Jean-Marie Barre – Végétal
Du 21 décembre 2024 au 22 février 2025 – Vernissage samedi 21 décembre à partir de 16h
La nécessité de figurer
Végétal, c’est à la fois un trait d’union avec son exposition Botanic, à la Galerie Pougatch à Paris, quelques années plus tôt, mais surtout la marque d’un lien profond avec la nature inscrit depuis l’enfance. Cet artiste installé aujourd’hui dans le Vaucluse, s’inscrit sous deux influences : celle de sa verte Lorraine natale et de la lumineuse Provence qu’il découvre à l’adolescence. La fragrance de l’humus et celle de la garrigue, comme un uppercut !
Initié à la peinture par un parent peintre, Jean-Marie Barre est admis aux Beaux-arts d’Aix-en-Provence. Il poursuit à ses vingt ans, une soif de voyage et de peinture, qu’il va tout d’abord réaliser en devenant décorateur de scène à l’étranger pour différents tours opérateurs, et fresquiste pour des commandes publiques et privées. (Région du Valais, Ville d’Antibes, Ville de Nimes, Région Occitanie… / Alain Chamfort, Lio …)
Peintre de la lumière, son travail de chevalet se concrétise véritablement avec une manière réaliste, qu’il qualifie de « transfiguration narrative », (chaque oeuvre s’accompagnant d’un texte) et qui trouve son apogée avec l’exposition « Un Sud intériorisé » (Galerie les Arches, Paris, en 2007).
Son propos porte sur la mémoire, individuelle et collective. Peu après, bien qu’introduit, la même année, parmi les artistes de l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain, il décide de remettre son travail en question, au point de procéder à une déconstruction qui va durer cinq ans.
Dans cet intermède, il s’ouvre à la philosophie esthétique, en même temps que d’autres aspects de l’art (vidéo, minimalisme, land art, postmodernisme etc.) et tend dans l’atelier, à libérer son geste sur la toile. Il ne participe qu’à de très rares expositions (Les Conquérants de l’illusion (Appac Montreuil, 2010) aux côtés de Monory, Fromanger, Velicovic notamment).
Se jugeant enfin prêt, il ouvre un studio à Berlin en 2012, et ressent le besoin de changer radicalement de manière. Jean-Marie Barre décide de devenir un artiste abstrait. Il changera même sa signature pour marquer sa rupture en optant pour Jmb Barre.
Il commence par inventer une matière (ciment, sable, pigments, colle, particules de bois etc). Travaillant au sol, les yeux fermés, il tente de laisse libre court à l’inconscient. (Entrée en matière, Hb 55, Berlin, 2013). L’année suivante, avec le même protocole, il revient à l’acrylique sur toile ( Triad of colors, Hb 55, Berlin, 2013). S’en suivront d’autres étapes, avec une évolution de sa palette vers des couleurs plus vives – et les yeux ouverts cette fois – à partir de 2017, à Los Angeles.
Mais c’’est après l’exposition Différents (Pougatch Galerie, Paris, 2019), sorti de l’interruption forcée due au Covid, qu’il choisit de venir travailler à une forme nouvelle, non encore définie à ce moment là, et revivre en Provence pour y aboutir.
Mettant en place, les premiers rudiments de son atelier, il ressent alors ce besoin impérieux d’à nouveau se tourner vers la figuration. Il entame cette nouvelle période avec beaucoup de détermination. Il arpente la campagne pendant des heures en recherche de sujets qu’il photographie avec son smartphone, et peint ensuite sur la toile, avec ses doigts (comme précédemment pour l’abstraction). Son objet consiste à restituer un moment singulier sur le terrain, une sensation.
Pour se convaincre de franchir le cap, il expose à la fois une sélection d’oeuvres abstraites en même temps que ses nouvelles oeuvres figuratives (« Double Je », Centre culturel de Boulbon, 2023). C’est pendant cette confrontation qu’il tourne avec clarté la page, avec une intense décennie d’abstraction, pour s’épanouir aujourd’hui, dans ce désir, et cette nécessité de figurer à nouveau.
Galerie Heckel, 97 rue de la République, 84300 Cavaillon Tél : 07 56 91 30 19
- Arts Plastiques
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