Éléonore False – Le Fil de chaîne & Ce que pense la main
Du 15 février au 31 août 2025 – Vernissage vendredi 14 février de 18h00 à 22h00
Éléonore False – Le Fil de chaîne
Le Frac Sud – Cité de l’art contemporain invite l’artiste Éléonore False à déployer dans ses murs une exposition monographique, inédite par son ampleur, témoignant d’une décennie de productions et de recherches autour de l’image et de ses imaginaires.
« Le Fil de chaîne », titre de l’exposition emprunté au vocabulaire de la fabrication du tissu, nous renvoie à la chaîne, qui croisée au fil de trame, permet la réalisation d’un tissu. C’est par cet entrecroisement que sept séries d’œuvres dialoguent dans l’espace sous la forme d’une grande installation.
En déjouant la planéité de l’image, en inversant l’endroit et l’envers, l’artiste nous pousse à remettre en question ce qu’on croit voir et savoir. Il s’agit d’aller au-delà des apparences et de toucher à l’ambivalence, à la multiplicité, et à la diversité du vivant, tout en en révélant les entreprises de hiérarchisations sociales et artistiques. L’artiste nous invite à s’affranchir des stéréotypes sur lesquels notre regard s’est construit : les « arts décoratifs » versus les « beaux-arts », « l’ornement » versus « le geste créatif supérieur », un « art féminin » versus un « art masculin ».
Éléonore False s’attache à rendre visible la complexité de la matière vivante par un changement d’échelle ou par un processus créatif complexe de manipulation des images.
Elle collecte, photographie, scanne, imprime, contrecolle, assemble, tisse, coud, modèle, cuit, transpose et réinterprète les couleurs et les textures par un jeu savant sur les matériaux et les formats. Une alchimie des formes où éclate la force de l’imaginaire, produisant des objets et installations résistant à toute tentative de simplification et d’uniformisation.
En déjouant la planéité de l’image, en inversant l’endroit et l’envers des choses, elle nous pousse à remettre en question ce qu’on croit voir et savoir. Rompue à l’art de la métamorphose, il s’agit d’aller au-delà des apparences et de toucher à l’ambivalence et la complexité du vivant, tout en révélant les entreprises de hiérarchisations sociales et artistiques de ses artefacts.
S’affranchir de ces ethno-types sur lesquels nous nous sommes construits : les arts décoratifs versus les beaux-arts, l’ornement versus le geste créatif supérieur, un art féminin versus un art masculin.
Des chrysalides proposées par Éléonore False émerge un ordre nouveau reposant sur une révolution du regard.
Commissaire de l’exposition Muriel Enjalran
Ce que pense la main
Exposition de la collection du Frac Sud.
Avec les œuvres de Dominique Angel, Leonor Antunes, Armand Avril, Thea Bernard, Katinka Bock, Pauline Curnier Jardin, Raphaël Emine, Ymane Fakhir, Éléonore False, Sandra Lecoq, Seulgi Lee, Pat McCarthy, Pascale Mijares, Olivier Millagou, Keita Mori, Stéphanie Nava, Pascal Navarro, Roman Signer, Vladimir Škoda et Adrien Vescovi.
À travers « Ce que pense la main », le Frac Sud propose dans ses murs un nouveau déploiement d’œuvres permettant de lire ou relire l’histoire de sa collection à travers le prisme du rapport de l’artiste à la main et le répertoire de gestes singuliers que forment ces créations.
Imaginée en deux temps sur l’année avec une seconde partie à l’été, l’exposition présente des oeuvres d’artistes de différentes générations pour certain·es entré·es récemment dans la collection témoignant de l’actualité et de la résurgence très forte de ce questionnement dans les pratiques artistiques contemporaines.
Si étymologiquement, le mot « art » renvoie d’abord à l’idée d’un savoir-faire (pour les Grecs, l’art était d’abord une tekhnè– une technique), on a dès l’époque moderne, différencié voire opposé les beaux-arts et les arts décoratifs. Ici les œuvres proposées permettent de mesurer la porosité entre ces domaines artistiques et la libre circulation des gestes et des expressions.
Ces oeuvres dialoguent dans un accrochage archipel autour de trois grandes thématiques : « La main démiurgique » ou la puissance créatrice de la main, « L’artialisation » ou révolutionner la perception du réel et « Syncrétisme Pop » ou l’art sous influences. À travers elles, le rapport à la nature, la prise en compte de l’espace et de l’architecture, les notions d’hybridation, de patchwork ou de recyclage, y compris dans leurs acceptions sociales et politiques, constituent autant d’entrées pour découvrir cette exposition.
Cette exposition rend également hommage au projet de l’architecte du bâtiment du Frac Sud, Kengo Kuma et à son geste origamique, avec ces panneaux de verre conçus par des artisans et ayant pour ambition de faire image dans la ville.