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« Clémence » Marc Riboud

Du 30 septembre au 26 novembre 2023 – Vernissage samedi 30 septembre – 18h30 en présence de Catherine Chaine et Clémence Riboud

Fille du photographe Marc Riboud et de Catherine Chaine journaliste, traductrice et auteure de livres pour la jeunesse, Clémence est une « enfant pas comme les autres » comme disent parfois certains qui ne peuvent, ne veulent employer le terme trisomique.

Dans, j’aime avoir peur avec toi, Catherine Chaine exprime avec sincérité et courage le désarroi, la colère et la souffrance d’une mère face au handicap de son enfant et la lente construction d’une relation mère fille apaisée.

Dans le viseur de son Leica, il y a le regard tendre que son père, grand photographe, pose sur Clémence.

Des images et des mots qui donnent à cette histoire familiale, une dimension universelle.

Longtemps membre de la célèbre agence Magnum, Marc Riboud est plus connu pour ses photographies réalisées en Chine entre 1957 et les années 80, ses images de l’indépendance de l’Algérie en 1962 que pour ses photos de famille, et pourtant…

La lecture du livre « J’aime avoir peur avec toi » écrit par Catherine Chaine Riboud paru en 2004 aux éditions du Seuil et qui vient d’être réédité, nous a donné envie de construire l’exposition « Clémence » qui a été présentée en octobre 2021 au Festival du Regard à Cergy- Pontoise. Dans un texte courageux et sincère, l’épouse du photographe raconte sans détour la souffrance d’être la mère d’une enfant handicapée.

Nous avons donc voulu associer les textes de Catherine Chaine (son nom de jeune fille et d’auteure) aux photographies de Marc Riboud pour raconter cette histoire. Et lui laisser la parole :

« Sylvie Hugues étale les photographies de Clémence sur le sol de mon salon pour préparer son accrochage. Quel titre va-t-on donner à l’exposition ?

Je regarde le bébé aux yeux bridés, la petite fille malicieuse, l’adolescente décidée et visiblement trisomique, et me reviennent non pas la douleur, non pas la fureur que le handicap avait fait naître en moi, mais leur souvenir, aujourd’hui adouci. Et pendant ces mêmes secondes, ces photos prises par Marc me font revivre aussi le bonheur conscient, constant, de sa présence auprès de moi, puisque c’était lui qui prenait sans cesse ces photos de sa fille. Aujourd’hui, en ce mois d’octobre, Clémence a eu quarante ans et cinq années ont passé depuis la mort de Marc. Le temps enfui m’a fait comprendre que le handicap d’un enfant n’est pas la seule blessure, si cruelle soit-elle, que la vie nous impose. 

Quand Clémence avait vingt-deux ans j’avais écrit un livre pour crier le poids du handicap, l’ambivalence des sentiments et ma révolte de ne pas avoir obtenu l’amniocentèse que je désirais. Je me souviens de la fureur qui m’avait habitée contre certains médecins qui freinaient l’accès à cet examen. Faire l’effort immense de trouver les mots exacts pour écrire la douleur et la colère m’ont permis, je ne sais trop comment, d’alléger et la douleur et la colère. 

Ce qui pesait si lourd était désormais fractionné en autant de petits morceaux qu’il y avait de mots dans mon texte. Cette recherche de vérité, loin des paroles lénifiantes, m’a permis de découvrir aussi combien j’étais soumise à ceux qui « savaient », sans faire confiance à mes propres pensées ou intuitions. Pour chacun le chemin est différent bien sûr et… souvent rude mais qui peut prétendre que la vie est faite pour les mauviettes ? »

Catherine Riboud

Octobre 2020

 

Marc Riboud est né en 1923 à Saint-Genis-Laval près de Lyon. À l’Exposition universelle en 1937, il prend ses premières photographies avec le petit Vest-Pocket offert par son père pour ses 14 ans. En 1944, il participe aux combats dans le Vercors. De 1945 à 1948, il fait des études d’ingénieur à l’Ecole Centrale de Lyon et travaille en usine, puis il décide de se consacrer à la photographie. En 1953 il obtient sa première publication dans le magazine Life pour sa photographie d’un peintre de la tour Eiffel. Sur l’invitation d’Henri Cartier-Bresson et de Robert Capa, Marc Riboud rejoint l’agence Magnum. En 1955, via le Moyen-Orient et l’Afghanistan il se rend par la route en Inde, où il reste un an. 

De Calcutta, il gagne la Chine en 1957 pour un premier long séjour avant de terminer son périple en Extrême-Orient par le Japon où il trouve le sujet de son premier livre : Women of Japan. En 1960, après un séjour de trois mois en URSS, il couvre les indépendances en Algérie et en Afrique Subsaharienne. En 1968 et 1969, il effectue des reportages au Sud ainsi qu’au Nord Vietnam, où il est l’un des rares photographes à pouvoir entrer. Dans les années 1980-1990, il retourne régulièrement en Orient et en Extrême-Orient, particulièrement à Angkor et Huang Shan, mais aussi pour suivre les changements immenses et rapides de cette Chine qu’il connaît depuis 30 ans.

En 2011, Marc Riboud fait une dation au Musée national d’art moderne (Centre Georges Pompidou) d’un ensemble de 192 tirages originaux réalisés entre 1953 et 1977. Son travail a été couronné par des prix prestigieux. Musées et galeries l’exposent à Paris, New York, Shanghai, Tokyo, etc. Marc Riboud s’est éteint à 93 ans à Paris le 30 août 2016. Le coeur de ses archives a rejoint les collections du Musée national des arts asiatiques – Guimet.

Catherine Chaine, épouse Riboud, est née en 1946. Elle est journaliste, traductrice, auteure, écrivaine française notamment en littérature jeunesse. Neuf ans journaliste à Elle dans la rubrique « Éducation », elle a ensuite travaillé en free-lance au Monde, au Nouvel Observateur, Marie-Claire, Autrement, etc. Ses goûts l’ont amenée à rencontrer des écrivains : Albert Cohen, Jean-Paul Sartre, Claude Roy… Son interview « Sartre et les femmes » pour Le Nouvel Observateur a été traduit dans une dizaine de pays.

Dans les années 1980-1990, elle a souvent accompagné Marc Riboud en reportage. De retour de Naples ou Prague, de Pologne ou de Géorgie, elle a écrit pour Vogue, Paris Match, L’Express, les articles illustrés par les photographies de Marc Riboud. En 1994, son livre Le voyage sans retour des enfants d’Izieu remporte le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres.

24, rue Neuve, 43400 Le Chambon-sur- Lignon (43-Haute-Loire)

du jeudi au dimanche de 14h à 18h.

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