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La colombe de la paix Pablo Picasso

Pier Paolo Pasolini en clair-obscur

Du 29 mars au 29 septembre 2024

L’exposition du Nouveau Musée National de Monaco – Villa Sauber aborde l’oeuvre de Pier Paolo Pasolini, du point de vue de l’influence que la peinture classique et contemporaine a eu sur son cinéma. Le terme de « clair-obscur » du titre renvoie ainsi autant à la peinture caravagesque qu’au noir et blanc d’Accattone. 

L’exposition réunit des pièces de différentes natures (extraits de films, peintures, dessins, installations, photographies,…) du XVIème siècle à nos jours. Elle s’ouvre enfin sur l’art contemporain en présentant des oeuvres au travers desquelles une trentaine d’artistes internationaux ont rendu hommage à Pier Paolo Pasolini.

Pasolini est peut-être le dernier intellectuel européen de renommée mondiale. Un demi-siècle après sa mort, son influence s’exerce encore dans les différents champs qu’il a occupés : il est lu, cité, commenté, adapté, il inspire les créateurs d’aujourd’hui. S’il aimait se définir avant tout comme « écrivain », c’est à travers ses films qu’il a touché le grand public. Aussi le cinéma, qui a offert une caisse de résonance à ses idées politiques, tient-il une place centrale dans son oeuvre. C’est à cet aspect, vu à travers le prisme de l’influence de l’art classique et contemporain sur l’esthétique de ses films, que s’intéresse particulièrement l’exposition « Pasolini en clair-obscur » présentée à Monaco.

Elle évoque d’abord les années de formation de Pasolini. Ses études à l’université de Bologne, sous la direction de l’historien de l’art Roberto Longhi, éduquent son regard et influencent durablement son goût. C’est ce que démontre une juxtaposition libre d’extraits de ses films et des oeuvres qui les ont inspirés. Pasolini se réapproprie celles-ci de trois manières : en les reproduisant sous forme de « tableaux vivants » (La Déposition de Pontormo dans La Ricotta) ; en les citant à travers une reprise de leur composition ou de certains détails frappants (Le Jeune Bacchus malade du Caravage dans Accatone) ; en les incluant dans les décors mêmes (Pessimisme et optimisme de Giacomo Balla dans Salò).

Si l’essentiel des oeuvres ayant inspiré le réalisateur italien sont des tableaux et des fresques classiques, on note une exception : les peintures de Francis Bacon à la fois montrées et citées dans Théorème. L’exposition met ainsi en évidence l’intérêt ambivalent de Pasolini pour l’art de son temps. Elle s’attarde en particulier sur son amitié et sa collaboration avec Fabio Mauri qui donne lieu en 1975 à une performance, Intellettuale, durant laquelle le film L’ Évangile selon Matthieu est projeté sur son corps.

L’approche artistique totalisante de Pasolini n’empêche pas la profonde unité de son oeuvre. Poèmes, romans, essais, prises de positions dans la presse, films, tout se répond et se complète. Pasolini est un intellectuel portant sur son époque, notamment sur l’avènement de la société consumériste, un regard d’une lucidité douloureuse. C’est ce que montre la dernière partie de l’exposition consacrée à Salò, l’ultime film de Pasolini. Sans s’écarter du propos général qui est de mettre en lumière les influences de la peinture et de la littérature (ici, de Sade) sur l’esthétique cinématographique pasolinienne, l’accent est mis ici sur la manière dont l’ensemble de ces références sont mobilisées au profit d’un discours politique.

Enfin, après avoir souligné l’influence de ses prédécesseurs sur Pasolini, l’exposition se poursuit à l’étage de la Villa Sauber, avec des oeuvres d’artistes contemporains qui, symétriquement, lui ont rendu hommage : Adel Abdessemed, Giulia Andreani, Tom Burr, Adam Chodzko, Clara Cornu, Walter Dahn, Regina Demina, Richard Dumas, Marlene Dumas, Cerith Wyn Evans, Laurent Fiévet, Alain Fleischer, Claire Fontaine, Giovanni Fontana, Jenny Holzer, William Kentridge, Astrid Klein, Stéphane Mandelbaum, Fabio Mauri, Martial, Charles de Meaux, Dino Pedriali, Ernest Pignon-Ernest, Giuseppe Stampone, Jean-Luc Verna, Francesco Vezzoli, John Waters.

Commissariat : Guillaume de Sardes
Scénographie : Christophe Martin

Avec Adel Abdessemed, Giulia Andreani, Francis Bacon, Giacomo Balla, Tom Burr, Lodovico Cardi, Adam Chodzko, Pieter Claesz, Clara Cornu, Walter Dahn, Regina Demina, Marlene Dumas, Richard Dumas, Cerith Wyn Evans, Federico Fellini, Jesse A. Fernández, Abel Ferrara, Laurent Fiévet, Alain Fleisher, Claire Fontaine, Giovanni Fontana, Jenny Holzer, William Kentridge, Astrid Klein, Fernand Léger, Stéphane Mandelbaum, Martial,  Fabio Mauri, Charles de Meaux, Giorgio Morandi, Dino Pedrali, Ernest Pignon-Ernest, Pontormo, Man Ray, Giuseppe Stampone, Jean-Luc Verna, Francesco Vezzoli, John Waters

Nouveau Musée National de Monaco, Villa Sauber 17 avenue Princesse Grace 98000 Monaco Tél : +377 98 98 91 26

Exposition ouverte tous les jours de 10h à 18h (sauf le 1er mai, et du 23 au 26 mai inclus)
Horaires d’été, juillet et août : 11h – 19h

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