AnimalEnfant – Champ des créations contemporaines
Du 6 au 14 février 2025 – Vernissage jeudi 6 février à 18 h 30
Exposition organisée en partenariat avec l’université Paul-Valéry Montpellier 3, le laboratoire de recherche RIRRA21 (Représenter, inventer la réalité du romantisme au XXIe s.) et le CCU (Centre culturel universitaire) de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, dans le cadre de la journée d’étude « ANIMALENFANT », jeudi 6 février 2025 de 9 h 00 à 18 h00 (Université Paul-Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles).
L’exposition ANIMALENFANT, présentée au Lieu Multiple Montpellier, propose une sélection de travaux d’artistes autour de toutes les formes de rapprochement de l’animal et de l’enfant.
Thibault Franc, Léa Habourdin, Vincent Lecomte, Tina Merandon, Quentin Montagne, Françoise Pétrovitch, Karine Pinel, Florian Poulin, Manon Riet & Thomas Portier, Rika Tanaka et Tom Tirabosco, à travers des médiums tels que le dessin, la gravure, la peinture, la photographie, la bande dessinée, la sculpture et l’installation sonore offrent chacun un regard très personnel sur une relation contrastée, qui oscille entre l’interaction, la fusion et le partage de statut.
De fait, l’iconographie et le langage courant, mais aussi la littérature, le spectacle vivant, le cinéma ou les expressions plastiques, associent couramment l’animal et l’enfant. Les arts aujourd’hui notamment forgent et revisitent les imaginaires croisés et parfois confondus de l’enfance et de l’« animalité », jouant sur cette double altérité qui peut prendre la forme d’une communauté.
Que révèle cette très ou trop grande proximité ? Que signifie le fait de la cultiver dans les représentations ? Objets d’attendrissement, supports de projection affective, animaux et enfants n’ont-ils qu’une existence d’icône singulièrement univoque ? Et, de manière corollaire, comme les animaux, les enfants ne peuvent-ils faire figure de vivantes présences ? Dans ce cas, comment rendre sensible cette expérience du vécu, celui de l’enfant face à l’animal, mais aussi de l’animal face à l’enfant ?
L’association et le rapport entre enfant et animal ne renvoient-ils pas également à un imaginaire riche et varié, aux expressions protéiformes, dans lequel enfants mais aussi animaux ont la parole et/ou leur langage respectif font l’objet d’une compréhension réciproque et témoignent d’autres modes de vivre ?
Enfin, ces rapprochements n’ont-ils pas aussi pour but de (ré)inscrire l’humain dans le vivant, de (re)mettre au jour la possibilité d’un statut partagé et de revendiquer une proximité avec la nature ?
L’univers apparemment enfantin retrouvé par les plasticiens Thibault Franc et Vincent Lecomte, qui jouent de l’assemblage et de la confrontation au sein de dessins et d’installations semble viser à troubler toute certitude, et toute tentation d’un regard définitif, dans un jeu sérieux et mélancolique où les portraits de l’animalité et de l’enfance partagent un monde à part.
La série photographique de Tina Merandon, en mettant en scène des enfants posant avec leur animal favori, montre des couples « animauxenfantins » dans lesquels les liens, vifs, entre les deux parties, sont révélés dans l’ampleur de leur tendresse et de leur possible cruauté. Les planches de Tom Tirabosco ravivent de façon contemporaine les mythes d’une enfance confrontée à ses démons, et en probable révolte contre ces figures de la hantise, ce monde adulte de plus en plus inquiétant.
À travers les témoins d’un court-métrage Le Labyrinthe du betta (2023), Manon Riet et Thomas Portier convoquent le jeu du déguisement où l’animal n’est plus seulement objet de fascination, mais une figure dont, enfant, on se pare et s’empare.
Le jeu est également central, mais davantage par la figure du jouet, chez Quentin Montagne et Florian Poulain. L’animal témoigne alors d’une certaine nostalgie pour leur enfance du siècle passé, nostalgie dans laquelle s’inscrivent sans doute les dessins sur vieux carnets d’école de Rika Tanaka ou certaines de recherches de Karine Pinel. Tout comme les eaux fortes et sculptures de Jules Le Maut, les gravures de Magali Lambert, tracées d’un geste faussement maladroit et corrigeant des gueules animales, reposent quant à elles la question de l’enfance de l’art : une forme de spontanéité, d’impulsivité créatrice.
ANIMALENFANT est une exposition originale, tant par sa thématique que par l’éventail de propositions présentées, en nous invitant à envisager ce qui, au sein même des représentations, allie les figures de l’animal et de l’enfant, formant des mondes qui se confondent et se confrontent. ANIMALENFANT met d’abord en jeu la question du regard porté dans et par notre société sur des mondes singuliers, des places, des assignations, et donne à voir ce qu’en fait la création contemporaine.
Commissariat de l’exposition : Ariane Carmignac (MCF en Arts plastiques, Univ. Paul Valéry, Montpellier), Quentin Montagne (plasticien, MCF en Arts plastiques, Univ. Paul Valéry, Montpellier) et Vincent Lecomte (plasticien, Docteur en Esthétique et sciences de l’art, Univ. Jean-Monnet, St-Étienne)
Le lieu multiple Montpellier 3, rue de Moissac 34090 Montpellier
Tél :06 07 40 10 16 vendredis et samedis de 15h à 18h30. les vendredis et samedis (ou sur RV)
- Arts Plastiques
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