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Jasmine Gregory & Maxime Bichon

Du 17 novembre 2023 au 5 mai 2024 – Vernissage jeudi 16 novembre à 19h

20h – Performance – dans la nef du Capc
PRICE, I Try my Tongue (Sequences)
I Try My Tongue, qui pourrait se traduire par « J’essaie ma langue » (langue pouvant être compris comme l’organe, mais également la langue maternelle) se déploie comme une performance musicale et chorégraphique improvisée, avec, en son centre, le public. La voix est une des composantes principales du travail de l’artiste suisse-brésilien Matthias Ringgenberg, qui apparait ici sous le nom de PRICE. Ses pièces cherchent à établir un pouvoir de communication émotionnel, au-delà du langage et de son impératif de signification. Son dernier album Little Too Late est sorti en mars 2023.

Jasmine Gregory, Si je ne peux pas l’avoir, toi non plus

our cette exposition, Jasmine Grégory propose de déconstruire son rapport à la peinture. Celle-ci apparaît dans différents états, pour multiplier les points de vue permettant d’aborder ce médium chargé d’histoire. Les objets sont mis sous vitrine ; des jeux de lumière les font apparaitre et disparaitre, ils s’étendent sur les murs pour devenir architecture. 

Autant de gestes qui invitent à se déplacer pour regarder la peinture autrement. Plus spécifiquement, l’artiste présente une série de peintures de publicité et des sculptures qui lui permettent d’interroger la notion de valeur et ce qui participe à la générer. Un autre pan de sa pratique s’intéresse à l’invisibilisation de l’expérience et de la vie des personnes noires. À partir du travail du penseur afro-pessimiste Calvin L. Warren, l’artiste aborde des questions centrées sur l’existence et l’être.

Dans son travail, Jasmine Gregory cherche à aller à la marge de la peinture. Elle utilise des restes, des déchets, des rebuts de la peinture et les expose. La peinture ne s’arrête donc pas au cadre (ni de la toile, ni de l’exposition), elle s’étale et dégoute, déborde, sort de son espace pour mieux s’interroger sur son propre sort, sa propre finitude et sa propre mort. Au même titre que des figures pop comme Lana Del Rey sont fantasmées et iconisées, Jasmine Gregory s’interroge sur ce qu’il reste d’une icône quand elle n’est plus qu’une carcasse. 

Consciente de vivre à une époque qu’elle considère être les débris d’un monde déjà mort, elle envisage la peinture dans cette dimension critique –ce medium de l’Histoire de l’art par excellence, célébré, déclaré mort et ressuscité maintes fois. Usée, manipulée, inscrite dans une histoire patriarcale et capitaliste, il n’en reste au même titre qu’un souvenir mortifère qu’elle tord jusqu’à épuisement. 

Au lieu d’accepter une situation qui semble inéluctable – la fin de l’art –, Jasmine Grégory parle la langue du collage, un assemblage étrange de références au capitalisme tardif afin de les transformer. La peinture est ici déconstruite sous différentes formes, théâtralisée dans certaines salles de l’exposition comme pour évoquer une tragédie, ou au contraire surexposée sous une lumière extrêmement blanche comme pour l’ausculter. Une peinture vide puis trop pleine, chargée de signes qu’elle efface aussitôt. 

Maxime Bichon, La poursuite

Ces dix dernières années, Maxime Bichon a élaboré une pratique entre sculpture, poésie, installation et performance. Celle-ci se concentre sur les lieux et conditions d’apparition de l’art, l’artiste étant attaché à l’idée que celui-ci peut advenir ailleurs que dans des espaces d’exposition consacrés. Il a ainsi fait du ciel son atelier en développant une recherche sur le parachutisme et le BASE jumping (saut extrême) et il a participé à la conception en 2015 de l’école d’art alternative et gratuite The Cheapest University (l’université la moins chère), fondée sur l’hypothèse selon laquelle la pédagogie serait elle-même une œuvre d’art.

Il a retrouvé un atelier au sens traditionnel du terme il y a maintenant cinq ans. Parmi les formes récurrentes qui traversent celui-ci : des boîtes qui cachent ou révèlent leurs contenus, des pièges et des cages désarmés ainsi que des cocons de chenilles laissés vides. Au Capc, Maxime Bichon étend cet intérêt pour les contenants et la métamorphose à l’échelle du musée.

L’artiste façonne l’architecture actuelle de la galerie comme une sculpture, modifiant les lumières et les cimaises à plusieurs endroits pour révéler et altérer les propriétés du musée, faisant basculer l’espace d’exposition dans un état second, insaisissable. Une phrase qui a accompagnée Maxime Bichon dans la conception de l’exposition est celle de l’animateur écossais-canadien Norman McLaren (1914 – 1987) qui décrivait le dessin animé comme “l’art de manipuler les espaces invisibles entre chaque image”. Alors La poursuite est une exposition qui tente de s’emparer de cet espace-même – cet entre-deux – de l’œuvre, celui des intuitions et des transformations.

Elle est, aussi, le dernier chapitre d’une série d’expositions qui se sont tenues ces trois dernières années à Treignac en Corrèze, Rome (Italie) et Athènes (Grèce), dans des espaces qui avaient pour dénominateur commun leur usage domestique. Leurs titres étaient, respectivement : La fuite et l’enveloppe (2021), The Magician’s Sleeve [La manche du magicien (2021)] et Hôtel des 3 collèges (2022).

CAPC, Entrepôt Lainé. 7 rue Ferrère, 33000 Bordeaux Tél : 05 56 00 81 50

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