« J’aime sentir les formes se dévoiler et apparaître
sous l’action du ciseau, au risque de disproportions.
Ce n’est pas le réalisme que je recherche
mais l’âme d’une forme cachée dans la pierre
comme le disait Michel-Ange »

Patrick Rancoule qui partage sa vie entre la Cerdagne et l’Inde depuis presque vingt ans.

À la recherche du sens de l’existence, il décide de rejoindre les Missionnaires de la Charité à Calcutta en 2004 pour les aider dans leurs actions. Cette congrégation, fondée par Mère Teresa en 1950, se voue au service des plus pauvres, des marginaux, des parias, de ces « intouchables » mis au ban de la société.

Patrick Rancoule se retrouve brutalement au cœur du quotidien des plus démunis. Il décide d’immortaliser ces instants de vie pour témoigner, mais surtout pour leur rendre un hommage vibrant. Ces êtres malmenés par le destin le touchent. 

Il y voit toute la noblesse de ces luttes héroïques de chaque instant : boire, manger, survivre pour ne pas sombrer. Il perçoit dans ces visages, dans ces regards, tout le drame de l’arbitraire, de l’injuste pouvant mener au délabrement des corps et au désarroi des âmes. Ne pas lâcher, s’accrocher au jour le jour, conserver au mieux une solidarité, une famille, éviter la solitude. S’apaiser, croire et s’imprégner de spiritualité pour continuer son chemin la tête haute, comme une fenêtre ouverte sur un espoir du lendemain.

Le photographe trouve de la beauté en toute chose et c’est une chance. Ces modèles, privés de leurs droits fondamentaux, bousculés par la vie, retrouvent une place digne de premier plan, faite de grâce, de sourires, et d’harmonie. Il gomme, par le prisme de son objectif, les inégalités durement subies et rétablit durablement l’intégrité de ces corps et âmes trop
souvent mis à mal.

De manière plus large, les sculptures de Patrick Rancoule parlent de la condition humaine et de spiritualité. Il s’est formé au travail de la pierre dans son pays de prédilection et aime particulièrement laisser émerger les corps « habitant » les roches qu’il façonne de son ciseau.

Nous l’avons bien compris, ce qui fascine et inspire Patrick Rancoule, c’est avant tout l’humain. Que ce soit dans son art, dans son témoignage ou son action humanitaire, il ne lâche pas les laissés-pour-compte et tente de leur rendre justice en leur donnant de la visibilité