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Vibrantes étendues

Du 16 au 18 juin 2023 – Rencontre avec les artistes Vendredi 16 juin 2023 · 18 h

À l’orée de l’été, voici une exposition qui fait vibrer les surfaces, celles des paysages qui nous entourent ou qui décorent nos rêves et mythes. 

Comme cette nouvelle saison, ils titillent nos envies d’évasion, de découvertes, de changement. Ce voyage désiré dans une contrée — que l’on souhaite souvent lointaine — est accessible par les transports modernes (le train, l’avion). Sinon, vous pouvez toujours prendre votre auto, co-voiturer, venir à pied ou à vélo et découvrir un ailleurs pas si lointain mais qui va, sans nul doute, vous transporter en vous rendant Chemin Ithurbidéa à Saint-Jean-de-Luz. Une demeure à l’architecture Labourdine prête ses murs pour accueillir, trois jours durant, une exposition d’art contemporain composée de trois artistes.

Il s’agit de la plasticienne Marie-Noëlle Deverre, du peintre Thomas Loyatho, représentés à l’année au sein de la galerie ; et du plasticien designer Johan Praud, invité pour l’occasion.

 Marie-Noëlle Deverre

La série de sculptures textiles « Daphné sur Mars » fait allusion d’une part, au voyage du Rover Perseverance en quête de micro-organismes sur Mars, et d’autre part, au mythe de Daphné qui se métamorphose en laurier pour échapper aux assauts amoureux d’Apollon. La planète Mars et Daphné se trouvent être, à leur façon, des objets de désir. Les œuvres textiles de cette série sont assimilées à des corps hybrides, à la lisière de l’organique, du végétal et de l’aquatique. 

Elles sont présentées comme des éléments précieux dont les formes semblent vouloir se développer et croître. Leurs surfaces soyeuses sont imprimées de sérigraphies, dessinées et encrées comme des images en volume. Le motif récurrent d’un corps évoquant Daphné en fuite, se trouve représenté à chaque sculpture tout en étant revisité. On est invité à suivre Daphné d’un îlot à l’autre, d’une planète à l’autre. Chaque pièce textile s’envisage de manière autonome, mais elle peut être aussi associée à une autre.

La série « Jardiner les délices » évoque le triptyque de Jérôme Bosch. Gravées sur des boîtes de pâtisserie, les estampes révèlent un jardin miniature et concentré dont la nature abstraite, sauvage et sensuelle semble déborder dans un mouvement inverse, de l’extérieur vers l’intérieur, comme un paysage intime, corporel. Ces gravures questionnent les paysages que nous habitons et qui nous habitent, ceux que nous regardons et qui nous regardent. Ne sommes-nous pas faits des paysages que nous traversons et qui nous traversent ?

Johan Praud

À la frontière du mobilier et de la sculpture, entre pratique de l’ébénisterie et conception/fabrication assistées par ordinateur, il articule son travail au croisement de ces différentes disciplines. Il dessine ses pièces en jouant avec les surfaces, animées de creux, de reliefs, d’interstices. Ses créations ont une silhouette claire, minimale dans laquelle viennent s’insérer un mouvement, bouleversant des surfaces. 

Il aime introduire un accident dans ces lignes épurées, casser la symétrie pour que, selon le point de vue, l’objet prenne une identité différente. Que ce soit au niveau de la conception ou de la fabrication, il s’agit, la plupart du temps, d’un aller-retour entre réalité et virtualité, entre le rapport à la matière (le bois) et l’usage d’outils numériques. C’est ce passage de l’un à l’autre qui l’intéresse. À chaque étape, il en ressort des déformations, des altérations. 

Il collecte des bases de données topographiques de zones montagneuses. Il tente alors de synthétiser ce paysage devenu virtuel en forçant certains traits. Au fur et à mesure de ces manipulations numériques, il en apparaît des bugs (glitch) qui éloignent ce relief de sa réalité première pour devenir chimère. À l’aide d’une commande numérique, la pièce en bois massif est finement usinée afin de placer ce volume virtuel dans notre réalité. Le paysage est pour lui un espace de liberté, d’évasion, qui incite à d’exploration. À travers ses productions, il tente de transposer ce sentiment dans nos univers domestiques, envisager ces pièces comme des espaces porteurs de rêverie, de déambulations mentales.

Thomas Loyatho

« On entre dans l’intimité d’une matière comme dans une forêt, contemplatif, observateur. Instinctivement et humblement, on ralentit. Et le degré de cette lenteur, comme dirait Milan Kundera, est proportionnel à l’intensité de la mémoire.

Au départ de mes travaux, il y a ce blanc insupportable sur lequel je viens m’écraser comme sur un mur. Et puis se crée un chaos nécessaire, qui n’est pas le point de départ, mais un stade à partir duquel naissent toutes les envies, de toucher, de goûter de se brûler. Ce chaos est une friche de souvenirs immobiles et altérés, avec ses plantes qui ne sont pas à la base destinées à quoi que ce soit, elles ne sont pas cultivées ou élevées dans un but particulier. Elles sont là, elles reviennent comme des loups quand on les oublie.

Comme des loups parce qu’elles recolonisent quand on a le dos tourné, qu’elles nous font chier dans notre grand ménage permanent et épuisant. On dit qu’elles sont invasives. De ce chaos, de cette friche d’images et de collages se chevauchent des variations de gris qui s’accumulent en touches de peinture comme des niveaux de temporalité. »

Thomas Loyath

La Ferme d’Ika, Chemin Ithurbidéa · Saint-Jean-de-Luz | 14 h – 19 h   Plan d’accès

Places de parking disponibles “Chemin de Baillenia”, une rue avant de tourner sur le chemin de la Chambre d’hôtes 

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