des démons de l’enfer et de la passion des saints, il est au final comme l’univers : un grand vide noir qui englobe et regroupe tout. Quoi de plus fascinant ?
Ces études abouties nous font percevoir la recherche et l’évolution du travail de Didier Van der Borght : au départ, ce sont de singulières photographies de plantes énigmatiques traitées en clair-obscur où le noir envahit les œuvres et emmène le spectateur vers une vision surréelle de la nature. Ces images deviennent des gravures de formes et de mondes imaginaires et la représentation de ces étranges végétaux offre une perception chimérique de la réalité,
Cet art photographique utilise la matière végétale pour créer des univers abstraits.
Ainsi, à travers ces recherches esthétiques, d’années en années, ce travail a évolué vers une représentation plus plastique que photographique du monde, ouvrant les voies du possible pour ses œuvres à venir.
Librairie Torcatis, 10 Rue Mailly, 66000 Perpignan Tél : 04 68 34 20 51
- Arts Plastiques
- - Publié le
- Philippe Cadu


