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La colombe de la paix Pablo Picasso

C’est ce que fait Infomaniak, l’hébergeur de ce site. Non content d’alimenter ses serveurs en énergie renouvelable (barrage hydroélectrique), le nouveau datacenter permet de chauffer un immeuble et bientôt un quartier.

C’est cette volonté qui permet une action de tous les jours.

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 Femin’Isula

Du 24 mai au 30 décembre 2025

Femin’Isula 

L’exposition présente un parcours, sur le temps long, de la préhistoire à nos jours, retraçant le rôle des femmes dans la société insulaire et leur marche vers l’émancipation voire les combats féministes. Celui-ci s’effectue par l’intermédiaire de portraits de femmes méconnues ou célèbres qui ont participé à ce cheminement. Différents supports allant de la sculpture à la peinture, passant par la photographie, les manuscrits et imprimés sans oublier la musique et les films racontent cette nouvelle mise en perspective.

Construite autour de trois thématiques disctinctes,

l’exposition Femin’Isula présente plus de 300 œuvres. La multiplicité d’objets présentés (photographies, peintures, caricatures, sculptures, robes, parures, audiovisuels, chants, journaux, affiches, tracts…) sont autant de vecteurs pour illustrer ces itinéraires de vie engagée ou non.

Images et stéréotypes : l’invention de la « femme corse »

  • La bergère
  • La porteuse
  • Colomba
  • Question de genre

Séquence I : Des femmes dans l’ombre des hommes ?

  • Parures et représentations sociales
  • Le mariage
  • La maternité
  • Les femmes et la religion

Transition : Les femmes peintres

Séquence II : Des femmes libres et combattantes

  • L’éducation vecteur d’émancipation
  • Un pouvoir politique au féminin
  • Combats de femmes

CUMMISSARIATU / COMMISSARIAT
Vanessa ALBERTI, Maître de conférences en histoire contemporaine, Università di Corsica Pasquale Paoli / Laboratoire lieux, identités Espaces et Activités / CNRS

 

Féminin singulier, Regard contemporain

Saint-Exupery, grand prince, aurait apprécié l’exposition dédiée aux femmes dans leur intimité. L’intimité physique mais aussi l’intimité réflectrice, celle qui se connecte avec notre âme et nos émotions pour mieux les enlacer, les unir dans la souffrance comme dans la guérison.

La femme est l’avenir de l’homme mais aussi sa proie.
La femme est l’origine du monde et sa destination.
La femme est à la fois la source de la vie et de la souffrance.

Ici, la violence affleure la beauté, la cruauté la poésie, l’humanité la tyrannie, la fécondité la sècheresse. Ici, les démonstrations féminines sont confidentielles et les confidences démonstratives. La femme, c’est le sang, la force d’âme, la rébellion pour éroder, par le tribut amer du silence et des larmes, un narcissisme patriarcal multiséculaire.

Les quatre artistes invités par l’association Sguardi, ont, au-delà de leur talent connu et reconnu, une sensibilité à fleur de peau. L’attention et la délicatesse du regard, la bienveillance qui confine parfois la complicité, tiennent à distance le dogmatisme de la féminité. Ici, on est dans l’intelligence, la suggestion, l’indulgence, l’amour tout simplement.

Ici, la vérité des femmes existe dans les deux mondes, le visible et l’invisible, elle vit sur la pointe des pieds comme une ballerine. Sauf que les corps sont métamorphosés, sublimés même, autant par le désir que par la douleur. Ici, les coups extérieurs n’entament pas la grâce intérieure. Si les murs de l’exposition ont des oreilles, ils n’entendront pas cris mais des chuchotements. Pour les causes les plus nobles, celles qui se conjuguent au « Féminin singulier », rien n’est plus audible qu’un murmure…

Les quatre artistes invités par l’association Sguardi :

Michaël Serfaty est natif de Casablanca. Il est gynécologue-obstétricien et photographe, deux activités réunies dans un même sanctuaire, celui de l’intimité. De nature empathique, il recueille depuis trente ans dans son cabinet les confidences que ses patientes murmurent parfois pour elles-mêmes.

Les premières paroles qui l’ont marqué témoignent de la douloureuse beauté intérieure des femmes : « Je me languis enfin d’être seule dans mon corps. » D’autres épanchements de honte et de blessures tues nourriront l’artiste pour qui la vie est une superposition de strates, des tranches de vie heureuses et malheureuses qui révèlent au fil des consultations son âme d’archéologue-photographe. Ses œuvres sont des visages et des objets familiers mêlés à des mots intimes et bouleversants de sens. Michaël Serfaty est la sentinelle iconographique de ce logos féminin.

Le cœur du cœur de l’intime bat encore derrière l’objectif de Marianne RosenstiehlEntre allégorie et second degré, ses photographies évoquent le sang périodique des femmes. Dans les « règles » de l’art. Familière des plateaux de tournage, elle a conjugué talent, bienveillance et virtuosité pour réaliser des portraits d’icônes de la féminité, Isabelle Adjani, Carla Bruni, Mylène Farmer, Amélie Nothomb…

Cette fois, elle resserre sa focale et son regard doux et apaisant sur le sang menstruel, jadis sacré lorsque les femmes des civilisations primitives s’en servaient pour fertiliser la terre et désormais mué en sujet tabou avec la marginalisation patriarcale des mystères féminins. Sa perception chimérique se révèle sous la forme de limaces, symboles de résilience dans d’antiques cultures amérindiennes, d’une rose rouge posée sur un pubis, d’une armée de soldats de plomb sous bannière anglaise. Entre l’art et la femme, il existe des liens de sang. Marianne Ronsenstiehl brise avec élégance ceux de l’inhibition. Une victoire sur l’interdit. Mais une victoire sanglante.

La détresse silencieuse, Lizzie Sadin l’a côtoyée de très près en France (mineurs isolés, immigrés clandestins, transsexuels) et ailleurs (infanticides en Inde, opprimés au Kosovo, traite des femmes au Népal). Éducatrice socio-éducative, hyperdouée pour la photographie dont elle a fait son métier sans jamais perdre de vue – au contraire – sa vocation sociale, elle a travaillé pour la mythique agence Rapho, lancée par le non moins légendaire Robert Doisneau.

L’exposition porte une lumière crue et incandescente sur les violences conjugales. Là où elles se cachent, dans une cuisine étriquée sous les prunelles hagardes des enfants, dans une salle austère d’un commissariat de police, le cabinet incolore mais pas indolore d’un urgentiste hospitalier. Lizzie Sadin ne détourne jamais les yeux. Elle témoigne. Des femmes recroquevillées sur leur douleur physique et morale, les traits déformés par l’angoisse, l’impuissance, la honte, la culpabilité parfois. Des visages qui sont le miroir de l’égocentrisme et de la perversité des hommes qu’elles ont aimés et qu’elles aiment peut-être encore. Des images coups de poing.

Un seul coup peut séparer la violence de la mort. Photographe suisse qui a figé en noir et blanc les féminicides avec cran et humanité, Zoé Aubry a décidé de déconstruire le phénomène systémique à partir d’un cas unique : le 9 février 2020, Ingrid, jeune Mexicaine de 25 ans, est tuée et démembrée par son compagnon.

Avec la complicité vénale de la police, Internet et les tabloïds publient des images sordides, innommables du crime. En réplique à ce voyeurisme abject, des anonymes du monde entier postent sur les réseaux sociaux des représentions allégoriques de la victime, couchers de soleil, champs de fleurs, palmiers bercés par un vent céruléen, lacs limpides de sérénité.

D’Ingrid, on ne voit que la beauté de l’âme. Le Mal devient consubstantiel du Beau comme dans les poèmes de Baudelaire. Telle une alchimiste qui transforme le plomb de la cruauté en or de l’onirisme, Zoé Aubry réanime un sentiment en voie d’extinction : la grandeur d’âme de l’Humanité.

Les recherches d’Agnès Accorsi s’inscrivent dans la continuité de la promenade sauvage et onirique au cœur du maquis insulaire. Elle crée des hybridations animales et végétales, témoins de l’acte créateur dans la sève et le sang. Une expérience directe, spontanée, organique. Le sang devient l’élément primordial consubstantiel à l’existence du monde. Le travail d’Agnès rejoint les mythes grecs où le sang est universellement considéré comme la source de la vie. Il donne naissance aux plantes et même aux métaux. Il est la sève des arbres, le liquide vital qui donne la vie lorsqu’il déferle et la reprend lorsqu’il se tarit

Les mains caressent, pressent les sucs et le sang dans une étreinte subtilement dansante qui chante la femme de l’aurore à la nuit. Orné de sa parure pourpre, noire ou bleu, chaque doigt joue sa partition et égrappe minutieusement chaque fruit. Dans ce rituel, les mains sanglantes ou sanguinaires projettent l’être dans un temps immémorial et se métamorphosent en une créature anthropomorphique qui se nourrit au rythme de ses désirs.

CUMMISSARIATU / COMMISSARIAT : Christian Buffa (association Sguardi)

 

Nonza ou l’univers onirique de Leonor Fini

Cette exposition permettra au public de découvrir ou de redécouvrir cette peintre emblématique qu’est Leonor Fini (née le 30/08/1907, près de Buenos Aires-décédée à Paris le 18 janvier 1996) à travers certes son parcours artistique national et international mais surtout en lien avec la Corse.

En effet, lors d’un voyage dans les années 50 sur notre île, elle y découvre par hasard le petit village de Nonza et son ancien couvent San Francescu niché au Sud-Ouest du Cap Corse au cœur d’un cadre naturel exceptionnel.

Très rapidement, elle viendra avec son compagnon Stanislao Lepri et leurs nombreux amis tels qu’Enrico Colombotto Rosso, Max Ernst, Dorothea Tanning ou encore Federico Fellini passer tous les étés dans ce lieu retiré.

Elle loue pour une somme modique, une demeure contiguë à l’église conventuelle, à quelques mètres de la mer, entourée de maquis, elle explore les fonds marins et les nombreuses grottes environnantes. Fini vit plusieurs mois à deux kilomètres du village de Nonza, dans ce cadre magique et mystique, elle sera très productive. Entourée par une dizaine de ses chats, elle réalisera de nombreuses lithographies, estampes, aquarelles, photographies de créatures hybrides comme des « femmes fleurs », des « femmes-chats » ou encore des « chats costumés ».

Artiste très polyvalente, elle créait aussi des costumes pour ses nombreuses mises en scènes qu’elle partage avec ses amis. Elle se liera d’amitié avec certaines familles de Nonza auxquelles elle offrira son chevalet et diverses œuvres qui seront bien entendu exposées à la vue du public.

Cette exposition mettra également en exergue un fond documentaire important en lien avec l’artiste et ses amis de Nonza sous la forme de nombreuses photographies et de correspondances des années 50 aux années 80-90.

Musée de la Corse, La Citadelle 20250 Corte +33 4 95 45 25 45

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