L'embarcadère

L’éloge du désordre

Deux artistes, deux univers, un même élan vers l’imprévu et la poésie.

Dans un monde obsédé par le contrôle, la vitesse et la conformité, faire l’éloge du DESORDRE est une manière de revendiquer l’imprévu, la liberté, la respiration. C’est rappeler que la beauté naît souvent de l’accident, du fragile, de l’inattendu. À travers deux artistes, deux univers sensibles, cette exposition célèbre la part vivante, poétique et libératrice du DESORDRE.

Marie-Hélène CARCANAGUE (peinture), explore la matière comme on explore une mémoire secrète. Sa peinture délicate, traversée de superpositions, de retraits et d’effacements, donne naissance à un monde en tension. 

Entre abstraction et figures émergentes, elle capte les cicatrices du temps : murs écaillés, roches usées, traces fugaces… Ses tableaux sont autant de territoires fragiles où l’on devine une maison, une robe, un regard — ou tout autre chose, selon l’œil du visiteur. Dans ses œuvres, le DESORDRE devient un chant, une promesse d’étonnement, une liberté laissée ouverte.

Anne-Sophie MIGNÉ (sculpture), travaille l’argile comme une matière vivante. Pressions, arrachements, caresses : son geste instinctif donne naissance à des formes mouvantes, jusqu’à l’hybridation qui interroge nos impasses contemporaines, écologiques, politiques, humaines. Refusant le projet figé, elle laisse ses sculptures dériver dans un territoire sensible, archaïque et poétique. Ici, l’inachevé n’est pas un manque, mais un appel à la rêverie, un espace pour l’imaginaire de chacun.

L’éloge du désordre célèbre ainsi la beauté des chemins de traverse, le plaisir du flottement, la surprise du non-prévu. Peindre sans chercher à tout maîtriser, modeler sans figer la forme : chez Marie-Hélène Carcanague et Anne-Sophie Migné, le DÉSORDRE devient un art de vivre. Un DÈSORDRE doux, intelligent, vibrant — et terriblement accueillant.

Un espace où perdre ses repères devient une chance : celle de se laisser surprendre.