Le travail du photographe Chau Cuong Lê, qui sera en résidence sur l’année 2024 à Céret. Le travail présenté en ce début d’année est celui que l’artiste a réalisé en résidence à Dauville en 2019, avec la jeunesse locale : Standing on the beach, staring at the sea.

Pendant 3 semaines, il a suivi des jeunes en proposant son ressenti sur ce que pourrait être leur vie à Deauville : faire ressortir un certain désœuvrement et ennui général.

Il nous propose une vision tout en sensibilité, retenue et douceur qui ne cherche pas à rapporter les faits mais plutôt l’ambiance d’une vie dans une petite ville, avec poésie en laissant poindre l’étrangeté quand elle se présente.

À Céret, Chau Cuong Lê explorera la jeunesse cérétane, celle qui y fait ses études secondaire et qui habite dans tout le Vallespir, comme celle qui réside à Céret. Une vie dans un monde rural entre montagne et mer au sud de la France. Le résultat de son travail sera restitué en fin d’année.

Deauville hors saison est fantomatique. J’ai suivi un groupe d’adolescents, proposant mon ressenti sur ce que pouvait être leur vie là-bas : entre désœuvrement et ennui général. Voulant retranscrire cette sensation de vide et d’attente qui transpire des lieux et qui déborde sur cette jeunesse.

Je pense qu’on peut passer son adolescence dans la douceur. La vie passe. On l’attend. Une attente empreinte de poésie accidentelle, de sensualité oisive. J’ai effectué un travail de recherche sur la palette de couleurs : trouver celle qui retranscrirait au plus juste mon émotion. Les gris tendres des clichés renvoient à un entre-deux, cette frontière entre l’enfance et l’âge adulte. Les jeunes se prélassent sous un soleil timide, dans une quête sensorielle de l’autre, et de soi. C’est aussi le gris de l’hiver, pluvieux et terne, de ce bitume délavé en bord de mer.

Derrière ce projet sous-tend cette idée de donner des éléments qui nous rappelleraient notre propre adolescence, et tendre vers une idée universelle de la jeunesse. C’est une vision partisane (idéalisée) de la jeunesse tout en étant un instantané possible et réel de l’adolescence.

Cette série réalisée en résidence de création pour le Festival Planche Contact de Deauville a obtenu le Grand Prix du Jury et le Prix du Public.