Drawing draw #7
Du 31 août au 30 septembre 2023 – Ouverture le jeudi 31 août dès 17h au lieu multiple montpellier
Ouverture le vendredi 1er septembre dès 17h à la N5 Galerie
Le lieu multiple montpellier et la N5 Galerie font leur rentrée à l’unisson avec la septième édition du salon du dessin contemporain Drawing draw, qui propose des regards croisés d’artistes autour de la pratique du dessin, sous des formes diverses.
Cette année nous vous proposons de découvrir les travaux de Yasmine Blum, Didier Estival, Magdalena Lamri, Rose Lemeunier, Carita Savolainen et Nathalie Tacheau.
Au lieu multiple montpellier, (re)découvrons le travail de Yasmine Blum, Carita Savolainen et Nathalie Tacheau …
À travers ses dessins et ses aquarelles éco-sensibles, Yasmine Blum révèle une vision du paradis, un rapport à l’hédonisme, un lien d’amour passionné, fantasmé, désinhibé à la nature, dans une esthétique volontiers naïve et sans cacher un certain héritage new-âge. L’artiste joue d‘une imagerie liée au règne animal, à la chimère mais également inspirée par la religion (jardin d’Eden, pietà, Kali, …) et qui agit comme une ressource, un « porte-bonheur ». Empreints de mysticisme, d’onirisme, de métalangages, ses oeuvres célèbrent la force, la gestation -physique et créative-, les fluides, la mort, les cycles.
Carita Savolainen utilise diverses formes plastiques (peinture, dessin, installations, …) autour d’un intérêt profond pour les éléments non immédiatement perceptibles de l’environnement naturel, social, géographique et leur lien avec l’identité de chacun. Ainsi, la frontière entre visible et invisible forme le point de départ de son travail de dessin sur le paysage. Comment traduire la vibration vitale des éléments qui le composent ? Sa beauté apparente interfère également avec un sentiment d’inquiétude face aux menaces, à sa vulnérabilité. Le spectateur est plongé dans une distance géographique et temporelle, isolé, telle une invitation à se projeter dans l’espace animiste créé par l’artiste.
Chez Nathalie Tacheau, le collage et le dessin se servent de la combinatoire, de la répétition , du pour aboutir à des accrochages accrochages-installations, allant de l’intime au monumental. La douce cruauté de l’univers singulier fait ressurgir du tréfonds de notre inconscient des images fantasmatiques, traumatiques ou oniriques. Ainsi, le fond et la forme du travail de l’artiste peuvent faire écho au travail psychanalytique : motifs récurrents, obsessions personnelles, strates, éléments demi-cachés demi-dévoilés, maillages, … « Mes dessins sont autant d’empreintes mentales de territoires inconnus, parcourus, oubliés. Souvenir écran… »
À la N5 Galerie, découvrons le travail de Didier Estival, Magdalena Lamri, et Rose Lemeunier.
Artiste autodidacte et protéiforme, Didier Estival se consacre depuis quelques années exclusivement au dessin avec rigueur et précision. Son geste est de l’ordre de l’écriture automatique : un trait se déclenche, suivi d’autres, et l’ensemble s’organise minutieusement sous ses plumes Sergent Major. Avec une patience proche du sacerdoce, il donne vie à des compositions à l’exotisme imaginaire et poétique, sortes de jardins intemporels dans lesquels une flore exubérante et fantasmée rencontre avec délectation un joyeux bestiaire parfois dissimulé. Notre regard plonge dans des assemblages surréalistes extrêmement équilibrés où la dimension de certains éléments graphiques est proportionnée en fonction de leur importance émotionnelle et onirique. L’artiste nous convie dans un éden botanique et organique à la fois intrigant et apaisant où règne la nostalgie de l’enfance, et les plaisirs de la vie.
C’est à la frontière du rêve et de la réalité que s’ancre le travail de Magdalena Lamri. Teinté de mélancolie et d’onirisme, son travail joue avec les paradoxes et les dualités (ombre/lumière, rêve/réalité …). Il lève le voile sur nos peurs contemporaines, nos espoirs aussi et livre un monde singulier, sublimé, duquel l’humain souvent s’absente. Pourtant la représentation humaine est au cœur de son œuvre. L’artiste aborde les problématiques contemporaines liées à l’écologie, nos impacts sur la nature, l’identité ou encore notre rapport au passé. Puisant, entre autres, son inspiration dans la littérature (Lewis Carroll, Shakespeare…), son travail interroge inlassablement les limites du possible. Au moyen du fusain, dans un environnement fragile et déconstruit, Magdalena Lamri bâtit des forêts, des cabanes, des espaces imaginaires… tout autant de refuges propices au rêve, à la contemplation et à la poésie
Rose Lemeunier entremêle deux récits pour traduire la mémoire du paysage perdu. L’artiste entreprend dans un premier temps un travail de dessins, au fusain ou au pastel, inspirés des peintures de paysages de maîtres anciens, où la force des éléments nous dépasse. Comme un hommage discret à la sublimation des paysages torturés de Poussin (violents orages et tempêtes), de Bosch (incendies), de Friedrich (débâcle) … Puis elle fait naître un dialogue avec d’autres formes en « grignotant » le dessin par de multiples incisions au scalpel. S’opère alors une deuxième lecture du paysage jusqu’à parfois faire apparaître un nouveau paysage tel un palimpseste. Cette découpe volontairement très régulière dans le dessin nous propose une sorte de grammaire contemporaine qui viendrait griffer ce paysage, cette nature tourmentée. Ainsi, paradoxalement, en « torturant » plastiquement le dessin initial l’artiste cherche par sa métamorphose progressive à magnifier la force de résilience de la nature..
N5 GALERIE, 5 rue Sainte Anne 34000 Montpellier Tél : 09 81 05 39 75. Plan d’accès
du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h30