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Georgia René-Worms – Nos corps anarchiques

Du 12 octobre 2023 au 6 janvier 2024 – Vernissage mercredi 11 octobre 2023

Avec : Marianne Berenhaut, Laurie Charles, Won-Jin Choi, Marianne Derrien, Liliane Giraudon,Tanja Nis-Hansen, Georgia René-Worms, Lili Reynaud-Dewar, Sequoia Scavullo et Jo Spence

Ils ont pris leur autonomie en toute discrétion, doucement ils ont commencé à se transformer. Générer de nouvelles formes en nous: des tissus succulents et gluants, des excroissances de chair, des proliférations cellulaires, des cartilages mutants, des globules cannibalisant. Sur chacun de ces mouvements des mots ont été posés, des mots scientifiques, des mots médicaux. C’est un nouveau langage qui est venu à nous, on nous a parlé de ces corps comme s’il s’agissait de lieux où il fallait ré-instaurer un ordre. Nos corps et notre histoire ont été exposés à un nouveau langage. Une langue autoritaire et rigide comme pétrifiée, pour parler de nos corps malades, de leurs viscères chauds, mous et mouvants.

C’est alitée, dans une clinique, que le besoin de rencontrer des narrations curatives et émancipatrices s’est présenté. C’est à l’horizontale, dans un temps social en suspens où la maladie m’avait rendue non-productive , que ces nouveaux corps construits dans la différence sont apparus.

Le corps anarchique c’est celui qui se retrouve comme en colocation avec une pathologie, un corps qui dans sa vie a pris la liberté de s’autonomiser, de muter comme en réaction à sa biologie et aux exposomes. Nos corps anarchiques c’est aussi la nécessité d’une mise en commun horizontale des savoirs par les malades eux-mêmes, non pas en s’opposant aux pouvoirs médicaux, mais en réorganisant une écoute, une narration et un savoir autogéré depuis l’intérieur de l’expérience de la maladie.

Chacune des œuvres de l’exposition est une forme narrative ou visuelle mettant au jour différentes stratégies de visibilisation mises en place par des artistes et autrices pour rendre politiquement et socialement nos expériences appréhensibles. Nos corps anarchiques, a vocation à opérer un changement de paradigme, il ne s’agit plus d’être une hôte soumise mais de faire passer l’expérience de la maladie du côté proactif, acceptant et exposant autant les moments de puissance, que ceux de doutes et de fatigue.

Ici c’est une historiographie non linéaire faite de sœurs et d’allié.e.s qui se construit. Décloisonnant les fonctions qui leurs sont assujetties, les artistes et autrices présentes dans l’exposition déconstruisent l’ idéalisation du corps militant moderne. La douleur, l’hormono-dépendance, la chronicité, l’auto-immunité ne sont ici pas uniquement les mots définissant des pathologiques mais le point de départ de réflexions sur nos vies intimes et politiques.

Nous remercions pour leurs prêts: Dvir Gallery, Galerie Sans titre, Jo Spence Memorial Library Archive, Birkbeck, University of London, The Estate of Jo Spence Courtesy of Richard Saltoun Gallery London/Rome,
Ainsi que pour le soutien à la production de l’installation de Laurie Charles de la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Institut français du Royaume-Uni pour les recherches de Georgia René-Worms sur Jo Spence. 

Biographie de la commissaire d’exposition : 

Georgia René-Worms (FR/1988) vit et travaille à Paris
Autrice-curatrice, son travail s’articule autour de deux axes: un axe documentaire dans la lignée d’une épistologie féministe et un axe narratif. Depuis 2020 et à partir de son expérience personnelle, elle réfléchit à la possibilité de mettre en place un corpus, autre que celui de la littérature scientifique, pour aborder dans un geste émancipateur l’histoire des corps malades. Ses recherches et écrits s’envisagent comme des expériences de vies où intimité et travail s’interpénètrent. Une pratique allant du commissariat d’expositions à l’écriture en passant par la production d’installations. Se pose constamment dans sa pratique la question de l’exposition du texte et de la dissémination des savoirs qu’elle manipule et produit.

Son travail s’est déployé, entre autres, à travers des résidences, expositions et publications au CIAP Vassivière, Via Farini à Milan, Centre d’Art du Parc Saint Léger, Villa Champollion au Caire, Generator-40mcube, Villa Arson, Le confort Moderne, Haus N Athens, Lauréate 2021 de l’aide à l’écriture et à la publication d’un essai critique INHA & Institut Français. Elle à co-fondé en 2021 le run-space Terzo Fronte qui à déployé sa programmation en Rome et Athènes. 

Biographie des artistes et autrices présentent dans l’exposition :

Marianne Berenhaut (BE,1934) vit et travaille entre Bruxelles et Londres
À travers un vaste corpus d’œuvres, qui s’étend sur 60 ans, Marianne Berenhaut a créé un langage visuel unique traitant de la nostalgie, du traumatisme, de l’absence et de la mémoire. Ses sculptures sont composées à partir d’objets trouvés dans son environnement immédiat. Comme l’écrit Nadine Plateau dans conversation avec Marianne Berenhaut: tout au long de sa carrière, elle a rassemblé, fait tenir, dans un équilibre souvent instable, des objets usagés ou même cassés qu’elle n’a eu de cesse de soigner, recoudre, régénérer avec gravité et tendresse quels que soient les matériaux employés puisque, suite à un très grave accident qui l’empêcha à tout jamais d’utiliser des objets lourds, elle dut inventer une nouvelle voie pour sculpter.

Son travail a été montré à : La Maison des Femmes (Bruxelles), Island (Bruxelles), Musée Juif de Belgique (Bruxelles), MAC’s Grand Hornu (Belgique). En 2020, elle a présenté une exposition solo au M HKA (Anvers), une rétrospective au CIAP (Genk) en 2021 et une exposition solo à la Kunsthalle Recklinghausen, en 2023. Marianne Berenhaut est représentée par Dvir Gallery.

Laurie Charles (BE, 1987), vit et travaille à Bruxelles.
Storytelleuse visuelle et textuelle, elle écrit et peint des narrations spéculatives sur des grandes toiles. Dans ses dessins, peintures, sculptures et vidéos, Laurie Charles met en scène des personnages, des symboles et des situations inspirées du réel ou de récits historiques, dont elle propose une relecture féministe. Ses sculptures domestiques prennent la forme de rideaux et de sculptures en tissu, rembourrées comme des coussins, dont l’agencement vise la création d’un espace intime. En raison des changements survenus dans son propre corps (maladie auto-immune), elle a depuis quelques années développé un travail d’auto-fiction. Elle a ainsi entrepris de réécrire une histoire alternative de la médecine à celle qui a été gravée où il est question de soin, de cycles, de désastre écologique, de guérison. Sa façon de travailler est inextricablement liée à son mode de vie, car le personnel est aussi politique.

Son travail a été exposé, entre autres, à Art Brussels – Bruxelles, au Salon de Montrouge – Montrouge, à Terzo Fronte – Rome, Wiels – Bruxelles, Efremidis Gallery – Berlin, Grazer Kunstverein – Graz, CIAP Kunstverein – Hasselt, 1646 – project space for contemporary art – La Haye, Nanjing International Art Festival – Nanjing.

Won Jin Choi (KR/FR, 1988) est une commissaire d’exposition indépendante et enseignante basée à Marseille. Elle est la co-fondatrcie de l’espace d’exposition à but non lucratif Belsunce Projects et directrice du projet curatorial: Sharon. Sa pratique curatoriale est considérée comme un processus d’écriture de livre, dans lequel chaque exposition conçue et produite correspond à un chapitre de roman. Les œuvres, ou les artistes, sont les personnages et les éléments qui font partie de chaque histoire et de chaque récit, qu’ils soient fictifs ou réels.

Ses derniers projets ont pu se déployer à l’Atelier Neerlandais (FR/NL), Systema (FR), Pina (AUS), Haus Wien (AUS), Zabriskie Point (CH).

Marianne Derrien (FR/DE, 1981) est commissaire d’exposition indépendante, critique d’art et enseignante, membre de C-E-A et d’AICA France. Après avoir été chargée de mission pour les expositions à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, elle collabore désormais en tant que commissaire invitée avec des institutions muséales et des lieux indépendants en France (Mrac Occitanie à Sérignan, Cité internationale des arts, Le Wonder, Mac Val…) ainsi qu’à l’international (Mudam à Luxembourg, Unosunove à Rome, Wooyang Museum en Corée du Sud, Plataforma Revolver à Lisbonne, The Pill à Istanbul..).Depuis 2020, elle est en résidence curatoriale au Wonder, lieu autogéré par des artistes en région parisienne. En 2023, elle est lauréate, avec l’artiste Eva Nielsen, du programme BMW Art Makers dans le cadre des Rencontres d’Arles et de Paris photo. Elle a cofondé la plateforme curatoriale Fluidlabor, structure indépendante et productrice.

Liliane Giraudon (FR, 1946) vit à Marseille. Son travail d’écriture, situé entre prose (la prose n’existe pas) et poème (un poème n’est jamais seul) semble une traversée des genres. Entre ce qu’elle nomme « littérature de combat » et « littérature de poubelle », ses livres, publiés pour l’essentiel aux éditions P.O.L, dressent un spectre accidenté. A son travail de « revuiste » (Banana Split, Action Poétique, If…) s’ajoute une pratique de la lecture publique et de ce qu’elle appelle son « écriredessiner » : tracts, livres d’artiste, expositions, ateliers de traduction, feuilletons, vidéo, théâtre, radio, actions minuscules…. Une existence tordue pourrait être le titre de son laboratoire d’écriture où circulent des voix.

Elle à récemment publié aux édition al Dante/ lespressesdureel Une femme morte n’écrit pas, montage d’énoncés et de notations dans lequel une poétesse (grosse et vieille) tient une sorte de journal où s’articule la destruction du corps privé à celle du corps social. Est à paraître en novembre 2023 « La jument de Troie » aux éditions .P.O.L

Tanja Nis-Hansen (DK, 1988) vit et travaille à Berlin.
Travaillant la peinture, le texte et la performance, Tanja Nis-Hansen à pour sujet le corps au sein du capitalisme contemporain. Un corps : anxieux, en attente, au repos, malade ou non fonctionnel. Ses œuvres semi-autobiographiques, qui explorent des motifs tels que les salles d’attente, les escaliers en colimaçon, les moments de repos, invitent le spectateur à réfléchir à la condition féminine par le prisme du travail et du labeur, et leurs relations à l’épuisement, la maladie, le soin du corps et l’héritage culturel. 

Tanja Nis-Hansen a eu des expositions personnelles chez palace enterprise, Copenhague (2023) ; Vestjyllands Kunstpavillon, Videbæk (2022) ; Sans titre, Paris (2022 et 2019) ; Udstillingsstedet Sydhavn Station, Ses œuvres figurent dans la collection permanente de la Danish Arts Foundation et de la Fondation New Carlsberg.

Lili Reynaud-Dewar (FR, 1975) vit et travaille à Grenoble.
Elle danse, parle, écrit, enseigne, fabrique des objets, des installations vidéo, des films, des revues. Seule ou avec ses ami·es, ses étudiant·es, sa mère, en convoquant certaines figures transgressives de la production culturelle du XXe siècle. Elle a initié diverses attitudes en termes de production, qu’elles soient discursives, pédagogiques, contemplatives, esthétisantes. Évitant toute ligne directrice ou thème spécifique, son travail s’acharne à faire entrer les questions sociales dans le champ artistique et à rendre visibles les contradictions d’une telle entreprise.

Ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections, dont celles du Centre Pompidou, du MoMA, de la Collection Pinault, du Centre national des arts plastiques, du Capc Musée d’art contemporain de Bordeaux.
Elle est la lauréate du Prix Marcel Duchamp 2021 et présente au palais de Tokyo à partir d’octobre 2023, l’exposition Salut, je m’appelle Lili et nous sommes plusieurs.


Sequoia Scavullo (USA, 1995) vit et travaille à Paris.
Les réflexions sur la communication non verbale sont au cœur de son travail de peintures et de films16mm. Sequoia Scavullo a créé son propre alphabet symbolique, dont des éléments apparaissent dans la majorité de ses peintures, elle génère ainsi un nouveau langage basé sur la transmission des émotions. Issue du côté paternel d’une famille Taino – culture originaire de la mer des Caraïbes –, elle a adopté leur technique d’analyse des rêves et leur approche holistique du monde. Cette dernière prend en compte l’être humain dans sa globalité, ne scindant plus le rapport entre le corps et l’esprit dans les processus de guérison. Pour elle, la rêverie, l’imagination et la fiction personnelle font partie intégrante du processus de guérison et sont un outil de résistance. 

Sequoia Scavullo a eu sa première exposition solo institutionnelle en Europe en novembre 2022 au Kunstverein Bielefeld. Elle prépare actuellement sa deuxième exposition personnelle avec Sans titre a Paris Plus par Art Basel en Octobre 2023.

Jo Spence (UK, 1934-1992)
​​La photographie de Jo SPENCE traite des questions de classe, de pouvoir et de genre, de notre rapport à la représentation de la maladie et de la mort. En 1982 il est diagnostiqué à Jo spence un cancer du sein, jusqu’à son décès en 1992 elle développe la technique de la « photothérapie ». Utilisant la photographie comme outil thérapeutique pour documenter son combat contre la maladie et les conditions du système de santé au royaume uni dans les années 1980. Elle se considérait comme une éducatrice photographique, mettant son savoir et ses expériences en commun, pour le partager avec des communautés aussi touchées par la maladie.

Le travail de Spence a fait l’objet d’expositions individuelles et collectives dans le monde entier, notamment ‘Misbehaving Bodies : Jo Spence and Oreet Ashery,’ Wellcome Collection, Londres (2019) ; ‘Tate Britain BP Spotlight,’ Londres (2015) ; ‘Not Yet,’ Reina Sofia, Madrid (2015) ; Documenta 12, Kassel (2007) ; et « Beyond the Perfect Image », MACBA, Barcelone (2005). Son travail est présent dans de nombreuses collections : Le Centre Pompidou, The Gallery of Modern Art, MACBA | Museu d’Art Contemporani de Barcelona; MOMA, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Tate Collection, Londres,Victoria and Albert Museum… 

Mécènes du Sud – 13 rue des Balances – 34000 Montpellier Tél 04 34 40 78 00

mercredi, jeudi, vendredi 10:00 – 12:00 / 14:00 – 18:00 samedi 14:00 – 18:00  

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