Les bleu, rouge et jaune, constituent le système de couleur de la peinture que Pascal Fancony utilise depuis les années 2000.

Il décline ces couleurs selon 2 attitudes :

 – d’une part, d’un point de vue « physicaliste », proposant de multiples variations et formes sur les « modulations chromatiques » peintes à l’acrylique. Il élabore diverses « structures » (échelles, trames, éventails, collages, sculptures.., entre 2009 et 2015) dans un esprit d’une systématique concrète, minimaliste, afin de valoriser la justesse physique des modulations, des harmonies, des résonnances des tonalités entre couleurs. Il propose une expérience purement phénoménologique de « ces jeux de langage de couleurs » pour le regardeur.

– d’autre part, d’un point de vue « métaphysique », systématisant l’utilisation des 3 couleurs par superposition de couches de laque polyuréthane colorisée, d’où résulte un champ d’obscurité qui propose au regardeur une expérience transcendantale, contemplative. Ces couleurs « n’habitent pas » des formes, elles « déclarent des espaces en tant que présence ». 

Peintes par multicouches de résine colorisée transparente, elles proposent au regard de pénétrer dans la profondeur métaphysique. Ce sont des peintures qui reposent sur la recherche d’une expression d’une certaine « lumière intérieure » propre à la couleur et dont les dernières séries reposent sur l’émanation des couleurs rouge ou jaune depuis les 3 couleurs obscures : bleu, violet et noir.

Les titres des séries parlent d’eux-mêmes : La couleur rouge comme expérience, (2000-2001) Couleurs de l’âme (2004), Couleurs de la lumière (2006), Couleurs soustractives (2016), Éloge de l’ombre (2017), Éloge de la profondeur (2018-20), De l’obscurité naissent les couleurs (2020-23).

Dans certaines séries, notamment les installations, il y adjoint la présence de lumière par des néons ou Leds de couleurs : espaces entre lumière et obscurité associés à des gélatines transparentes de couleur variable.

Dans tout ce travail, il y a toujours un parti de la simplicité ; pour le regardeur, ce dernier a une expérience plus complexe entre la couleur, la lumière et l’Être… une proposition pour une sublimation visuelle de la couleur en tant que puissance spirituelle