Zigor, Malda Bizi – Vivre la pente
Du 3 mai au 16 juin 2024
À l’origine de cette exposition, un ouvrage du même nom : « Vivre la pente », paru en 2023 aux éditions Cairn. Dans ce recueil de photographies représentant en noir et blanc les paysages pentus du Pays basque, l’artiste se confronte à la dualité inhérente de l’Homme : « Il y a deux pentes dans la vie de l’homme, celles qui se font face et celles qui regardent la plaine à l’infini », Zigor.
À l’occasion d’une visite de l’atelier de ZIGOR par d’une délégation de la communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB), l’idée d’un projet d’exposition itinérante voit le jour. Il s’agit de faire rayonner le travail de l’artiste sur tout le territoire.
Le projet nécessite de trouver des lieux pour accueillir l’exposition. Alors que le Didam, espace d’art contemporain, est choisi pour débuter l’itinérance ce printemps à Bayonne en Labourd, le Centre Départemental d’Education au Patrimoine Ospitalea à Irissarry l’accueillera pour la Basse-Navarre durant l’été avant que l’exposition ne soit présentée en fin d’année à Mauléon en Soule, au domaine Agerria, propriété de la CAPB. Chaque site propose une scénographie et donc une vision de l’artiste différente, quoique complémentaire.
Le premier volet de ce projet itinérant s’ouvre au Didam qui accueille près de 70 œuvres, photographies encadrées, dibonds et tirages monumentaux entraînant le visiteur à flanc de montagne ou au bord de falaises puissantes. Ces images sont accompagnées de dessins, poèmes et textes créés par Zigor lors de ses marches contemplatives au sein de la montagne. Une immersion non-géographique bien qu’ancrée en Pays Basque, dans les éléments naturels et au cœur de soi.
Dans Vivre la pente, Zigor donne à voir une vision intime et contemplative de son pays. Sa posture philosophique est retranscrite, d’abord, à travers son œil de photographe. Un savant travail sur la lumière par l’exploitation du noir et blanc exacerbe les émotions figurées par l’image.
« Dans mes photos, le noir et blanc est sombre et contrasté parce que cette forme dramatique de la narration m’a toujours profondément ému.
J’ai des difficultés à mettre de la couleur sur la couleur existante. Le noir et blanc me permet de dire ce que la couleur cache. La couleur nous permet de reconnaître et le noir et blanc, peut-être, de connaître ».
Comme le fil de l’eau qui s’écoule, inexorablement, sur les pentes du Pays basque, façonnant le paysage, Zigor nous donne à lire un poème fleuve qui retranscrit le cheminement, parfois tortueux, de l’esprit humain. La parole du poète vient nourrir l’œil du photographe. Ensemble, ils forment le tout d’une exposition sensible et émouvante où l’artiste nous livre un peu de lui-même et de ses questionnements philosophiques face à la puissance de la Nature. Ici, le discours de l’artiste a vocation universelle.