2004/2024 Rétrospective et Perspectives

 L’Infini Voyage – 20 ans déjà !

Née et élevée au soleil et à la mer,  Anne Sarda  y  puise  depuis toujours sa  matière première et son inspiration.  Au tout début, donc, les rivages de la méditerranée*… elle aime arpenter ces territoires flous, ni eau ni terre, qui sont inaliénables. Et, comme une évidence, la collecte. Glaner, inlassablement, ce que la mer amène. Ramasser ces bois flottés, qui portent en eux  l’histoire de l’arbre et l’histoire de la traversée. Riches de tant de choses à raconter…

En 2004, à  partir de cette matière brute, nourrie par la recherche de Giacometti et plus tard l’univers de Jéphan de Villier, cherchant elle aussi la plus simple représentation possible de l’être humain, elle crée « le petit peuple », simples assemblages de bois flottés, vaguement anthropomorphes. Elle ne savait pas encore qu’elle s’embarquait dans un Infini Voyage…

Son petit peuple suggère avec force, notre humanité en marche. Il nous parle de voyages, de notre place dans l’univers, autrement,  sans discours  ni trompettes, sans leçon,  sans morale, sans jugement,  sans paroles, sans date, ni localisation, ni référence.

En réveillant tous les imaginaires. En touchant au cœur le regardeur.

Ses installations sont figuratives, réalistes, politiques et poétiques.

A force de simplicité, son travail nous parle de la complexité du monde.

Depuis 20 ans, d’expositions en lieux d’accueil, ce petit peuple a pris vie, il l’a poussé de l’avant, toujours plus loin… Depuis, elle creuse sans relâche cette veine créatrice, elle avance toujours et encore dans cet Infini voyage, en explorant d’autres perspectives, d’autres angles de vue, d’autres échelles, elle va toujours plus loin dans l’expérience de la simplicité.

Grâce à l’éclectisme de son parcours d’autodidacte, le petit peuple a pu se développer dans une grande diversité de médiums, du bois flotté au dessin à l’encre, sur tige ou en suspension, en impression photo sur toile ou sur flag, en monotypes, tableaux, mobiles, stabiles, un alphabet, deux livres, un court métrage…

Chaque scénographie est unique et immersive, avec des pénétrables à la façon de Raphaël Soto.  Toutes ses installations sont pensées et crées en fonction des lieux. Elle aime « prendre », sentir, écouter ce que l’environnement lui inspire, et lui laisser imposer l’acte.

*La plupart des bois flottés des débuts du petit peuple  ont été ramassés sur la plage du chemin des vignes à Port La Nouvelle.

En cette année 2024, pour les 20 ans d’existence de son Petit Peuple, elle a plaisir à le ramener symboliquement à son « point de départ ». L’immense et magnifique salle Broncy lui offrant un espace capable d’accueillir rétrospectives et perspectives de cet Infini Voyage.