Le Corridor

La galerie Le Corridor réunit dans l’exposition Allegro ma non troppo les dessins de Philippe Judlin et Annie Lacour dont elle avait précédemment montré les peintures et sculptures.

Chez ces deux artistes, le dessin est un mode d’expression fondamental et parfaitement abouti. Leur oeuvre entière s’élabore par des allers-retours entre différentes pratiques artistiques, différents médiums, dessin-peinture-écriture pour Philippe Judlin, dessin-sculpture pour Annie Lacour.

L’accrochage polyphonique de leurs divers médiums, formes et sujets, souligne la singularité de leurs travaux, en couleurs ou noir et blanc, sur le motif ou plus conceptuels.

Les deux séries de dessins que nous propose Philippe Judlin ont en commun l’utilisation de supports « pauvres » recouverts de couleurs vives. Pour dessiner ses grands formats, Philippe Judlin s’inspire du concept mathématique des fractales, structures complexes, dont la beauté réside dans la répétition infinie de motifs à différentes échelles.

Il sature, en s’égarant parfois, le papier de motifs géométriques répétés, fragmentés, déformés, sortes de mantras méditatifs intensément colorés à la tempera. Réalisés sur du papier kraft, qui présente moins de contrainte que la toile et intensifie la vibration de la couleur, ces tableaux sans châssis ni marge s’ordonnent sur l’entière surface du support dans des abstractions ryhtmées mouvantes et captivantes.

Pour réaliser ses livres d’artiste, il recouvre les ouvrages de ses auteurs préférés de jaquettes de papier kraft, ou de papier d’emballage usagé, reformées à la tempera et à l’encre dans un dialogue poétique entre le titre calligraphié de l’oeuvre, accompagné parfois d’extraits de textes, et l’image plastique indissociable du contenu.

Stromboli, Histoires naturelles, Intérieur-jour, Nature morte, Roches, ce sont les différentes séries de dessins qu’Annie Lacour nous donne à voir. « Les choses vues » sont pour Annie Lacour le « chemin du dessin », elle qui, depuis quelques années approche le sujet au pinceau pour des oeuvres en noir et blanc. Elle exécute ses dessins dans un temps bref, toujours sur le motif. « Elle se plante » , dit-elle, « devant le réel pour décrypter le rythme d’une faille rocheuse, la croissance d’une rose trémière, pour devenir l’animal dans son enclos, pénétrer la nature secrète des objets usuels, l’espace de la maison. »

De l’Intense dialogue qu’elle noue avec le réel, elle donne une restitution vivante, fragmentée, parfois violente, toujours en mouvement. Les couvercles des bocaux sont ouverts, l’oiseau s’envole, le salon est saturé et secoué par la présence des objets, de guingois, en déséquilibre. Elle capte la vie, révèle la structure des choses, leurs relations avec l’espace, bref, elle montre ce qui sans elle échapperait au regard.

BIOGRAPHIE

Philippe Judlin vit et travaille à Paris et en Normandie.
A la fin de ses études à l’École Nationale Supérieure des Beaux – Arts de Paris (1976-1980), il expose sa peinture à New York (Richard Green Gallery).

Son travail est présenté à Paris à la galerie Caroline Corre, la REC Galerie, la galerie Peinture fraîche, à l’espace Despalles, à la Maison des Arts d’ Evreux, au centre artistique de Verderonne, au Château de Simiane la Rotonde, à la galerie Verhoogen à Anvers (Belgique), à Uzès et à Arles à la galerie Le Corridor.
Il a intégré les collections du FNAC.

 

BIOGRAPHIE

Annie Lacour vit et travaille à Paris et en Normandie.
Après ses études à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris (1976-1980), elle obtient en 1981 le Prix de la Casa de Velasquez et celui de la Ville de Paris . De 1982 à 1984 elle est pensionnaire de la Casa de Velasquez à Madrid. L’Institut de France lui décerne plusieurs distinctions : le prix Paul-Louis Weiler en 1991, le prix Pierre Cardin 1998 et le prix d’Encouragement à la Sculpture en 2017.

Son travail est représenté depuis 2017 par la galerie Univers- C.Colla à Paris, de 2000 à 2015 par la Galerie Guigon. Il est visible également sur le site de la galerie Amelie, Maison d’art.

Plusieurs expositions personnelles ont eu lieu dans le Var à la Galerie Le Hangart-Jacques Fromanger, Figanières, à La Tour des Templiers , Hyères, en Suisse, à la Galerie Jonas Neuchâtel-Petit Cortaillod.

Elle a participé aux expositions collectives : « Bêtes de scène » à la Fondation Datris, L’Isle-sur-la-Sorgue, « Poepsy » à la Maison des Arts d’Evreux, à la galerie Evolution Pierre Cardin, Paris , à la Biennale de Sculpture, Poznan en Pologne, à la Galerie Le Corridor, Arles.
Ses oeuvres font partie des collections publiques, en 2013 « Grande Figure d’ Arbre méditerranéenne » est acquise par la ville de Hyères.