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Diplomaties terrestres Suzanne Husky, Ilanit Illouz, Natsuko Uchino, Ittah Yoda

Du 11 juin au 5 novembre 2023 – Vernissage samedi 10 juin à 17h 

Diplomaties terrestres 

s’inspire des pratiques relationnelles et des systèmes de collaboration qui existent dans la nature, tels que ceux présents dans les lichens – une union symbiotique entre un champignon et une algue –, et les champignons eux-mêmes, dont les réseaux mycéliens fusionnent avec les plantes pour distribuer des nutriments ou communiquer à travers de vastes territoires. De cette manière, l’exposition vise à évoquer et à habiter le concept du symbiocène, inventé par le philosophe australien Glenn Albrecht. Le symbiocène est imaginé comme une ère future fondée sur des relations harmonieuses et mutuellement bénéfiques entre les humains et le reste de la vie organique.

Suzanne Husky présente des aquarelles et des films issus de sa recherche en cours sur les castors et leur rôle dans le façonnement de l’environnement. Souvent décrits comme une espèce clé de voûte, les castors sont essentiels au bon fonctionnement d’un écosystème et permettent la survie d’autres espèces. Les œuvres de Suzanne Husky traitent de la transformation séculaire des rivières et des zones humides par l’humain, qui a conduit à la dessiccation des paysages, ainsi que de leur régénération potentielle en collaboration avec les castors. À la fois outil pédagogique et appel à agir, ces œuvres encouragent leur réintroduction, en tant que réponse nécessaire et urgente à une catastrophe en cours.   

Le projet photographique d’Ilanit Illouz, Les Dolines, est né du travail de documentation de l’artiste sur la vallée du Wadi Qelt dans le désert de Judée, qui se jette dans la mer Morte. Les tirages en noir et blanc sont traités avec du sel prélevé sur le site, créant des photographies cristallisées qui brouillent toute notion d’échelle et modifient notre perception des paysages représentés. Le support photographique devient ainsi un moyen de transmettre un sujet beaucoup plus profond : l’évaporation rapide de la mer Morte et l’érosion de ses rives dues à l’extraction des ressources et au détournement de l’eau. Au CIAPV, l’artiste développe pour la première fois son processus expérimental en volume, avec l’installation Évaporites (2023).

La pratique de Natsuko Uchino explore les points d’intersection entre l’art, l’écologie et les pratiques agricoles, ainsi que les relations collabortives entre les espèces. Son installation Aldo Api Abri (2023) s’attaque à la relation ancienne entre les humains et les abeilles, en proposant une série de ruches dont l’architecture s’adapte mieux au comportement des insectes dans la nature. L’objectif de ces ruches n’est pas de produire du miel mais d’accueillir les abeilles selon leurs propres conditions, une forme d’hospitalité qui peut contribuer à atténuer le déclin de leurs espèces. L’installation est complétée par une sélection d’images d’archives de ruches, choisies avec l’anthropologue visuel et artiste Aladin Borioli. Une pièce sonore réalisée par le musicien Marceau Portron imprègne l’espace d’exposition, avec le son réverbéré d’un drone évoquant le bourdonnement d’une colonie d’abeilles.

Le travail de Ittah Yoda a été décrit comme un écosystème en constante mutation. Leur pratique collaborative, invitant souvent d’autres personnes à contribuer, génère une multitude de formes hybrides issues d’opérations numériques autant que d’explorations de sites et de matériaux. Il en résulte autant des peintures, des sculptures, des installations que des environnements de réalité virtuelle qui soulignent notre lien de parenté avec d’autres espèces et d’autres formes d’intelligence. Never the same ocean est une installation immersive qui combine des éléments minéraux et végétaux avec des formes de vie non humaines et une multitude de composantes sensorielles.

Le discours écologique actuel a beaucoup contribué à façonner notre perception du monde qui nous entoure, ainsi que le lien entre la civilisation moderne et les crises environnementales, nous encourageant à penser notre existence en continuité avec notre environnement plutôt qu’en le dominant. Dans son ensemble, l’exposition Diplomaties terrestres ne se veut ni exhaustive ni définitive, mais constitue une série de propositions qui soulignent notre interconnexion et le potentiel de collaborations génératives entre les espèces, l’espace et le temps.

Centre international d’art du paysage Île de Vassivière, 87120 Beaumont-du-Lac Tél : 5 55 69 27 27

mardi-dimanche : 14h-18h et sur rendez-vous.

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