Le Lac Gelé

En plus d’être artiste, Gilles Boudot restaure des motos anciennes. Pas des mobylettes pétaradantes mais des bolides d’autrefois, d’antiques motos anglaises, qui perdent l’huile et qui roulent à gauche. 

Entre travail d’historien polyglotte, d’ingénieur méticuleux et de bricoleur surréaliste. Du cambouis sous les ongles et la tête dans les nuages, tel est Gilles Boudot. 

Sa photographie est comme lui, rigoureuse et facétieuse, transcendante et rigolote, radicale et déglinguée. Une œuvre unique et trop peu diffusée.

Il y a dans l’œuvre de Gilles Boudot un double paradoxe : entre le rendu sombre, effrayant, et le côté déconcertant et espiègle.
Également entre la rigueur de l’analyse conceptuelle de la notion de représentation, et le mode de fabrication des images, de l’ordre du bricolage précaire.

Au lac gelé, Gilles Boudot montre deux séries : les “verres de visée”et les “oratoires domestiques”

Artiste-plasticien-photographe-explorateur-emprunteur-récupérateur-constructeur-illusionniste, Gilles Boudot est tout cela. 
À l’œuvre depuis plusieurs années, ses séries photographiques en noir et blanc sont truffées de références à l’histoire de l’art.

Ingénues ou inquiétantes ses créations relèvent du cabinet de curiosités : un bric à brac d’objets récupérés et bien choisis, puis assemblés, mis en situation narrative et photographiés avec précision selon des dispositifs que l’auteur s’impose.

L’ensemble de ses séries forment une œuvre singulière et cohérente. 



Dominique Gellé 2024 in 9 Lives Magazine