Claudie Dadu – Du corps au langage & Paul Valéry et Génération surréaliste
Du 5 octobre au 29 novembre 2024 – Journées Paul Valéry 5 & 6 octobre 2024
A partir de presque rien, quelques cheveux et un simulacre de vide produisant blancheur et reflets, les dessins de Claudie Dadu sont créateurs de lumière à l’instar de multiples fenêtres. Ils modifient les perspectives et agrandissent l’espace où ils sont exposés. Jouant avec les distances de perception, incitant aux déplacements et sollicitant les points de vue, ils invitent les visiteurs à vivre, concrètement, diverses étapes de lecture.
« Au début des années 1980, en visitant le Musée Paul Valéry, j’avais été marquée par cette phrase de Paul Valery « Une oeuvre d’art devrait toujours nous apprendre que nous n’avions pas vu ce que nous voyons » inscrite, à cette époque, à l’entrée de l’espace qui lui est toujours dédié.
Des années plus tard, en 2015, j’ai fait référence à cette citation en utilisant la fin de cette phrase dans une composition de dessins de cheveux qui représente des mains dans les positions des lettres de la Langue Des Signes.
Cette oeuvre de 27 pièces, s’articulant du corps au langage, a été exposée au Salon du Dessin Contemporain « Drawing Room » au MO.CO Panacée à Montpellier, elle figurait également lors du festival Voix Vives en 2017 ainsi qu’en 2023 à la Chapelle du Quartier Haut à Sète lors d’une exposition personnelle.
A l’occasion des journées Paul Valéry, cette composition est installée au musée Paul Valéry . Au travers de cette «variété » de fenêtres, on peut ainsi puiser, dans la subtilité et la finesse de ces traits organiques, tout le sens de cette citation littéraire au croisement d’une vision plastique singulière.»
Claudie Dadu
« Du corps au langage » rencontre avec l’artiste le dimanche 6 octobre à 11h30
Paul Valéry et la Génération surréaliste
Journées Paul Valéry 5 & 6 octobre 2024
Au mois d’octobre 1924 paraissait chez Simon Kra, au Sagittaire, le Manifeste du surréalisme. Un siècle plus tard, la relation entre Valéry et le groupe de jeunes gens surnommés « les trois mousquetaires », André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault, paraît de prime abord difficile à concevoir. Valéry est cependant pour la première génération des surréalistes une figure essentielle, à la fois ambivalente et incontournable.
Durant la 13e édition des Journées, les spécialistes apporteront leur précieux éclairage sur les enjeux personnels et littéraires qui touchent autant l’œuvre de Valéry que le développement de l’un des courants artistiques les plus féconds du xxe siècle.
Comédiens, poètes et musiciens feront entendre la poésie de Breton et de Valéry, mais aussi des pièces récentes, témoignages de la fécondité́ de l’œuvre de ce dernier et de la réflexion qu’elle ne cesse d’alimenter.
Entrée libre aux événements des Journées Paul Valéry et aux collections permanentes.
Tarif réduit samedi 5 octobre exposition « Jean Hugo – Entre ciel et terre ».
Entrée libre dimanche 6 octobre pour tous les espaces du musée.
Musée Paul Valéry, Rue François Desnoyer, 34200 Sète Tél : 04 99 04 76 16
- Arts Plastiques, Conférences
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Le parcours d’exposition
– Au premier niveau, sur un écran LCD, poussent d’étranges fleurs, les Bella Donna sive Linnius de la série des Fractal Flowers. Ces fleurs virtuelles évoluent à la lisière de quatre mondes : végétal, minéral, animal et robotique. Nées de la germination numérique, elles dévoilent des formes poussées à l’extrême de leur géométrisation.
De différentes couleurs, elles naissent et ondulent au gré d’un vent virtuel que nous ne sentons pas, puis disparaissent pour laisser place à d’autres variations. Les plantes se courbent de droite à gauche, sans rompre leur fragile tige articulée. Miguel Chevalier nous convie à un vrai ballet végétal : les corolles tombent pétale par pétale, les feuilles chutent en une pluie poétique, les fleurs disparaissent dans une explosion d’étamines. Cette œuvre hypnotise dans une éblouissante dialectique entre le réel et le virtuel.
Mouvantes sur l’écran LCD, Fractal Flowers se fixent dans le temps sous différentes formes de créations :
L’installation Bella Donna sive Linnius 1 > 12, composée de 12 sculptures, matérialise ces fleurs algorithmiques. Ces sculptures post-virtuelles réalisées grâce à la technique d’impression 3D, disposées circulairement, matérialise la croissance virtuelle d’une Bella Donna de sa naissance à sa décroissance.
Bella Donna sive Linnius (Chronographie) comprend 12 digigraphies mêlant matité et brillance, témoins du cycle de la vie. Cette œuvre reprend le principe de la chronophotographie, développée dans les années 1870 par Eadweard Muybridge et Étienne-Jules Marey. Cette technique consiste à prendre une succession de photographies permettant de décomposer les phases d’un mouvement.
La tridimensionnalité des fleurs est aussi soulignée par la présentation d’un hologramme d’une Bella Donna. Il est la résultante de l’holographie, procédé de reproduction en relief qui enregistre le volume d’un objet en 3D et le restitue malgré sa planéité. Selon l’orientation du visiteur devant l’œuvre, il découvre une Fractal Flower en relief étonnante qui semble sortir du cadre. Le public est invité à se déplacer devant l’œuvre pour capter toutes les subtilités de ce jeu optique.
Un dessin codé réalisé au robot questionne quant à lui sur la multiplicité de l’œuvre à l’heure du numérique. Le procédé de création repose sur un code qui peut être interprété différemment selon les logiciels et admettre toutes les variations et supports possibles pour donner une matérialité au virtuel. Ainsi un bras robotique équipé d’un feutre est en mesure d’esquisser les contours d’une Bella Donna et de superposer plusieurs variations qui font écho aux Transparences chères à Picabia.
Enfin, une planche imprimée réalisée en 2010, présente côte à côte une Bella Donna et un texte rédigé par un générateur de textes (préfiguration de ChatGPT). La fiction est omniprésente dans ces descriptions imaginaires de l’origine et de la spécificité de ces Fractal Flowers.
– Au deuxième étage du centre, nous retrouvons 3 autres graines virtuelles de la série des Fractal Flowers : Lilus Arythmeticus dit d’Euclide (evolution 2), Alchemille Dentelée dit de Faust (evolution), Peyotl Mandragora Officinarum (evolution 2).
Ces 3 fleurs numériques seront présentées sur écran, accompagnées de 3 sculptures par impression 3D, 2 hologrammes et 7 dessins au robot réalisés en hommage aux Transparences de Francis Picabia.
L’exposition – Fractal Flowers, Transparences imaginaires – Hommage à Francis Picabia – questionne à la fois notre rapport à une nature de plus en plus maitrisée et conditionnée, ainsi que sur l’existence de la vie artificielle. Au-delà de leurs qualités esthétiques, les œuvres éveillent aux enjeux de la manipulation génétique : nul ne peut prédire ce que produiront ces fleurs, libres de se croiser et de se reproduire à l’infini… Elles interpellent sur une biodiversité à préserver au risque d’être réduite à une nature totalement artificielle.
La présentation, dans le hall d’accueil, d’un film de 46 minutes réalisé par Claude Mossessian invite à s’immerger au cœur de son univers artistique et de comprendre l’évolution de son travail.