Galerie Alma

Si le titre emprunté au poème d’André du Bouchet et le visuel du carton ne suscitent pas immédiatement une relation avec les œuvres d’Arnaud Vasseux, il suggère le lien entre le proche et le lointain et donc la question de l’espacement, de la place des vides ou des « blancs » et à travers elle, celle de l’œuvre, du lieu de son exposition et celui, invisible, de sa conservation. Où et quand l’œuvre a-t-elle lieu ? Comment de l’Ici de l’oeuvre s’ouvre le là-bas des horizons ? De quelle fracture en est-elle le résultat ? Et aussi de quel souffle en est-elle l’unité ?

« …Cela est proche puisque la substance en moi qui souffle est la même que l’autre des lointains » André du Bouchet, Ici en deux.

Cette cinquième exposition d’Arnaud Vasseux à la galerie AL/MA rassemblera des sculptures récentes qui, pour la plupart, sont le résultat de la reprise d’un geste, de deux temps réunis à la manière d’un pli. La référence au corps y est très présente, certaines pièces prolongeant sa précédente exposition à la galerie, intitulée Loop. 

Depuis la fin des années 2000, que ce soit à la galerie AL/MA, au FRAC ou au musée Lattara – Henri Prades – en 2017, à la Vieille Charité à Marseille et à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon en 2024, les expositions d’Arnaud Vasseux manifestent les enjeux du travail en insistant sur les processus de production de la forme, de la trace, de l’empreinte et du sens ‒ interrogeant ainsi les conditions d’apparition de l’œuvre. 

Entre sa matérialité ici et maintenant et ce dont elle est la trace – une « chose » autre, l’ici en deux. La duplication est alors à comprendre, non comme un effet de miroir, un double mais comme la manifestation et l’affirmation d’un écart, d’une faille où s’incarne, paradoxalement, une singularité : l’épreuve de la perte est la condition d’un regard renouvelé.

Arnaud Vasseux est né en 1969 à Lyon et vit à Marseille. Il est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il enseigne le volume et la sculpture à l’École des beaux-arts de Nîmes depuis 2006. 

La galerie AL/MA lui a consacré trois expositions personnelles en 2008, en 2012, en 2018 et une à Drawing room à La Panacée (Montpellier) en 2015. Son travail est présenté régulièrement en galerie, institutions et centres d’art en France et à l’étranger :

 le musée d’art contemporain de Marseille, le 19 CRAC à Montbéliard, Le Domaine de Kerguéhennec en 2013 ou encore le FRAC Occitanie Montpellier et le musée Henri Prades (Lattes) en 2017, en 2020, Poisson cathédrale, aux Instants chavirés à Montreuil, à la Vieille Charité et actuellement dans le cadre de l’exposition Art et préhistoire au musée de Préhistoire de Tautavel.