Captures Espace Art Contemporain

CALLIGRAPHIES / Tamir Samandbadraa et le centre international de Calligraphie de Mongolie

Le mongol bichig, également appelé « écriture ouïghoure » ou « écriture verticale » aurait une ascendance ancienne araméenne et s’est développé au début du XIIIe siècle, alors que se construisait l’empire de Gengis Khan. C’est une écriture alphabétique se lisant de haut en bas et de gauche à droite. Plus déliée que d’autres écritures asiatiques, tombant en pluie du haut de la page, elle offre à l’artiste la liberté d’une expression plastique proche de l’abstraction et se déployant dans la page sans abolir le sens d’un mot ou d’une phrase.

Le maître de Calligraphie mongole Tamir Samandbaadra a créé un lieu d’échanges artistiques, de création et d’exposition de calligraphies d’artistes internationaux dans un haut lieu mongol du XIIème siècle situé dans la steppe : sa capitale historique Kharkhorin. L’exposition présente une variation de techniques calligraphiques employées par l’artiste et deux de ses élèves Après la seconde guerre mondiale, le régime soviétique a imposé l’alphabet Cyrillique au peuple Mongol. À partir de 2025, celui-ci a décidé du retour effectif de son écriture originelle, de l’enseigner de nouveau dans ses écoles et de la faire figurer sur ses documents officiels. L’écriture historique mongole se prête particulièrement au geste calligraphique, art considéré en Asie comme majeur depuis des siècles.

Tamir Samandbadraa, Maître calligraphe, est né en 1976 à Oulan-Bator et a commencé à pratiquer la calligraphie mongole dès son plus jeune âge grâce à l’enseignement de sa grand-mère. Il a étudié à l’École de cinématographie d’Oulan-Bator et à l’Académie mongole des beaux-arts. En 2006, Tamir a été nommé meilleur calligraphe de Mongolie.

En 2019, il a créé Erdenesin Khuree, Centre des arts traditionnels et de la calligraphie mongole, reconnu par l’UNESCO.

Commissariat : Frédéric Lemaigre