Appel à auteurs Le tunnel – Résidence d’artistes
Candidature à envoyer avant le 12 mai 2025
Il s’agit d’une résidence d’artiste à LACTU, en Corrèze :
Une immersion dans un paléolithique réinventé
Nous invitons l’artiste dans des conditions proches des origines, à créer dans un espace hors du commun. Un lieu sombre sous la forêt.
Les premiers hommes peignaient, gravaient ou sculptaient dans des grottes à la lumière du feu. Il nous reste des oeuvres qui nous marquent à jamais, de la grotte de Lascaux à la grotte Chauvet et encore plus récemment Cosquer ! Autant d’oeuvres qui nous touchent et révèlent une immense sensibilité. Ces images nous ont aidé à comprendre comment les premiers hommes vivaient. Ils nous transmettent leur savoir, leur percevoir, leur art préhistorique.
Une immersion dans un paléolithique réinventé
Nous invitons l’artiste dans des conditions proches des origines, à créer dans un espace hors du commun. Nous l’invitons à redécouvrir un processus, une situation de création… en se confrontant à un espace immense mais clos, sombre et humide, dans des zones où l’eau suinte, avec des parois présentant des surfaces irrégulières, rugueuses, des concrétions similaires à celles d’une grotte.
Nous souhaitons placer un artiste dans une situation expérimentale, à la croisée des chemins entre le passé préhistorique et notre présent. La grotte, abri sous roche d’aujourd’hui pourrait être un passage souterrain, ou un parking vide, c’est ce tunnel : un tunnel ferroviaire abandonné depuis plusieurs décennies (1950) et long de 250 mètres.
Fonctionnement
LACTU invite un artiste en résidence sur 1 mois et demi, sélectionné sur dossier par un comité composé de personnalités* du milieu artistique.
La résidence est ouverte à tout artiste sans condition d’âge, de nationalité ou de statut. Les projets collectifs sont acceptés. Il n’y a pas de frais d’inscription ou de dossier. Une première visite sur site peut être envisagée, selon le calendrier des organisateurs.
Le printemps est consacré à la libre création du résident, création que nous souhaitons sensible et pleine de surprises. Toutes les pratiques artistiques sont possibles, des plus rudimentaires au plus sophistiquées. L’environnement offre des matériaux en grande quantité : une forêt très touffue au-dessus du tunnel, des roches, des terres, des sables, une source d’eau.
Un cheminement muséographique de découverte du travail de notre résident sera mis en place – parcours – lumières – médiatisation. En fin d’été, le lieu est ouvert à un public bien informé et sur inscription, durant plusieurs weekends pour une découverte du travail réalisé, tant que possible en présence du créateur.
Chaque saison, une oeuvre sera sélectionnée pour rejoindre le fond de LACTU et faire partie de la collection permanente.
* Comité artistique réunissant des responsables de musées d’art contemporain, critiques et auteurs sur l’art, chercheurs et amateurs engagés.
Enjeux esthétiques
- Quelles sont les émotions et les sensations suscitées par cet environnement ?
- Quels sont les défis et les opportunités liés à la création dans des lieux inhabituels ?
- Comment l’évocation des origines de l’art peut-elle influencer la création contemporaine ?
- Le lieu comme matière première : le tunnel, avec ses dimensions, ses matériaux, son histoire et son état de dégradation, devient lui-même une oeuvre d’art ou du moins un élément constitutif de l’oeuvre. L’artiste est confronté à une matière première brute, souvent hostile, qu’il doit apprivoiser et transformer.
- Un lieu de passage : le tunnel est un endroit que l’on traverse, souvent à grande vitesse et que l’on distingue à peine. Il n’est jamais prévu de s’y arrêter. C’est un lieu purement utilitaire et inhospitalier.
La construction de ce tunnel a commencé en 1893 et la mise en service a eu lieu en 1898. Abandonné en 1940, il n’est plus traversé par des machines ou occupé par des hommes, la nature a repris ses droits.
- Un lieu de vie : des colonies de chauve-souris utilisent le tunnel en particulier pendant la période d’hibernation. Le Grand Rhinolophe, le Petit Rhinolophe, le Grand Murin, l’Oreillard roux et le Murin de Bechstein sont les espèces actuellement recensées sur le site. Nous portons une attention particulière à leur protection, en lien avec le Groupe Mammalogique Herpétologique du Limousin (GMHL).
- L’immersion et l’expérience : l’obscurité, le confinement, les échos, la matière brute créent une atmosphère particulière qui peuvent amplifier l’impact de l’oeuvre. L’absence ou la pénurie de lumière naturelle impose des contraintes et des choix esthétiques particuliers. L’artiste doit travailler avec la lumière artificielle ou naturelle filtrée, ce qui influe sur la perception des couleurs, des volumes et des matières.
- Le jeu de taille : les dimensions imposantes du tunnel offrent des possibilités de création à grande échelle, mais aussi la nécessité de s’adapter à un espace contraint.
- La temporalité : l’art créé dans un tunnel est souvent éphémère, soumis aux aléas du temps et à une humidité conséquente, très variable et toujours présente. Cette temporalité pose la question de la pérennité de l’oeuvre et de sa documentation. Et parfois, un concours de circonstance fait que les oeuvres dépassent les siècles et l’homme d’aujourd’hui consacre une énergie folle à sa conservation.