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Stéphanie Cherpin – Chant des tempêtes

Du 12 septembre au 31 octobre 2025 – Vernissage jeudi 11 septembre à 18h

Avec la participation des adolescentes du Futur Antérieur, établissement de santé soins-études à Embrun.

En 1985 sort le jeu vidéo “La légende de Zelda”, dans lequel le·a joueur·se incarne Link, héros aux traits androgynes, embarqué dans d’innombrables aventures dans sa quête de la princesse Zelda. Succès planétaire, souvent sacré “meilleur jeu de tous les temps” pour la profondeur de son scénario et la profusion de son esthétique, Zelda s’est décliné au fil des années sur toutes les consoles, de quelques pixels jusqu’à la 3D, et a accompagné des générations d’enfants et d’adolescent·es. 

Quiconque y a joué pourra vous siffler le morceau thème du jeu, le “chant des tempêtes” (song of storms) qui permet à Link de déclencher la pluie et le vent, mais aussi de révéler des grottes secrètes, d’arroser les haricots magiques d’où naissent les fées, et surtout de voyager entre son moi adulte et enfant. Ces notes entêtantes, qui inspirent la création autant que la destruction, tout en appelant la nostalgie, Stéphanie Cherpin les a tout de suite adorées quand son fils les apprenait à la guitare. 

Elles donnent leur titre à son exposition au Centre d’art contemporain Les Capucins, une installation d’un seul tenant, massive comme un barrage ou une barricade, composée d’une profusion de choses, ou plus exactement d’un max de trucs : des objets dépecés et détournés, des matières chauffées et transformées et des œuvres de précédentes expositions réassemblées… Le tout forme un ensemble d’où se dégage un flux vibrant, une sorte de boîte de nuit de matériaux, qui semble pouvoir tout ingérer, car selon Stéphanie Cherpin, “il n’y a pas vraiment de limite à ce qui peut entrer dans l’exposition”. 

D’ailleurs, dire qu’il s’agit d’une “exposition personnelle” est en fait inexact : aucune de ses expositions ne l’est vraiment. Enfin, personnelle, oui, mais pas individuelle, car Stéphanie Cherpin a l’habitude de s’entourer d’œuvres produites par d’autres artistes qu’elle invite, ou réalisées dans différents contextes de transmission, comme ici avec les adolescent·es résident·es au Futur Antérieur, établissement de santé soins-études situé à Embrun, auprès desquel·les l’artiste a été en résidence à l’été 2025. 

Cette pratique intuitive, joyeuse et gloutonne de la sculpture résulte de vingt ans d’expérimentations à désapprendre le sérieux de l’autonomie de l’art, la préciosité qui serait synonyme de valeur, le geste unique et le travail en solitaire, pour valoriser les énergies collectives, le plaisir et la confiance aux matières. Cet art de l’assemblage emprunte autant au film, au traveling ou au found footage, qu’à la musique, aux featurings et aux playlists ; à la façon du “chant des tempêtes” de Zelda, il embarque dans des allers-retours entre plusieurs espaces-temps, semés de transformations, de ruses et d’amitiés. 

Mathilde Belouali 

Stéphanie Cherpin fait de la sculpture depuis le milieu des années 2000. Ses études aux Beaux-arts, à Bordeaux et à Marseille, succèdent à un cursus en Philosophie qui l’a ouverte à l’envie de créer des formes. La première période de son travail s’organise autour d’œuvres monumentales, issues de collecte d’objets et de matériaux dans les zones urbaines et périurbaines, et donnant lieu à des opérations contradictoires (décomposition/assemblage, destruction/restauration, violence/douceur, matière/surface, improvisation/contrôle, construction/recyclage…). 

Les formes sont recouvertes de matériaux bon marché, connotées par le faux semblant (peintures métallisées, enduits, crépis, rubans adhésifs…). Un maquillage à peu de frais qui semble domestiquer l’agressivité originelle pour rendre la sculpture présentable à tout prix, assumant parfois – et même très volontiers – une forme de vulgarité. Ce travail d’assemblage tendu, aussi brutal que décoratif, s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Ed et Nancy Kienholz, Jessica Stockholder, Anita Molinero, ou encore Noah Puryfoy.

À partir du milieu des années 2010, cette sculpture de la rue laisse place à une œuvre dont la subjectivité est plus assumée. La gamme des gestes qu’elle utilise s’étend, des touches pop apparaissent, tandis que les échelles de ses pièces se rapprochent de celle du corps. 

Cette période correspond à un tournant intime de son travail, qui intègre désormais discrètement des récits personnels et familiaux, des anecdotes, des paroles de chansons, des lectures, des collaborations, et qui se développe de plus en plus en un art du détail. Elle va aussi de pair avec un souci de l’artiste de situer davantage son travail à partir des différentes positions qu’elle occupe en tant qu’artiste (ou en même temps qu’elle produit de l’art). 

Stéphanie Cherpin développe également un travail de dessin, sous le nom de Maria Corvocane, alias inventé par l’artiste suite à un accident qui en l’affaiblissant, lui a fait changer de médium et d’échelle de travail. Maria Corvocane, née en 1967 à Naples et vivant à Marseille, agrège plusieurs éléments de la biographie de Stéphanie Cherpin et de sa famille.

Centre d’art contemporain Les Capucins, Espace Delaroche, 05200 Embrun. Tél. : 04.92.44.30.87

du mercredi au samedi de 15h à 18h. Le samedi matin de 10h30 à 12h30

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