Nils Alix-Tabeling « Fleur de peau, terre à vif »

Grand amateur de littérature, de sciences, de poésie, d’occulte, de paganisme, de pop culture, d’histoires étranges et merveilleuses, Nils Alix-Tabeling produit une œuvre singulière qui questionne nos devenirs humains dans un monde en pleine mutation.  

Résolument symbolistes, et même surréalistes, ses sculptures, installations, peintures, textes et performances, fourmillent de références aux pratiques magiques et anciennes ainsi qu’à certaines histoires et figures légendaires, réelles ou fictionnelles. 
Son œuvre qui fait coexister dans une approche transhistorique, syncrétique et intuitive, des identités hétérogènes et chimériques, hybride les catégories de genres et les règnes du vivant, voire du non vivant. En résulte un univers sophistiqué et complexe dont l’énergie vitale s’attache à rendre visible l’invisible en dissolvant les frontières entre le réel et la fiction. 

Pour Le Parvis, l’artiste convoque symboliquement l’esprit d’Ulrike Meinhof, leadeuse de la « Fraction Armée Rouge », groupe terroriste allemand d’extrême gauche (1960-1970), avec en tête une question : celle de la nécessaire violence populaire face à l’inaction climatique. Sous forme d’un rituel activiste radical qui célèbre également les plantes médicinales, les animaux, les minéraux, les cycles de la nature et les forces du vivant, l’artiste entame un dialogue imaginaire entre un monde fantasmé et la menace que l’humanité fait peser sur lui. 

Jimmy Richer, PLPFAELD (Parfois la poussière fait aussi éternuer les dieux)

Poursuite du projet dans le Hall du Parvis qui relie le cinéma au centre d’art et à la salle de spectacle. Chaque année, un artiste est invité à réaliser une œuvre in situ et originale, qui y prend place durant un an, pour magnifier le lieu et faire des cheminements publics, une véritable expérience esthétique.

Depuis 2021, le centre d’art travaille avec Jimmy Richer autour de nombreuses actions liées à l’espace public, l’écologie et le vivre ensemble. Ce dernier a, par exemple, réalisé avec le centre d’art une résidence de deux ans à Lourdes. 

Cette fois, c’est dans le Hall que l’artiste intervient avec son univers métissé, qui hybride les iconographies passées et présentes, assumant avec gourmandise cette variété qui le fait par ailleurs dessiner et peindre avec la qualité d’un bédéiste ou celle d’un virtuose du pinceau. Science, magie noire, théâtre, monstres et légendes, mais aussi nature, animalité, écologie sont autant de sujets qui nourrissent un langage visuel précis, apte à ouvrir nos imaginaires.