Les Années Amères de l’Amérique – Farm Security Administration
Du 4 avril au 28 mai 2024 – Vernissage jeudi 4 avril à 19h
Collection de la Galerie du Château d’Eau
Les polleras boliviennes, ces grandes jupes volumineuses, sont souvent associées aux femmes indigènes des hauts plateaux. Pendant des décennies, elles ont été un symbole d’unité tout autant que l’objet de discriminations.
Aujourd’hui, à Cochabamba, la troisième ville de Bolivie, la jeune génération de skateuses porte ce vêtement traditionnel en signe de résistance. Ces jupes particulières trouvent leurs origines au xvie siècle, à l’époque de la conquête espagnole, où elles ont été imposées à la population autochtone. Mais au fil des siècles, ce vêtement est devenu partie intégrante de l’identité locale.
C’était à la fois pour faire le point et pour constituer une mémoire. La grande
campagne confiée par Roy E. Striker à de jeunes photographes qui pour la plupart sont devenus des références absolues de la tradition documentaire a fait date. Elle s’attache à décrire le quotidien de ce qui constitua la plus grande migration intérieure aux États-Unis suite à la crise économique de 1929 et poussa les paysans du Sud affectés par la sécheresse vers un Nord plus clément. Les motifs récurrents de la route, des familles pauvres, des enfants sont devenus des classiques d’une photographie humaniste qui n’avait alors guère de tradition outre-Atlantique et a produit nombre d’icônes.
À l’époque, en effet, la photographie américaine était soit centrée sur la ville, soit à la célébration des paysages et de l’immensité ou, fait unique avec Curtis, à la gloire des populations natives. Les milliers d’images produites par cette grande enquête sont, depuis toujours, accessibles pour tous et dans le monde entier. Fruit d’une volonté universaliste et parce qu’il s’agissait d’une initiative fédérale, toutes les photographies de la FSA sont aujourd’hui disponibles en ligne et même en haute définition sur le site de la Library of Congress. C’est également le cas des photographies réalisées par la NASA, accessible sur le site de l’agence en charge du programme spatial civil du pays.
Spectaculaire, ce fonds d’images reste unique dans le pays et n’a pas généré par la suite d’autres commandes. Contrairement à la France où cette tradition remonte aux débuts de la photographie avec la Mission héliographique de 1851 qui commandita Henri Le Secq, Gustave Le Gray, Auguste Mestral, Édouard Baldus et Hippolyte Bayard afin de « recueillir des dessins photographiques d’un certain nombre d’édifices historiques » et entraina, entre autres sous Napoléon III, nombre de commandes institutionnelles, les USA ne renouvelèrent pas l’exercice. En France, les commandes de Villes, de Départements, de Régions ou menées par des associations ont été très nombreuses.
La plus spectaculaire fut la Mission photographique de la DATAR de 1984 qui produisit, avec 28 photographes français et étrangers autant d’images que la FSA, plus de 200 000.
La BNF expose actuellement à Paris le résultat (on peut voir au Château d’Eau le travail de Philémon Barbier produit à Toulouse dans ce cadre) de la grande commande photographique nationale de 2020-2021 en soutien au photojournalisme intitulée :
Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire.
Il ne faut pas en déduire que les grandes commandes publiques de photographies sont le résultat de situations de crise…
Christian Caujolle
Galerie Photon – 8 rue du pont Montaudran 31000 Toulouse Tél 05 61 62 44 95
Du lundi au vendredi de 8h à 19 h
- Photographie
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