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La colombe de la paix Pablo Picasso

Au pays de l’esquive, une sélection d’œuvres de Bernard Manciet

Du 30 septembre 2023 au 6 janvier 2024

À l’occasion du centenaire de la naissance du poète Bernard Manciet, est présenté pour la première fois un grand nombre de ses œuvres graphiques issues de collections privées et de la Ville d’Anglet

 L’exposition Bernard Manciet, au pays de l’esquive présente cette jubilation du poète à regarder le monde, à travers plus de cent soixante oeuvres graphiques issues de plusieurs collections dont celle de la Ville d’Anglet réunies pour la première fois à l’occasion du centenaire de la naissance du poète. Le titre est tirédu texte qu’il avait donnéàJean-Claude Marcadé, àl’occasion d’une exposition privée en 1989 : « Combien ai-je dessiné de courses de vaches ! de corridas ! de plongeons dans mes grandes vagues de province ! C’est que j’appartiens, de cela j’en suis sûr, au pays de l’esquive, écrit Bernard Manciet dans Calligraphies de sable (1). Cet immense poète n’a cessé de dessiner ce pays de l’esquive, lui qui porta un regard sur le monde depuis la Grande-Lande.

“Écrire et dessiner sont identiques dans leur fond” disait Paul Klee.

Si les lecteurs de Manciet sont familiers des dessins qui illustrent une dizaine de ses recueils, pareil ensemble n’a jamais été réuni, où se déploie l’éventail des différentes “manières” de l’auteur : croquis pris sur le vif au crayon, nus académiques à la sanguine, à la craie, à l’encre sépia, portraits en larges touches à la peinture, abstractions calligraphiques à l’encre de Chine façon Soulages, architectures, paysages ou bouquets à l’aquarelle ou à la gouache, mêlées de rugby ou extraordinaires tauromachies en rouge et noir de Per El Yiyo, ou noir et bleu de Rachou en hommage au torero et à l’écarteur, morts dans l’arène ainsi qu’une correspondance illustrée.

Manciet dessinait au fil de la plume et des instants, “au petit bonheur la chance” disait-il, se fiant à son clin d’œil rapide. Une désinvolture élégante caractérise son trait et une volupté en fertilise le sens.

Autant d’œuvres, qui sont autant de fenêtres entrebâillées sur sa poésie. « Bernard Manciet n’est pas peintre commente le critique, Bernard Marcadé Du moins officiellement. Car la poésie est son territoire d’élection. Pourtant, à y regarder de plus près, la peinture, et singulièrement le dessin, ne cessent de hanter son univers poétique (…). Le dessin est ce qui bat au cœur de ses mots et de ses fulgurances langagières. (…). Il opère une découpe à vif de la matière signifiante. Ses poèmes sont taillés à la serpe, incisés et sertis dans la texture des mots d’une façon éminemment plastique. »

Fruit d’une pratique quasi quotidienne – Bernard Manciet a dû produire plusieurs centaines de dessins en un quart de siècle – elle est pétrie d’émotions et de souvenirs personnels. Cette oeuvre graphique raconte aussi une histoire. Celle de liens familiaux, amicaux, intellectuels avec celles et ceux à qui elle était offerte et qui en sont devenus les dépositaires. On leur saura gré d’avoir fait resurgir cette source jaillissante de quelques cent-cinquante oeuvres issues de diverses collections dont celle de la Ville d’Anglet.

Marges, Photographies de Martine Chenais

Au 1er étage de la Villa Beatrix Enea, salle Marcadé, des photographies de Martine Chenais sont présentées en écho à L’eau mate de Bernard Manciet dont la lecture « a enveloppé de silence » la photographe et lui « a ouvert des espaces au regard ».

Pour Martine Chenais, la photographie est une respiration : “Être àla bonne place, être juste. Être dans le lieu, dans le sujet… et respirer comme lui.” Elle a rencontréBernard Manciet en mars 2002, chez lui, àTrensacq et a saisi ces instants méditatifs du poète. Ici, autour d’un portrait et de propos de Bernard Manciet ainsi que de textes de L’eau mate, elle propose une exploration sensible et poétique des paysages et des éléments chers au poète : l’eau, le vent, la terre, les arbres… Une exploration faite de patience, d’observation mais aussi de vibration, de rythme, de respiration, cette musique que permet la photographie comme la poésie.

Martine Chenais

Native du Gers, elle est diplômée de l’École technique de photographie et d’audiovisuel (ETPA) de Toulouse en 1986, oùelle rencontre des personnalités déterminantes de son parcours (J. Dieuzaide, E. Boubat, P. Knapp…). Elle devient photographe de plateau pour La Cinq, puis portraitiste et maquettiste pour différents magazines. Sa parenthèse parisienne s’achève en 1991. De retour dans le Sud-Ouest, elle s’installe dans les Landes oùelle répond àdes commandes de diverses institutions publiques et travaille en tant que collaboratrice du magazine l’Esprit du Sud-Ouest (1998-2003) avant de s’engager dans des projets plus personnels autour de la photographie ou de la pratique artistique. Elle conçoit et édite plusieurs ouvrages dont Arènes de silence (2003), Huchet (2010), Herbier singulier (2019).

Villa Beatrix Enea  2, rue Albert-le-Barillier 64600 Anglet. Accès allée des Cèdres

Tél : 05 59 58 35 60 –  Eté : du mardi au samedi, 11h → 13h / 14h → 18h

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