Emmanuel Gatti & Inna Maaímura – Leçons de Ténèbres
Du 11 janvier au 3 février 2024
Le graveur et plasticien Emmanuel Gatti, marqué par une enfance périgourdine dont il retient la force d’une expérience poétique de ses rivières, de ses grottes, de ses falaises, mène un travail de gravure, souvent de grand format, où il offre une plongée dans la mémoire archétypale, intérieure d’un paysage sauvage et /ou architecturé, entre natures et constructions mentales ruiniformes.
Inna Maaímura, plasticien et peintre, installé en Périgord depuis plus de 20 ans, poursuit sa pratique artistique – peinture, dessin, écrits et poèmes, installations – comme recherche de formes, de matérialités ou qualités d’espace, des rapports qu’ils entretiennent, ou comme une réflexion sur les diverses modalités de l’obscurité dans notre culture, qu’elles soient métaphoriques ou non.
Une première exposition collective les réunit à l’occasion du 50e anniversaire de la disparition de François Augiéras – (De près, d’après Augiéras, lointains satellites, Sarlat, 2021) .
Évidence qu’une parenté de fond les porte à initier une collaboration, un dialogue, et donner à voir un chemin qui se fait.
La Galerie 66, leur donne l’occasion (E. Gatti y a déjà exposé à plusieurs reprises) de ce premier pas qui en appelle déjà d’autres.
Leçons de ténèbres.
La ritualisation d’une extinction progressive des lumières pour arriver à la mise en retrait – à l’abri — de sa dernière flamme donne l’occasion de saisir ce moment de retenue radicale, l’obscurité, comme ce qui permet, autorise, voire crée toute méditation possible de la lumière si ce mot admet encore quelque sens. C’est dire ainsi l’actualité, et l’inscription dans l’épreuve ou la morsure du temps long, dans lesquels les deux artistes puisent la pulsation d’un rythme ou d’un souffle duel à l’oeuvre.
Que peut avoir à nous dire, à ce jour, la Ténèbre ? — Sans doute l’art ne répond-il pas, il donne, seul, une forme au temps.
Peintures et gravures. Lecture à double voix : Gatti / Maaímura, le soir du vernissage d’un texte de Inna Maaímura : « dire un silence sans donner de leçons, le présupposé des ténèbres »