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Arno Brignon – Us  & Philémon Barbier – Rien à perdre

Du 25 janvier 14 avril  2024 – Vernissage  mercredi 24 janvier à partir de 18h

Arno Brignon – Us

De ce road trip, il retiendra 60 photographies couleur et NB argentiques sur films périmés pour réaliser cette exposition.

Le voyage photographique d’Arno Brignon « Us » effectué de 2018 à 2022 avec sa famille dans les douze villes éponymes des capitales historiques Européennes, à travers les États-Unis.

Un road trip symbolique pour parler de cette société au parfum post-démocratique, à ce moment où populisme et technocratie semblent s’affronter un peu partout en Occident. Regarder ce pays, né des colons venus d’Europe qui en ont chassé les autochtones, c’est nous regarder aussi, tant nos liens sont forts, et tant nos états sont unis pour le pire et le meilleur. 

Dans cette route, il y a forcément aussi un peu d’une obédience à Robert Frank, Jack London, ou Wim Wenders, mais au-delà de l’initiatique, il y a une volonté de raconter ce pays avec le prisme des réminiscences de mon histoire personnelle, la question de l’absence en suspend.

Arno. Brignon

Amsterdam, Copenhagen, Berlin, Lisbon, London, Dublin, Brussels, Luxemburg, Rome, Athens, Paris, Madrid. Contrairement à ce que pourrait laisser penser cette liste de villes capitales, Arno Brignon n’a pas effectué un grand tour d’Europe en zigzags. Il est parti, à partir de 2018, pour les États-Unis, en construisant un parcours amusé qui, en trois étapes, l’a amené dans douze villes portant des noms de capitales européennes.

Il n’est pas le premier à se lancer dans un road trip en écho à Robert Frank, Jack Kerouac et Wim Wenders – entre autres. Les États-Unis sont certainement le pays qui a été le plus photographié au monde. D’abord par les américains eux-mêmes qui ont porté la photographie au rang d’art majeur dans un pays qui n’avait alors aucune tradition picturale
importante, puis par des milliers d’étrangers attirés par l’immensité des espaces, leur diversité, les contrastes de population et le mythe, savamment construit, d’une nation voulant dominer le monde.

Arno Brignon a fait ce parcours américain d’une façon singulière. La photographie est un exercice solitaire par excellence mais, pour préserver la cohésion d’une famille ébranlée par ses absences répétées, il est parti avec Caroline et Joséphine, sa compagne et sa fille. Pas simple, encore moins lorsque l’on s’interroge sur sa légitimité et que l’on ne sait pas toujours si l’on est en Amérique en vacances ou en tant que photographe. Comme il le dit joliment : « Il faut que j’apprenne à jouer ensemble ».

Christian Caujolle, Conseiller artistique

Philémon Barbier – Rien à perdre

En se concentrant sur la scène toulousaine, il s’agit à travers le rap d’aborder les thématiques de la masculinité et de la sensibilité dans les quartiers populaires.

Cette exposition propose de documenter la construction de l’identité des jeunes des milieux populaires à travers la musique rap qui fait partie intégrante de leur quotidien.

Ce travail a été réalisé dans le cadre grande commande photographique, Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire, destinée aux photojournalistes lancée par le ministère de la Culture et pilotée la Bibliothèque nationale de France.

Du rap, nous avons des images contradictoires, aussi frappantes que forcément réductrices et fausses. Celles de la mise en scène des acteurs eux-mêmes qui assurent leur promotion en affirmant un look, une identité et une différence et celles, souvent véhiculées par les media, de violence et d’anecdotes rangées à la rubrique des faits divers. Et, comme pour le reste de la scène musicale, l’iconographie se résume bien souvent à des portraits et à des photographies de spectacle.

Venons-en aux faits. Le rap est devenu, en quelques petites dizaines d’années, la musique dominante dans le monde entier et, en France, elle représente 65% des écoutes sur les plateformes de streaming. 

Un énorme enjeu financier, donc. Née et adoptée très tôt dans les milieux populaires c’est une musique dont la réussite fait rêver et apparait comme un moyen d’ascension sociale ou d’accomplissement pour toute une jeunesse. Pour les 10,6 % de jeunes qui, selon L’Insee, ne sont ni en études, ni en formation, le rap devient, d’autant qu’il ne nécessite pas forcément un très grand investissement financier initial, une possibilité de se construire un avenir.

Philémon Barbier a su échapper aux poncifs attachés au rap parce qu’il a pu s’immerger dans la très jeune scène toulousaine, dans une communauté en recherche de paroles, de musique, et d’un mode de vie. Et d’un futur. Il a réussi à saisir des moments intenses de complicité, de pause, d’excitation, de quotidien en fait et en assure la cohérence en maintenant une gamme chromatique qui se pare des couleurs de la nuit. 

Dans cet univers masculin, lui qui a l’habitude de travailler avec la presse, sait saisir les instants significatifs pour résumer les enjeux d’une situation bien plus complexe qu’elle n’apparait à première vue. Et parce qu’une photographie, aussi réussie soit-elle, ne peut tout dire, des textes copieux, qui sont bien davantage que des légendes et qui comportent des paroles rapportées, accompagnent les images

« Les jeunes dont j’ai documenté le quotidien en 2022 ont entre 18 et 25 ans, sont issus de milieux sociaux et culturels différenciés et ont des bagages variés. Certains se politisent, d’autres s’éloignent de ces sujets jusqu’à éprouver un sentiment de défiance pour les institutions. Entre union et désunion, ce projet s’attache donc à rendre compte de la recherche d’une identité musicale autant que citoyenne. ».

Christian Caujolle, conseiller artistique

Galerie Le Château d’Eau 1, Place Laganne 31300 Toulouse. Tél. 05 34 24 52 35

Du mardi au dimanche de 13h à 19h

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