Librairie Ombres Blanches

Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois, Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois, Dans votre solitude où je rentre en moi-même, Je sens qu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime ! Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît, Arbres religieux, chênes, moussues, forêt, Forêt ! c’est dans votre ombre et dans votre mystère, C’est sous votre branchage auguste et solitaire, Que je veux abriter mon sépulcre ignoré, Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

Victor Hugo, Les Contemplations, 1856

Visiter les dessins de Jean-Luc Favéro, c’est s’exposer au risque d’y perdre les repères dans lesquels nous étreint quotidiennement notre civilisation des villes. Les chemins auxquels nous convient ses dessins, les lisières, les haies, les arbres les plus généreux ou les plus audacieux, les forêts, les sous-bois, deviennent ainsi les territoires privilégiés d’une évasion.

Jean-Luc Favéro en est plus que le guide. De ses dessins au brou de noix, c’est en effet la lumière qui en émerge qui fait du guide notre éclaireur. Éclaireurs. Rappelons-nous les traces que ces derniers traquaient à travers des étendues au cœur de la nature, steppes, forêts, prairies. 

Serait-ce cet héritage que le Bic rouge rayeur de Favéro offre à ses portraits d’Indiens, ou encore que le pastel blanc dépose sur des tableaux noirs, avec respect et reconnaissance, pour ses images de chevaux et de taureaux, demi-dieux hiératiques posant pour l’éternité ?

Nous espérons montrer, dans sa deuxième exposition à Ombres Blanches, combien son travail interroge notre rapport aux choses de la terre et du ciel.

L’APRÈS HISTOIRE

14, 15 et 16 – 21, 22 et 23 – 28 et 29 novembre Trois week-ends éphémères : Depuis l’humus jusqu’au ciel. Comprendre, relier, lutter. Une installation et un manifeste.

Jean-Luc Favéro évolue dans la nature et explore la supernature. La « cosmogonie » de sa supernature est en mutation, comme l’univers, et devient « L’APRÈS HISTOIRE ». Ses « êtres » façonnés de tôles, agrandissent leur nature augmentée et s’arment de nouveaux « superpouvoirs ». C’est ainsi que le crocodile, allié au requin, s’attelle d’une nouvelle artillerie qui scintille, dans une âme de résine translucide. 

Spirituelles, célestes et cosmiques sont les forces invoquées afin de faire décoller son armada de tôles formée en escadron pour la survie de la nature future. C’est une nouvelle « ADAPTATION » de et à la vie. Après Fukushima, ils s’équipent pour de nouvelles épreuves. À l’instar des « super-héros bariolés », ils forment une nouvelle puissance, « AIR/TERRE/MER FORCE » pour le monde d’après.