Centre d'Art Mougins

Ce projet, né d’une collaboration avec Gilles Fuchs, fondateur et Président du Centre d’Art des Collines de Grasse (CACG), offre une occasion privilégiée de renforcer les échanges culturels entre Mougins et Grasse, deux territoires à l’identité artistique riche.

Figure majeure de l’art contemporain, Gilles Fuchs est reconnu internationalement pour son engagement indéfectible envers la création artistique française. Collectionneur visionnaire, il a fondé l’ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français) en 1994 et créé en 2000 le Prix Marcel Duchamp, l’une des distinctions les plus prestigieuses de la scène artistique française. Son parcours illustre un souci constant à révéler et à soutenir des artistes au-delà des frontières nationales.

Fabien Verschaere : les rêveries de l’enfant Totem célèbre une relation artistique de plus de vingt ans entre Gilles Fuchs et Fabien Verschaere. Dès leur première rencontre en 2000, Gilles Fuchs a été captivé par la puissance expressive de l’univers de l’artiste. Cette reconnaissance initiale s’est transformée au fil des années en un dialogue constant.

Le parcours d’exposition

– Au premier niveau, l’exposition s’ouvre sur une série de quinze aquarelles sur toile, une technique fondatrice que Fabien Verschaere pratique depuis ses débuts. Ces œuvres dévoilent la spontanéité de son geste, la vivacité de ses couleurs obtenue grâce des pigments d’origine coréenne tout autant que la richesse de son imaginaire. Des personnages et des végétaux hybrides prennent vie dans un mélange de transparence et de fluidité.

Le parcours se poursuit avec une présentation de différents formats et techniques explorés par l’artiste au fil de sa carrière (acrylique, feutre, aquarelles sur papier, sur toiles ou sur ardoises). Cette section offre une vision panoptique de son œuvre, mettant en lumière son évolution artistique et sa capacité à s’adapter à divers supports. Chaque pièce révèle une facette de son travail, tout en conservant des liens formels. Les visiteurs sont ainsi invités à s’immerger dans un vaste paysage mental où se déploie une forêt de symboles caractéristique du travail de Fabien Verschaere.

Enfin, quatre toiles aux formats plus imposants remettent en perspective le caractère plus graphique de son œuvre. Les personnages cernés d’un trait vigoureux s’entremêlent et semblent naître les uns des autres dans un flux créatif continu. Végétaux, animaux, clowns, créatures fantastiques et objets s’y entremêlent, fusionnent et parfois s’affrontent, créant une tension narrative qui nous connecte à une réalité à la fois inquiétante et intensément vibrante.

– Au deuxième étage du centre,

le visiteur découvre un dialogue artistique préliminaire : deux portraits croisés dans lesquels Fabien Verschaere a réalisé le portrait de Jean-Baptiste Sécheret, et inversement. Cette confrontation révèle deux approches opposées : d’un côté, le portrait minutieux et détaillé réalisé par Sécheret, fidèle à sa technique d’observation analytique, et de l’autre, la représentation débordante d’onirisme caractéristique de Verschaere.

En pénétrant dans l’espace d’exposition, le regard est immédiatement attiré par une grande aquarelle qui sert de pièce maîtresse. Cette toile, entourée d’autres œuvres de formats variés, offre l’occasion d’apprécier la récurrence des thèmes à travers différentes échelles. Le parcours se poursuit vers la partie arrondie de la salle, réservée pour accueillir une fresque réalisée par Fabien Verschaere lors de la phase du montage.

Composée de trois panneaux, cette œuvre in situ exploite la courbure de l’espace pour immerger le spectateur dans les mythologies de l’artiste. Lors de la conception du projet d’exposition, l’idée de faire du Centre d’art de Mougins un espace vivant et interactif a rapidement été évoquée, reflétant sa volonté de créer un dialogue ouvert. Un dessin en noir et blanc est également installé dans le hall d’entrée afin d’être coloré par le public.

Par la suite, une planche regroupant seize dessins datant de 1995 sert de transition. Cette création plus ancienne révèle les premières explorations qui ont mené l’artiste vers l’utilisation du brou de noix. On y découvre déjà les prémices des tonalités sépia, établissant ainsi un lien avec l’ensemble des compositions au brou de noix qui suit.

L’exposition se clôture sur une composition horizontale qui synthétise les différents motifs explorés tout au long du parcours. Cette œuvre invite le visiteur à contempler l’évolution et la cohérence du travail de Fabien Verschaere, offrant une fin poétique à un récit multiple où s’entrelace dimension autobiographique et résonances mythologiques, témoignant de la richesse d’une œuvre qui transcende les frontières entre l’intime et l’universel.