Musée de Lodève

« L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible. » Paul Klee

 
Rendre visible est une exposition à quatre voix, quatre artistes qui dévoilent la nature dans ce qu’elle révèle… ou cache. D’un côté, un dialogue intime entre les oeuvres de deux amis, Paul Klee et Hans Reichel. De l’autre, les vidéos, sculptures et installations d’Anne-Charlotte Finel et de Julien Discrit. 

L’exposition, empreinte de délicatesse, prend une dimension vertigineuse grâce à la présence de fossiles, témoins d’une nature disparue depuis des millions d’années et qui entrent en résonance avec les oeuvres.

 
Une partition à deux temps

Cheminer dans une poésie du vivant, tel est le dessein de cette exposition. Dans l’esprit d’une partition à deux temps, le premier mouvement est accordé au dialogue étroit et intime entre les oeuvres de Paul Klee, Hans Reichel et les fossiles. Un second mouvement, dans un format plus étendu avec des mediums très différents (vidéo, installation, etc.), développe le rapport qu’ont deux artistes contemporains aux phénomènes naturels qu’ils s’emploient à rendre visible.

Le dialogue de Klee et Reichel

Amis et voisins d’atelier, Paul Klee et Hans Reichel n’ont jamais été rapprochés dans une exposition, malgré l’évidente résonance de leurs oeuvres. Cette rencontre prend enfin vie dans la première partie de l’exposition traitée comme un cabinet intime.

Attirés par les métamorphoses de la nature, Klee et Reichel fixent avec délicatesse sur le papier le monde du vivant dans lequel poissons, oiseaux, plantes stylisées se meuvent librement. Leur univers fait écho aux collections de fossiles éminemment poétiques du musée de Lodève.

Les fossiles exposés émeuvent par la fragilité de l’instant qu’ils ont conservé pendant des millions d’années : une feuille tombée, une goutte de pluie… un instant furtif qui a traversé les âges, figé dans la pierre.

 
Le regard de Discrit et Finel

Dans les démarches artistiques de Julien Discrit et d’Anne-Charlotte Finel, il existe une porosité entre monde réel et fictionnel, entre science et imagination.

Leurs oeuvres cherchent à dévoiler cet invisible tapi dans l’ombre, ou enfoui dans les strates du temps et de notre mémoire. Chez ces artistes les manifestations de la nature sont détournées au profit d’un récit onirique.

Commissariat d’exposition

Ivonne Papin-Drastik, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du Musée de Lodève & Aurosi Moreno, attachée de conservation du patrimoine, directrice adjointe.