Développant une pratique de dessin depuis sa sortie des Beaux-arts de Paris en 1990, Catherine Branger a progressivement élargi son champ d’expérimentation à d’autres médiums. Son approche s’échappe de l’image numérique pour mettre l’accent sur la dimension physique de la peinture et sur « l’objet tableau ».

 Sa démarche suit deux axes : le premier est celui d’une peinture formelle, développé peu de temps après sa sortie des Beaux-arts ; le second est celui d’un certain regard posé sur le premier, nommé « In situ » développé depuis 2016.

 La succession des étapes, des transformations au cœur de son travail de création est le fil conducteur de ses recherches. La mise en abîme de ces actions est ainsi devenue le processus qui conduit sa démarche.

Le travail formel de Catherine Branger est construit sur une grille, parfois lignes horizontales, parfois lignes verticales. Une partie de ses recherches a pour origine une feuille de papier A4  traversée de lignes droites régulièrement espacées et imprimées. 

Cet objet, la feuille de papier, est mis en volume de façon aléatoire puis photographié. Ces points de vue retravaillés sur ordinateur sont projetés sur la toile. Dessinés à l’aide de scotch, ils se trouvent à la naissance de la forme et de la couleur tandis que la peinture ordonne sa matérialité. Réalisées par superpositions de glacis successifs des trois primaires, de nouvelles couleurs se créent par transparence et certaines dégradées perturbent la logique de perception de cette feuille de papier rayée. La recherche d’espaces se jouant de rythmes, de lumière, d’ambiances colorées est une des parties formelles de son travail. Elle se développe également sous une autre forme, des toiles ou papiers parfois recyclées, imbibées de « flaques » de couleur et retravaillées dans un deuxième temps par la reprise de ces couleurs organisées en dégradés.

Catherine Branger est intervenue sur des espaces architecturaux comme dans « Étapes » ou « Ne pas plier » sous forme d’installations temporaires en 2022 et 2023.