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La colombe de la paix Pablo Picasso

Miguel Chevalier – Fractal Flowers

Du 25 mars au 29 septembre  2024

Fractal Flowers
Transparences imaginaires / Hommage à Francis Picabia

En 1925, Francis Picabia fait l’acquisition, sur les hauteurs de Mougins, d’un terrain sur lequel il fait bâtir une propriété, et conçoit les plans d’un jardin exotique. Ce lieu est baptisé Château de Mai, en référence à la roseraie qui s’y trouvait initialement et qui offrait au printemps une floraison particulièrement luxuriante. 

Francis Picabia s’amusait à observer, depuis l’une des tours de son château donnant sur la baie de Cannes, l’arrivée par camions en provenance de Marseille de onze palmiers de dix mètres. Profusion et exubérance, nature et artifice, semblent qualifier son rapport à la nature.

Ces termes, présents dans l’œuvre de Miguel Chevalier et mis en regard avec l’œuvre de Picabia justifient la pertinence de sa proposition pour le Centre d’art de Mougins. Cette exposition se veut une rencontre entre deux générations d’artistes ; elle souligne la résonnance de l’œuvre de Picabia et la manière dont Miguel Chevalier, à travers son langage numérique, prolonge et élargit son influence.

Pionnier de l’art numérique, il est le créateur de différents herbiers virtuels. Ses recherches prennent appui sur l’observation du monde végétal transposé dans l’univers numérique. L’un de ces herbiers, les Fractal Flowers, présenté lors de l’exposition, trouve l’une de ses sources d’inspiration dans les Transparences, partie de l’œuvre de Picabia dans laquelle les éléments végétaux se mêlent aux corps humains.

L’exposition – Fractal Flowers, Transparences imaginaires – Hommage à Francis Picabia – questionne à la fois notre rapport à une nature de plus en plus maitrisée et conditionnée, ainsi que sur l’existence de la vie artificielle. 

Au-delà de leurs qualités esthétiques, les œuvres éveillent aux enjeux de la manipulation génétique : nul ne peut prédire ce que produiront ces fleurs, libres de se croiser et de se reproduire à l’infini… Elles interpellent sur une biodiversité à préserver au risque d’être réduite à une nature totalement artificielle.

La présentation, dans le hall d’accueil, d’un film de 46 minutes réalisé par Claude Mossessian invite à s’immerger au cœur de son univers artistique et de comprendre l’évolution de son travail.

 

Miguel Chevalier

Artiste français né en 1959 à Mexico, Mexique. Vit et travaille à Paris.
Nommé Chevalier des arts et des lettres en 2022.
Depuis 1978, Miguel Chevalier utilise l’informatique comme moyen d’expression dans le champ des arts plastiques. Il s’est imposé internationalement comme l’un des pionniers de l’art virtuel et du numérique.

Le travail de Miguel Chevalier poursuit un constant dialogue avec l’histoire de l’art, dans une continuité et une métamorphose de vocabulaire, pour explorer et expérimenter un nouveau langage pictural. 

Son travail, expérimental et pluridisciplinaire, aborde la question de l’immatérialité dans l’art, ainsi que les logiques induites par l’ordinateur, telles que l’hybridation, la générativité, l’interactivité. 

Ses oeuvres s’articulent autour de thématiques récurrentes, telles que la relation entre nature et artifice, l’observation des flux et des réseaux qui organisent nos sociétés contemporaines, les transformations urbanistiques et l’architecture des villes. Les images qu’il nous livre interrogent perpétuellement notre relation au monde.

Ses oeuvres se présentent le plus souvent sous forme d’installations numériques projetées à grande échelle qui immergent le spectateur au centre d’un univers virtuel interactif en devenir permanent. Il réalise des oeuvres in-situ qui revisitent par l’art numérique, l’histoire et l’architecture des lieux. Il en donne une nouvelle lecture.

Miguel Chevalier développe également un travail de sculptures, qui par le biais des techniques d’impression 3D ou de découpe laser, explore les possibilités de matérialiser ses univers virtuels.

Miguel Chevalier réalise des expositions dans des musées, centres d’art et galeries dans le monde entier. Il réalise également des projets dans l’espace public et en lien avec l’architecture. Il collabore régulièrement avec des architectes, des designers, des compositeurs de musique.

Son oeuvre Sur-Natures (Paradis Artificiels) – 2004 est sélectionnée comme référence du baccalauréat pour l’enseignement de spécialité d’arts plastiques en classe terminale pour les sessions 2024, 2025 et 2026.

– Au premier niveau, sur un écran LCD, poussent d’étranges fleurs, les Bella Donna sive Linnius de la série des Fractal Flowers. Ces fleurs virtuelles évoluent à la lisière de quatre mondes : végétal, minéral, animal et robotique. Nées de la germination numérique, elles dévoilent des formes poussées à l’extrême de leur géométrisation. 

De différentes couleurs, elles naissent et ondulent au gré d’un vent virtuel que nous ne sentons pas, puis disparaissent pour laisser place à d’autres variations. Les plantes se courbent de droite à gauche, sans rompre leur fragile tige articulée. Miguel Chevalier nous convie à un vrai ballet végétal : les corolles tombent pétale par pétale, les feuilles chutent en une pluie poétique, les fleurs disparaissent dans une explosion d’étamines. Cette œuvre hypnotise dans une éblouissante dialectique entre le réel et le virtuel.

Mouvantes sur l’écran LCD, Fractal Flowers se fixent dans le temps sous différentes formes de créations :

L’installation Bella Donna sive Linnius 1 > 12, composée de 12 sculptures, matérialise ces fleurs algorithmiques. Ces sculptures post-virtuelles réalisées grâce à la technique d’impression 3D, disposées circulairement, matérialise la croissance virtuelle d’une Bella Donna de sa naissance à sa décroissance.

Bella Donna sive Linnius (Chronographie) comprend 12 digigraphies mêlant matité et brillance, témoins du cycle de la vie. Cette œuvre reprend le principe de la chronophotographie, développée dans les années 1870 par Eadweard Muybridge et Étienne-Jules Marey. Cette technique consiste à prendre une succession de photographies permettant de décomposer les phases d’un mouvement.

La tridimensionnalité des fleurs est aussi soulignée par la présentation d’un hologramme d’une Bella Donna. Il est la résultante de l’holographie, procédé de reproduction en relief qui enregistre le volume d’un objet en 3D et le restitue malgré sa planéité. Selon l’orientation du visiteur devant l’œuvre, il découvre une Fractal Flower en relief étonnante qui semble sortir du cadre. Le public est invité à se déplacer devant l’œuvre pour capter toutes les subtilités de ce jeu optique.

Un dessin codé réalisé au robot questionne quant à lui sur la multiplicité de l’œuvre à l’heure du numérique. Le procédé de création repose sur un code qui peut être interprété différemment selon les logiciels et admettre toutes les variations et supports possibles pour donner une matérialité au virtuel. Ainsi un bras robotique équipé d’un feutre est en mesure d’esquisser les contours d’une Bella Donna et de superposer plusieurs variations qui font écho aux Transparences chères à Picabia.

Enfin, une planche imprimée réalisée en 2010, présente côte à côte une Bella Donna et un texte rédigé par un générateur de textes (préfiguration de ChatGPT). La fiction est omniprésente dans ces descriptions imaginaires de l’origine et de la spécificité de ces Fractal Flowers.

 

– Au deuxième étage du centre, nous retrouvons 3 autres graines virtuelles de la série des Fractal Flowers : Lilus Arythmeticus dit d’Euclide (evolution 2), Alchemille Dentelée dit de Faust (evolution), Peyotl Mandragora Officinarum (evolution 2).
Ces 3 fleurs numériques seront présentées sur écran, accompagnées de 3 sculptures par impression 3D, 2 hologrammes et 7 dessins au robot réalisés en hommage aux Transparences de Francis Picabia.

L’exposition – Fractal Flowers, Transparences imaginaires – Hommage à Francis Picabia – questionne à la fois notre rapport à une nature de plus en plus maitrisée et conditionnée, ainsi que sur l’existence de la vie artificielle. Au-delà de leurs qualités esthétiques, les œuvres éveillent aux enjeux de la manipulation génétique : nul ne peut prédire ce que produiront ces fleurs, libres de se croiser et de se reproduire à l’infini… Elles interpellent sur une biodiversité à préserver au risque d’être réduite à une nature totalement artificielle.

La présentation, dans le hall d’accueil, d’un film de 46 minutes réalisé par Claude Mossessian invite à s’immerger au cœur de son univers artistique et de comprendre l’évolution de son travail.

Francis Picabia naît à Paris le 22 janvier 1879. Enfant unique, il est le fils d’un aristocrate espagnol né à Cuba, et d’une française issue de la grande bourgeoisie.
Après une scolarité tumultueuse, Picabia commence son apprentissage en 1895 à l’Ecole des Arts Décoratifs. Il suit également des cours à l’École du Louvre.

Entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle, il est influencé par Camille Pissarro et par Alfred Sisley. Il connaît rapidement succès et notoriété lors de cette période impressionniste. En 1900, la mort de sa grand-mère maternelle le laisse à la tête d’une fortune considérable.

Sa rencontre en 1908 avec Gabriële Buffet -qui devient sa femme l’année suivante- marque un tournant radical dans son art. En 1913, Picabia se rend avec elle à New York. Quatre de ses toiles sont présentées à l’Armory Show (l’Exposition Internationale de l’Art Moderne). Il devient l’ambassadeur et le porte-parole de l’avant-garde européenne au même titre que son ami Marcel Duchamp.

Après le déclenchement de la première guerre mondiale, Picabia, fervent antimilitariste, alterne séjours à New York et en Espagne. Grâce à des relations, il est mandaté pour une mission à Cuba en mai 1915.

Il est à l’origine de la revue littéraire et artistique 391, éditée de 1917 à 1924 successivement à Barcelone, New York , Zurich et Paris. Lors de cette période, le thème de la machine, stylistiquement qualifié de mécanomorphe, devient central dans sa création.

De retour à Paris en octobre 1917, Picabia voit sa santé psychique se détériorer (il souffrira toute sa vie de neurasthénie). La même année, il rencontre Germaine Everling qui devient sa nouvelle compagne. Malgré sa rupture avec Gabriële Buffet, ils conserveront des liens fusionnels.

Suite à ses contacts avec les Dadas zurichois, il participe au développement du mouvement à Paris avec Tristan Tzara et André Breton. Picabia combine alors activités artistiques, littéraires (poésie, articles, biographie), cinématographiques (Entr’acte) mais s’investit également dans l’organisation de revues et de happenings.

En 1924, il rompt avec Breton et le Surréalisme. Il quitte Paris pour la Côte d’Azur, région dans laquelle il va vivre pendant 25 ans. Il tombe amoureux de la gouvernante de son fils Lorenzo, Olga Mohler, qu’il épousera en 1940.

Une caractéristique des nombreux styles et séries de Picabia pendant ces deux décennies demeure sa propension à la reprise d’éléments préexistants comme point de départ (cartes postales, oeuvres d’art, illustrations) à rebours de l’idée du génie créateur. Il revendiquera toujours son opposition à l’idée même d’avant-garde.

Lors des dernières années à Golf-Juan, le faste du train de vie de Picabia se réduit considérablement : le yacht et les voitures sont remplacés par un petit appartement et un vélo.

Face à la Deuxième Guerre Mondiale, ses positions apolitiques voire critiques autant vis-à-vis de l’occupation que de la résistance entrainent des difficultés lors de la Libération.

De retour à Paris en 1945, il expose régulièrement dans les galeries parisiennes et dans les salons importants de la jeune avant-garde comme le Salon des Surindépendants et le Salon des Réalités Nouvelles.

Il collabore également avec Pierre-André Benoît, éditeur à Alès sur des livres d’art.
Le printemps 1949 voit le sommet de sa longue carrière : une rétrospective monumentale, « 50 ans de plaisir », est organisée par la Galerie René Drouin.

En 1951, il peint ses dernières oeuvres. Sa principale galeriste devient Simone Collinet, la première femme d’André Breton. A la fin de cette même année, une artériosclérose paralysante le prive de la possibilité de peintre. Il meurt le 30 Novembre 1953.

Centre d’Art Mougins village , Place du Commandant Lamy, 06250 – Mougins.

Tel. 04 92 18 50 05 – Ouverture avril – septembre : 11h-13h /14h- 19h Fermé les mardis
octobre – mars : 13h – 18h. Gratuit les premiers dimanches du mois

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