Monopolis
Du 22 mai au 13 septembre 2025 – Vernissage mercredi 21 mai de 18h à 21h
Avec : Anne Boyer, Mira Calix, Thelma Cappello, Anne-Lise Coste (Uruk), Penny Goring, Rafael Moreno, Mona Varichon et Women’s History Museum
… Quelque part entre les transports, la météo, les magazines, l’hôtel, l’actualité, l’argent, les buildings, les manifestations, les voitures, la spéculation, les échafaudages, le cinéma, les vêtements, la séduction, la politique, les sentiments… se trouve Monopolis.
Allégorie de la ville néolibérale occidentale, les nouvelles n’y sont pas toujours bonnes, et il est difficile de dire quel temps il fera demain – pourtant, Monopolis vibre, ruse et ne plie pas. Dans ce décor urbain fictionnel, les artistes ont en commun de tous·x·tes avoir une relation forte à l’écriture, qui s’émancipe du seul médium du texte pour s’inscrire dans d’autres espaces : la musique et le son, le film, la mode, le clip, mais surtout le collage, ici présent autant comme pratique artistique que comme métaphore.
Les artistes invité·x·es, issu·x·es de différentes disciplines artistiques et générations, découpent dans leur matière environnante pour venir la tordre et la rejouer différemment. Leurs œuvres empruntent au bruit et à la vitesse des grandes villes, mais aussi à leurs grincements, pour observer les phénomènes d’excès, de désir, de résistance et de refus qui se jouent au sein des existences urbaines contemporaines.
Face à la brutalité de l’actualité et la violence de son langage, l’exposition s’intéresse aux endroits, apparemment imperceptibles, où peut désormais venir s’insérer la poésie.
– Lou Ferrand, commissaire de l’exposition
Biographie
Biographie de la commissaire d’exposition :
Lou Ferrand (née en 1997) est curatrice, autrice et traductrice indépendante basée à Paris. Ses recherches portent sur les liens entre art contemporain, littérature (notamment poétique, expérimentale et féministe) et enjeux politiques.
Elle porte une attention particulière au médium du texte et à la question de l’écriture en tant qu’outil d’émancipation. Après avoir réalisé une résidence de recherche au CCA Berlin en 2023, elle est lauréate de la bourse curatoriale de Mécènes du Sud, et d’une bourse de recherche en théorie et critique d’art du Cnap pour son projet « A Gambling Study ». Elle est membre de l’espace artistique Treize à Paris où elle a récemment organisé une exposition personnelle de l’artiste Penny Goring.
Biographie des artistes :
Anne Boyer (née en 1973) est une poète nord-américaine et essayiste originaire du Kansas, désormais basée en Écosse. Ses œuvres incluent notamment A Handbook of Disappointed Fate, Garments Against Women, que Maureen McLane a décrit dans le New York Times comme « un livre triste, beau et passionné qui rend compte de l’économie politique de la littérature et de la vie elle-même »,
ou encore Celles qui ne meurent pas, qui a reçu le Prix Pulitzer de l’essai en 2020. En 2014, Boyer a reçu un diagnostic de cancer du sein triple négatif très agressif, ce qui l’a amenée à travailler sur la politique des soins à l’ère de la précarité. Selon le critique Chris Strofollino, l’œuvre de Boyer « élargit les frontières de la poésie et des mémoires telles que nous les connaissons ».
Jusqu’au 16 novembre 2023, Anne Boyer était rédactrice en chef de la section poésie du New York Times Magazine, à qui elle a remis sa démission pour protester contre la ligne éditoriale du journal qui approuve la politique d’apartheid du gouvernement états-unien à l’égard du peuple palestinien.
Mira Calix (1969-2022) était une artiste et compositrice sud-africaine basée au Royaume-Uni. La musique et le son, qu’elle considère comme un matériau sculptural, sont au cœur de sa pratique. Son travail explore la manipulation du matériau dans des formes visibles et physiques par le biais d’installations multidisciplinaires, de sculptures, de vidéos et de performances.
La pratique de Mira Calix était fluide, permettant à la recherche, au lieu et au sujet d’influencer un choix changeant de matériaux et de médiums. Parallèlement à ses activités de DJ et de productrice d’œuvres en solo, elle a collaboré avec un large éventail de musicien·nes, de danseur·euses et d’artistes internationaux·ales, ainsi qu’avec des précurseur·euses dans d’autres disciplines : science, technologie, architecture, théâtre et cinéma.
Thelma Cappello (née en 1995) est une artiste pluridisciplinaire et compositrice française, diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2020. Elle explore les domaines de la voix, de la performance, du texte, de l’installation et des formats radiophoniques. Elle a également étudié à la Städelschule et suivi le programme de composition électroacoustique de l’INA GRM, ainsi que des cours d’écriture musicale contemporaine au conservatoire de Bagnolet.
Son travail combine le chant lyrique et le design sonore pour élaborer un lexique de textures et d’échantillons vocaux qu’elle organise sous forme de langage poétique fait de phonèmes et d’échos. Sur scène et dans ses sculptures, elle privilégie les éléments immatériels et éphémères : le son, les odeurs, la lumière et les fleurs. Sa pratique s’accompagne souvent d’objets éditoriaux sous forme d’ephemera, qui prolongent la narration de ses performances et interventions radiophoniques.
Les dessins et textes d’Anne-Lise Coste (Uruk) ont l’intimité du graffiti et lui permettent d’exprimer des humeurs subjectives mélangés avec une critique politique et des phrases littéraires. Avec son langage aux influences dada et ses images lyriques, son travail dégage une forme d’ironie, de rébellion et d’émotion.
Elle crée des compositions aux apparences décoratives qui nous offre un catalogue d’anxiétés contemporaines où l’intimité du mouvement du dessin combiné aux fort sens poétiques avec un élément de critique sociale.
Penny Goring (née en 1962) est une artiste et poète vivant et travaillant à Londres. Sa pratique inclut la poésie, la sculpture, la peinture, le dessin, la vidéo et les œuvres d’art numériques. Pendant plus de trente ans, elle a travaillé depuis chez elle en utilisant des matériaux modestes tels que le stylo à bille, des chutes de tissus, ou des logiciels informatiques libres d’utilisation.
La politique de la maison, de l’espace genré, et plus particulièrement la politique de la propriété privée et de la pauvreté dans le Royaume-Uni néolibéral sont autant de préoccupations constantes pour Penny Goring qui, à travers son travail, explore les expériences de l’amour et de la perte, de l’incapacité et du trauma, de la diminution de l’État-providence, de l’addiction, du vieillissement et de la monoparentalité.
Sa poésie directe et implacable se dissémine partout, qu’elle apparaisse dans le titre des œuvres ou cousue sur ses sculptures en tissu.
À travers l’installation, la performance et le texte, Rafael Moreno (né·e en 1993) propose des narrations fictionnelles autour de la relation entre le corps humain, les développements technologiques et les contextes socio-économiques actuels. Iel travaille souvent à partir d’objets trouvés choisis pour leur symbolique. Le collage et la manipulation de ces symboles lui permettent d’ouvrir et de développer les espaces de réflexion qui ont pour ambition d’aboutir à la déconstruction des rapports de domination culturelle.
Mona Varichon (née en 1989) est artiste et traductrice. Elle a étudié la sociologie à l’Université Paris Descartes et les beaux-arts au San Francisco Art Institute et à ArtCenter à Los Angeles. Elle crée des videos, photos et performances inspirées par l’actualité, les réseaux sociaux, l’histoire de l’art et les formes d’art populaires, dans le but de raconter le présent et de s’y infiltrer en même temps.
Son travail circule sur YouTube, dans des commerces, des boîtes aux lettres, des intérieurs, des magazines, des cinémas et des espaces d’art. Avec son frère Tymour, elle gère l’atelier d’encadrement Au Cadre d’or à Paris, fondé par leur père Jacques-Henry Varichon en 1979.
Woman’s History Museum a été crée par Mattie Barringer (née en 1990) et Amanda McGowan (née en 1990) en 2015 de la volonté de créer des images de beautés nouvelles et jamais vues auparavant. Le duo utilise la mode comme un médium qui a potentiel d’exister au delà d’un spectacle régurgitatif et la capacité de changer la trame de la réalité.
Leur pratique artistique, qui inclut sculpture, film, peinture, dessin, photographie et performance, is dictée par les sources historiques méticuleusement choisies et d’étroites collaborations avec d’autres artistes qui servent aussi de mannequins dans leurs défilés de mode. Dans un effort d’englober la réalité psychique de la mode et créer une communauté créative. Elles interrogent l’idée du musée et insistent sur des alternatives et méthodes inclusives pour rapporter l’histoire.
Mécènes du Sud – 13 rue des Balances – 34000 Montpellier Tél 04 34 40 78 00
mercredi, jeudi, vendredi 10:00 – 12:00 / 14:00 – 18:00 samedi 14:00 – 18:00
- Arts Plastiques
- - Publié le