« Le décloisonnement qui consiste pour les musées à s’affranchir des catégories historiques et géographiques de l’histoire de l’art n’est pas une mode passagère, mais une lame de fond. En effet un public d’amateurs, lassé des expositions personnelles d’artistes super-héros, s’enchante de découvrir des oeuvres méconnues présentées selon un ordre qui fait plus appel à la sensibilité qu’à la connaissance. 

Celle-ci est aujourd’hui d’un accès tellement plus facile qu’autrefois. On devrait aller au musée comme on va au concert : pour prendre du plaisir et non pour apprendre l’histoire de la musique. De surcroit des musées qui font appel en priorité aux sens ne réussiraient-ils pas à attirer un nouveau public, au lieu l’infantiliser en lui démontrant son absence de connaissance qui serait le seul moyen d’accéder au plaisir ? » Jean-Hubert Martin, 1er janvier 2024

Jean-Hubert Martin, directeur honoraire du Musée national d’art moderne est l’auteur d’expositions qui ont fait date en France et internationalement à commencer par Magiciens de la Terre en1989 présentée simultanément au Musée national d’art moderne Georges Pompidou et à la Grande Halle de la Villette ou encore les expositions Autels – l’art de s’agenouiller au Museum Kunst Palast de Düsseldorf en 2001, Artempo au Palazzo Fortuny à la Biennale de Venise en 2007 et Une image peut en cacher une autre aux Galeries nationales du Grand Palais en 2009. 

Il a aussi été le commissaire de l’exposition Theater of the world à La maison rouge en 2013, de Monumenta 2014 au Grand Palais dont Ilya et Emilia Kabakov étaient les artistes invités, des expositions Dali et la double image aux Galeries nationales du Grand Palais en 2016… Plus récemment, il a été le commissaire des expositions Drôles de convergences au Musée Pouchkine à Moscou en 2021 et Pas besoin d’un dessin au Musée d’art et d’histoire de Genève en 2022. En 2013, il a publié chez Flammarion un recueil de textes L’art au large explicitant sa pratique de commissaire d’exposition qui s’est attaché à décloisonner les catégories conventionnelles prévalant dans l’histoire de l’art et à interpréter les oeuvres en les combinant dans des espaces déterminés pour qu’elles fassent sens.

Conférence organisée par les Amis du Nouveau Printemps-Toulouse avec le concours des Abattoirs, Musée-FRAC Occitanie Toulouse