Architecte de formation mais peintre de vocation, Philippe Drancourt se réfugiait régulièrement à Saint Jean de Côle pour peindre. Il est décédé prématurément en Avril 2013, laissant un travail inachevé mais très dense.

L’oeuvre de Philippe Drancourt s’inscrit dans la grande aventure de l’abstraction du 20 ème siècle.

Une expérience picturale autour du geste, de la couleur, de la matière mais aussi autour de la confrontation des formes, du vide et du plein, le tout relié à une recherche intérieure et pour certains spirituelle.

On retrouve, dans cette exposition de Philippe Drancourt, ces différentes expériences et recherches picturales.

Philippe Drancourt travaille la peinture à l’huile, sur carton marouflé ou sur toile.

Les séries « Totems » et « traces » sont portées par une gestuelle dynamique et la couleur.

Rythme, passage, débordement et /ou effacement obligent notre regard à s’attarder afin de percevoir toutes les strates de couleurs, saisir l’énergie du geste et de la forme, ressentir la vibrante lumière qui anime certaines toiles. Viennent ensuite les « Blocs », ces formes massives, longuement réfléchies et où la recherche d’effets de matière va devenir centrale. Confrontation des formes, oppositions des matériaux euxmêmes sur le support, interactions, osmoses, le tout dévoile une écriture souterraine dans l’oeuvre. Mais si par leur présence minérale les « blocs » se détachent du fond blanc de la toile, la percée d’une ouverture en leur surface fait basculer notre regard vers ce qui se passe derrière. Comme le dit joliment Philippe Tesson « c’est par cette brèche que souffle l’esprit du tableau »

Dans les dernières années, l’écriture était omniprésente. La poésie, comme source de réflexion intérieure. Artaud, Prévert, Daumal accompagnaient ses recherches visuelles, passeurs du sentiment qui anime chaque véritable artiste.

Cette exposition n’aurait pas eu lieu sans l’aide précieuse de Julie Edwige Lefebvre, sa dernière compagne, aujourd’hui légataire de son oeuvre.