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La colombe de la paix Pablo Picasso

Frédérique Fleury – Structure et Falbalas

Du 29 juin au 30 août 2024 – Vernissage vendredi 28 juin  à 19h

Frédérique Fleury est l’artiste qui marque le commencement de notre ligne artistique sur la matérialité de l’oeuvre, avec un focus cette année sur la notion de tissage.

De ses premiers travaux aux beaux-arts d’Aix-en-Provence et Lyon, l’artiste a conservé et développé, au début par la peinture, la technique du « dessus dessous » propre aux arts textiles, de la tapisserie au sergé en passant par le satin. Depuis lors, c’est par le croisement, la cohabitation induite, jusqu’à la tolérance exagérée d’éléments s’opposant, que se constitue ce travail de superposition, réalisé depuis quelques années avec le textile et la céramique essentiellement.

Un savant métissage entre des textiles raffinés, précieux, ou anoblis par un savoir-faire vernaculaire et une matière minérale qui se modèle, se façonne, tel le grès ou la terre chamottée, découle de la rencontre de ces deux matériaux : l’un qui se modèle et durcit à la cuisson, l’autre plus souple, mais qui, apprêté, tendu ou rembourré finit par acquérir lui aussi un aspect rigide.

L’assemblage est parfait, l’objet dont il est issu est devenu sculpture, avec des excroissances, des protubérances et autres appendices harmonieux. Ainsi, les oeuvres créées par Frédérique Fleury peuvent être qualifiées d’hybrides. Qu’elles soient de petites tailles ou bien monumentales, elles peuvent être agglomérées entre elles pour une occupation de l’espace dans ses trois dimensions.

Devenues bien plus que de curieuses associations, formes et matières se posent et se superposent, se frôlent, se tolèrent et se reposent les unes sur les autres ; comme des soutiens pour étayer tout en douceur.

Emerge alors une synergie, de l’entraide, un travail d’équipe, un esprit de famille, où chaque pièce peut se poser sur l’autre sans avoir à le demander, tout en élégance

Ce corpus d’oeuvres nous attire dans un premier temps, nous surprend puis nous interroge sur cette volonté d’adjonction, jusqu’à ne plus nous lâcher. C’est dans cette tension, cet attachement entre les matières mais aussi entre les formes elles-mêmes que réside sans doute la clef de son travail. Ce lien, si bien représenté par ces unions, ces attaches, et ces chaînes et dont parfois, elles semblent vouloir s’échapper, pour naître ou renaître. C’est cet équilibre, cette harmonie que l’on ressent en dernier lieu, qui restera comme la trace de cette mise en oeuvre. Une savante alchimie de matière, de formes et de sens.

Comme un tour de force par rapport à l’énoncé, on salue la prouesse du funambule qui malgré la grande taille, voire la monumentalité de certaines pièces, nous offre ce sentiment général d’accomplissement final et libérateur.

Coralie Duponchel

Commissaire d’exposition et directrice du centre d’art contemporain Les Pénitents Noirs

Frédérique Fleury, ou la confusion des arts

Les œuvres de Frédérique Fleury sont les fruits de rencontres impromptues. Fascinée par les phénomènes d’opposition, l’artiste développe un univers fait d’ambivalences : dans ses sculptures se rencontrent des matériaux antinomiques – solides ou fragiles, crus ou cuits, noirs ou blancs – suscitant une lecture en deux temps. 

Ainsi, la toile de la peinture fusionne avec les éclats de verre ou de métal, la céramique avec le textile souple et léger, comme le yin s’associe au yang dans la philosophie zen. Les formes elles-mêmes jouent de cette identification double : malgré nos certitudes, les chaînes ou menottes en céramique peuvent aisément se briser. (…)

Selon Frédérique Fleury, ici « règne la confusion des genres, entre sensualité et violence ». Flirtant avec le design et les arts décoratifs, ses sculptures questionnent la supposée hiérarchie entre arts dits « majeurs » et « arts mineurs ». 

Aussi, la prétendue fonction des objets est contorsionnée par l’artiste : les vases sont emplis de tissus, les bijoux ornent d’étranges formes en tapisseries anciennes, les dentelles rencontrent le papier, quand d’autres petits objets semblent s’attraper par les cheveux…

Par Leïla Couradin, Critique d’Art, Avril 2024 (Extraits)

Les Pénitents Noirs, Centre d’Art, Les Aires, chemin de Saint Michel – 13400 Aubagne Tél : 04 42 18 17 26.

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