Joséphine Topolanski, Blessed messages from out there & Samuel Spone, Pétrichor
Du 14 mars au 4 mai 2024 – Vernissage jeudi 14 mars à partir de 18h30
Samuel Spone, Pétrichor
(…) Parfois le poudroiement d’or, qui jusque-là ne renvoyait qu’un reflet atténué, comme assoupi, à l’instant précis que l’on passe sur le côté s’illumine d’un soudain flamboiement, et l’on se demande, stupéfait, comment a pu se condenser une lumière si intense dans un lieu aussi sombre. (…)
Tanizaki Junichirô, Eloge de l’ombre
Comment renouveler l’art du tableau, l’adapter aux enjeux formels contemporains, sans lui ôter sa dimension poétique garante d’une inscription durable dans l’histoire ?
Comment inventer de nouvelles paraboles capables de graver la chair d’une toile qui précède notre mémoire ?
Habité par l’esthétique de l’environnement urbain et industriel, par les chantiers et les terrains vagues, par l’expérience interlope du graffiti, Samuel Spone construit une œuvre complexe et savante bien plus riche de références qu’il n’y paraît au premier regard.
Puisant aux sources du cinéma, de la littérature de science-fiction et de la musique, sa « peinture » propose une immersion visuelle dans des univers dystopiques étranges et pourtant familiers.
Mais s’agit-il bien de peinture ? Ou d’alchimie ? A l’aide de produits chimiques, comme la javel, l’artiste oscille de la calligraphie à la coulure, du dessin à la projection, avec une précision du geste – et donc du trait – qui convoque à notre étonnement la minutie et le métier d’une pratique picturale traditionnelle.
Bien que le mystère d’une substance énigmatique attire d’abord l’attention, le procédé formel est vite éclipsé par la puissance poétique de son imagination et – osons le mot – par la beauté de ses compositions.
Pétrichor. (Rare) Odeur de la terre après la pluie . Liquide huileux sécrété par certaines plantes, puis absorbé par les sols et roches argileux pendant les périodes sèches. Il imbibe également les graines de plantes en période de germination, ce qui permet aux végétaux de mieux supporter les périodes de sécheresse…
Joséphine Topolanski, Blessed messages from out there
Recherches spatiales, foi messianique et mythes extraterrestres se confondent dans ce nouveau culte syncrétique que Joséphine Topolanski nous dévoile dans sa première exposition personnelle.
Entre ufologie, religion cosmique et technomystique, l’artiste s’émeut de récits scientifiques qu’elle sacralise pour interroger nos régimes de vérité et nos rapports aux croyances.
Elle observe le statut de la véracité des images et leur impact sur la construction de nos sociétés et rêve à un réenchantement du monde.
Les pièces de Blessed messages from out there, témoins d’un espace transitionnel entre le terrestre et le céleste, nous invitent à s’immerger un instant –ou peut-être plus dans une version alternative de notre réalité.
Comme chargée d’une mission apostolique, l’artiste nous interroge d’une foi rationnelle par ces apparats cérémonials parés de comètes christiques, ses bannières de hérauts contemporains et ses archives prophétiques. Au centre de ce chemin de traverse astral, la distorsion du tissu cosmique nous attire de sa force gravitationnelle à repenser nos croyances. Quelles peurs, quels désirs, quels fantasmes personnels ou collectifs projetons-nous dans des êtres venus d’ailleurs ?
Née à Paris en 1998, Joséphine Topolanski est diplômée en 2021 de l’École nationale Supérieure des Arts Décoratifs.
Elle obtient une mention spéciale du jury du prix Révélation Design ADAGP en 2021.
L’année suivante, son travail est présenté à 100% L’Expo à la Grande Halle de La Villette et rejoint les collections de la ville de Pantin. Elle est selectionnée pour le 73ème Festival de Jeune Création en 2023 et participera au cycle hors les murs du CAC de Bretigny en 2024.
galerie chantiersBoîteNoire Hôtel Baudon de Mauny 1 rue carbonnerie F-34000 Montpellier
Tél 06 86 58 25 62 / 04 67 66 25 87
- Arts Plastiques
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