Pour cette exposition personnelle, Coline Casse remet au premier plan le plaisir de la couleur et du geste, tout en conservant une tension dramatique par des lignes fortes, tantôt adoucies, tantôt violentes, fracturant généralement l’espace où se trouve un personnage isolé.

Une quête de sensations solitaire, intime, secrète, loin des mots, une redécouverte du quotidien flirtant avec son apparente banalité où pourtant rien n’est anodin. Au contraire, c’est dans le détour d’un escalier pourtant si familier que tout à coup, par un carré de lumière, par un bruit dans l’oreille nette, le monde intérieur bascule et se dévoile.

Le regardeur aussi peut se prendre les pieds dans le velours d’un tapis pour tomber nez-à-nez avec lui même. Une sorte de rêve éveillé, avec ses zones d’ombres toujours chères à l’artiste, mises en lumière par des contrastes chromatiques forts, entre présences et absences.

L’air aussi, est ici important, contenu dans un rayon de lumière, une fenêtre ou encore un nuage, chacun est sur le départ ou l’arrivée de quelque chose de nouveau, à la fois pressenti et vaste, l’inconnu, abritant la promesse d’une échappée belle.

COLINE CASSE

Née en 1985 à Nîmes, Coline Casse a un double parcours entre cinéma et peinture.

Après une classe prépa cinéma elle fait l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Marseille. Elle y fréquente deux ateliers, peinture d’un côté, vidéo de l’autre. Son DNSEP obtenu en 2010 avec félicitations ainsi qu’une licence cinéma à la Sorbonne en double cursus, elle approfondit encore sa connaissance de l’image en intégrant l’école de cinéma INSAS à Bruxelles, dont elle sortira avec les distinctions du jury après s’y être formée aux métiers du cadre et de l’éclairage de cinéma.

Après plusieurs années passées sur les tournages, la peinture s’impose à nouveau et définitivement. Son atelier est actuellement situé à Lille au sein de la structure « La Malterie ».

Ses personnages, par leur immobilité, incarnent paradoxalement une forme de résistance à des injonctions contradictoires, à la fois intimes, et celles de notre époque.

Particulièrement présents, ils sont le support pour l’artiste d’une quête à la fois onirique, le rêve étant une de ses bases de travail, et purement gestuelle dans un amour certain de la technique et de la matière sensuelle qu’offre la peinture à l’huile.

Le Fonds d’Art Moderne et Contemporain de Montluçon lui consacre une exposition monographique remarquée en mai 2021. La Galerie Ars Longa expose son travail en avril 2023 pour l’exposition Magnificences et la même année, l’artiste est sélectionnée à la Résidence du Lieu Multiple de Montpellier et expose son travail à LATELIER à Sète.