Le mois de mars célèbre le retour du printemps et avec lui son cortège d’oiseaux. « Les oiseaux » c’est précisément le titre du premier Solo Show de Violaine Desportes accueilli par la Galerie Ars Longa. 

Cette série fait suite à « Ravissement »dans laquelle Violaine Desportes mettait en scène des adolescents saisis dans un mouvement d’envol, se libérant de leurs corps entravés par toutes sortes de frontières – normes, déterminismes, quartier – visibles et invisibles. 

À partir du même protocole (prendre en photo une jeunesse pratiquant une discipline sportive), Violaine Desportes saisit ici des skaters prêts à en découdre avec les lois de la pesanteur. Cadrées au niveau du buste, les figures convoquent discrètement les putti de la peinture sacrée, ces petites têtes ailées qui accompagnent allègrement les mouvements d’élévation du Christ, de Marie et des Saints. 

Chant aux Icares de notre temps, la représentation oscille entre élévation / chute, ordinaire / sacré. Mais « les oiseaux », confie Violaine, c’est aussi « une qualité du regard ». C’est une disposition de l’œil qui voit un éclat (couleur, texture, symbole, etc.) par-delà la fonction utilitaire de l’objet. On ne s’étonnera donc pas de trouver des poubelles urbaines au sein de l’exposition « Les oiseaux » dont les jeux de transparence invitent à la contemplation.

Après « Variations urbaines », l’exposition « Les Oiseaux » semble placer la rue comme terrain d’investigation privilégié de l’artiste en même temps qu’elle invite le spectateur à voir ce territoire autrement.