Al Karmel Gallery

S’il fallait trouver à l’incertitude une qualité, on pourrait citer au moins celle-ci : elle est la condition de l’espoir, ELPIS. De lui, on dit qu’il fait vivre, qu’il est la lumière qui nous empêche de sombrer, ce à quoi on se raccroche dans les pires moments. Espérer, c’est donc tendre vers le bien, mais le faire en devant se pencher au-dessus d’un abîme de déception.

ELPIS, une femme au visage de l’innocence incarne le caractère ambigu de l’espoir dans le mythe de PANDORA, déesse « dotée de tous les dons » qui entrouvre la jarre confiée par ZEUS dans laquelle il avait placée ces calamités, les conditions de la vie humaine : la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine, la misère, la folie, le vice, la tromperie, la passion, l’orgueil mais aussi l’espoir, ELPIS. 

Tous les maux s’échappent, se répandant parmi les hommes sauf ELPIS qui n’a pas le temps de sortir alors que PANDORA referme le couvercle, horrifiée par son geste.

L’espoir reste toujours enfermé, privant l’homme du réconfort. À moins que l’espoir soit le pire des maux, une spéculation sur un avenir incertain, meilleur que le présent, au lieu d’accepter le monde tel qu’il est, il ne cesse d’entretenir le manque d’un monde hypothétique qui ne deviendra jamais la réalité.

Ou bien cette jarre habitée par ELPIS est le réceptacle d’une vie future encore embryonnaire, qui couve tandis que le mal ravage tout dehors. Les hommes sont ainsi : quand ils ont tout détruit, ils placent leurs espoirs en leurs enfants, ceux d’entre les hommes qui n’existent pas encore, les seuls humains qui ne sont pas encore frappés par le mal répandu sur Terre. Les enfants sont les seuls en qui on peut accorder le bénéfice du doute, des figures de l’Espoir.

Ainsi TITOS KONTOU, artiste peintre expressionniste qui transcende les frontières entre abstraction et figuration, dans cette nouvelle série «ELPIS ΕΛΠΙΣ» nous interroge à nouveau sur les conditions humaines souvent calamiteuses et destructrices en nous laissant entrevoir son rêve, ELPIS, le chemin vers la lumière collective de nos âmes. Cette exposition est construite tel un voyage initiatique où TITOS KONTOU nous transporte de l’innocence à l’absurdité en soulignant à tout à chacun que nous avons toujours le choix de nous diriger vers la lumière ou les ténèbres.