La vòlta est ici le cheminement de pensée qui fût le mien et qui a ruisselé en méandre, tour et détour, dans le champ populaire de productions artistiques minorisées. Elle propose un assemblage où art et objet s’appuient en plein cintre, dans une boucle irriguée de va-et-vient entre la permanence de formes, la transcendance qu’en extirpe la création et la présence qu’elle rend possible au regardant. 

La vòlta, c’est un méandre, un moyen habile, ingénieux, destiné à améliorer ou corriger la réalité. C’est une suite de courbes dans un tracé, un parcours. La vòlta, c’est ici la constitution d’un chemin de traverse pour parvenir à la destination désirée, dessiner les contours d’une proposition plastique d’expression occitane(s) dépourvue de l’usage linguistique comme motif pictural central. La vòlta, c’est cette Seguida grisolenca, l’issue de mes recherches en milieu ATP. 

L’exposition Seguida grisolenca présente des travaux découlant d’une résidence de recherche et de création. Elle s’est tenue en 2021 au Musée d’Arts et Traditions Populaires Théodore Calbet, à Grisolles (82). Elle a donné lieu à une publication, une exposition et une médiation culturelle. 

Né en 1984, Joan-Carles Codèrc est originaire du Ségala en Aveyron. Il s’oriente vers les arts appliqués suite à une année passée aux Beaux-Arts de Marseille, c’est à Bruxelles qu’il découvre l’univers de la typographie au cours de trois années à l’ENSAV La Cambre. 

Après quelques années de graphisme, il finit par se tourner vers le dessin. Puis se désigne finalement et plus largement, comme plasticien. La langue et la culture occitane(s) ayant fait une entrée tardive bien qu’inéluctable dans son approche qu’il définit comme suit.

« Sa démarche artistique est à la fois limpide et ambitieuse; pratiquer le dessin à partir du socle culturel et géographique occitan. Limpide, car au fond l’objectif est simple, c’est celui de favoriser le lien entre les hommes et les territoires qu’ils occupent. 

Ambitieuse, car l’héritage culturel des lieux a longtemps été tu, et il s’agit maintenant de retrouver cette parole occitane oubliée, en lui offrant rien moins qu’un espace d’expression plastique. Sur les murs ou le papier, dans les friches ou en pleine nature, Joan-Carles Codèrc pose ainsi l’écriture comme acte graphique, un acte de réappropriation de la parole perdue. »